Premier tour de l'élection présidentielle (la suite)

Macron - Le Pen au second tour : les réactions

  • Publié le 24 avril 2017 à 13:28

Emmanuel Macron (En Marche) et Marine Le Pen (FN) se sont qualifiés ce dimanche 23 avril 2017 pour le second tour de l'élection présidentielle. Voici la suite des réactions suscitées par ce résultat.

Fabrice Marouvin – Candidat aux Législatives sur la 7ème circonscription

Au lendemain de ce 1er tour de l’élection présidentielle, nous devons tirer plusieurs enseignements. Au niveau national tout d’abord, la montée de l’extrême Droite n’est plus une surprise et confirme le désarroi de nos compatriotes face au malaise qui règne dans l’Hexagone. Le parti socialiste, François Hollande et ses gouvernements successifs portent une lourd responsabilité.

Le redressement de la France et l’amélioration de son image au niveau de l’Europe et des grandes puissances mondiales sont à reconstruire. Il appartient à la nouvelle génération de se retrousser les manches et de ne pas avoir peur de faire des sacrifices.

Sur le plan local ensuite, La Réunion n’échappe pas aux sirènes des extrêmes qui réalisent ici un score exceptionnel. Ce qui démontre que le phénomène de ras-le- bol est bien une réalité. Et l’on note par ailleurs une contre-performance de celui qui se voit déjà Ministre – le responsable de la campagne du candidat "En Marche". Son soutien à Macron aura davantage été un handicap pour celui-ci.

Enfin au niveau de la 7ème circonscription, c’est le désir de changement et la volonté de renouvellement des électeurs que j’entends et que je veux incarner. Pour le 2ème tour, j’appelle donc les électeurs de la 7ème circonscription à faire barrage à l’extrême droite. Plus encore à La Réunion ou l’extrême Droite ne peut pas faire partie de nos valeurs et en dépit de nos différences idéologiques avec Macron, j’appelle les électeurs à un Front Républicain pour battre le Front National.

Unef, syndicat étudiant : "CONTRE le fascisme, POUR La République"

Ce dimanche 23 avril 2017, à l’occasion du premier tour de l’élection présidentielle, la candidature du front national réalise un score historique lui permettant d’accéder au second tour avec 21,43% sur le plan national et pas moins de 23,46% sur l'île de La Réunion. Marine Le Pen réalise ainsi un bien meilleur score que son père qui n'avait pu dépasser les 17% en 2002.

Cet exploit d'un parti fasciste dans un grand pays comme la France doit conduire l'ensemble de la classe politique à se remettre en question car l’extrême droite continuera de progresser tant que les politiques mises en œuvre ne permettront pasd’améliorer concrètement le quotidien des citoyen-ne-s, en premier lieu des jeunes à qui on demande de revoir constamment leurs aspirations à la baisse alors qu’ils exigent d’avoir une prise sur la société dans laquelle ils vivent.

Malgré les efforts cosmétiques réalisés par le Front National, nous n'oublions pas les origines et les idées véhiculées par ce parti d'extrême droite. Le Front National n'est pas et ne sera jamais la réponse aux problèmes rencontrés par la société française. Bien au contraire, ce parti fasciste fragmente, divise et fissure profondément la société française. La politique de la peur, du rejet de l'autre et du repli sur soi ne triomphera pas sur les valeurs d'égalité, de liberté et de fraternité de notre beau pays.

L'offre politique de second tour est ce qu'elle est et qu'on le veuille ou non, le 07 mai 2017 La France choisira son Président de La République. L'UNEF prend ses responsabilités et appelle les jeunes à se déplacer massivement aux urnes lors du second tour de l’élection présidentielle pour faire barrage à l’extrême droite et faire battre Marine Le Pen.

Au-delà de se déplacer aux urnes, c’est un engagement de long terme qui permettra de faire reculer l’extrême droite dans les têtes et dans les urnes. L’UNEF appelle les jeunes à renforcer leurs engagements associatifs et syndicaux pour imposer aux politiques de prendre en compte leurs revendications. L'UNEF organisera, dans les jours qui viennent et en lien avec d'autres partenaires, des actions permettant de sensibiliser les jeunes face au danger du Front National.

Cyrille Melchior – 1 er vice-président du Conseil Départemental, Candidat aux élections législatives – 2 e circonscription


J’adresse tout d’abord mes plus vifs remerciements aux électrices et électeurs qui ont porté leurs
voix sur le candidat des Républicains – François Fillon, plus particulièrement celles et ceux des communes du Port, de la Possession et de Saint-Paul.

Malgré tous nos efforts de mobilisation et d’explication, le climat des affaires a lourdement pesé dans le choix de nos concitoyens. Je suis interpellé par les scores réalisés par l’extrême gauche et l’extrême droite à La Réunion.

Depuis plusieurs mois, je sillonne la 2 ème circonscription. J’entends le mécontentement des plus
fragilisés par la précarité. Ces résultats sont comme des raisins amers de la colère plantés en 2012 par ceux qui ont soutenu François Hollande et ses gouvernements. Aujourd’hui, nous devons encore plus nous unir autour de nos valeurs républicaines. J’appelle ma famille politique à se rassembler, à se questionner et à renforcer notre mouvement politique en écoutant la base.

Face aux dangers que les extrêmes représentent pour la Réunion, symbole d’harmonie et du "vivre ensemble", faisons barrage au front National ! J’appelle les électrices et les électeurs de la 2 ème circonscription à voter pour Emmanuel Macron.

Déclaration d'André Thien Ah-Koon, maire du Tampon


Les résultats de ce premier tour, tant sur le plan national qu’à la Réunion, interpellent l’ensemble des responsables politiques. C’est une nouvelle situation qui est créée et qui mérite une analyse sérieuse et approfondie, à la hauteur de sa gravité. Je me limiterai dans cette déclaration à faire part de mon analyse des résultats intervenus à La Réunion et au Tampon.

Le premier enseignement de ce vote est le rejet cinglant des partis politiques traditionnels qui ont structuré durant des décennies la vie politique française, et qui ont dicté la marche à suivre aux Réunionnais. Ainsi, l’échec électoral est flagrant, tant pour la Plateforme de la Droite que pour le Parti Socialiste.

En effet, plus de la moitié des votants ont exprimé leur protestation en choisissant des partis à l’extrême-droite ou à l’extrême-gauche de l’échiquier politique. À cela, il faut prendre en compte le vote en faveur d’Emmanuel Macron, arrivé en troisième position à la Réunion, qui exprime également une volonté de renouvellement et de changement.

Le deuxième enseignement c’est la perte d’autorité des élus et l’autonomie des électorats qui n’ont pas répondu aux consignes de vote. Les scores élevés de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen dans plusieurs communes vont à l’encontre des consignes formulées par les Maires et leur parti.

Cette émancipation des électorats qui s’affranchissent des Diktats valide la démarche que nous avons adoptée au Tampon, en laissant à la population la liberté de choix.

Troisièmement, il appartient aux responsables politiques de prendre acte de la volonté de changement exprimée par la population. Il faut entendre le message des électeurs et faire preuve de lucidité en mesurant la gravité de la situation.

Le malaise est profond et si les responsables politiques ne prennent pas la mesure de ce malaise, il y a fort à parier qu’ils disparaissent, entraînant la Réunion dans le gouffre. L’importance de l’abstention exprime déjà ce divorce entre la classe politique et le peuple.

L’exemple désastreux du référendum de 2005 sur le Traité de l’Union Européenne où le vote négatif exprimé par les Français a été méprisé et bafoué ne doit pas se reproduire.

Quatrièmement, la grande leçon à tirer, c’est qu’il faut traiter réellement les problèmes de fond posés par la population si on veut faire reculer les extrêmes. Le combat contre l’extrémisme ne relève pas de l’incantation ni de la posture, mais exige des décisions et des mesures concrètes pour changer la situation.

Ainsi, la question de

• la gouvernance et de l’orientation de la politique européenne ;

• l’avenir de l’agriculture, des filières de la canne, de l’élevage, du maraichage ;

• le problème du chômage structurel ;

• les difficultés des producteurs, des artisans, des petits commerçants ;

• la crise du logement ;

• le développement de la précarité et des phénomènes de pauvreté ;

• l’absence de perspective pour les jeunes ;

• les personnes âgées oubliées dans la misère,

sont autant de questions concrètes auxquelles il faut apporter des réponses concrètes. Le non-règlement de ces problèmes qui restent en suspens et qui s’aggrave de jour en jour, nourrit le désespoir. Le travail à accomplir est donc colossal et le changement doit intervenir à tous les niveaux.

Les élections législatives qui se profilent déjà devront être l’occasion pour les candidats de présenter des programmes répondant réellement aux attentes et aux préoccupations de la population. Mais le rendez-vous immédiat qu’ont les Réunionnais comme tous les Français, c’est le second tour de l’élection présidentielle, le dimanche 07 mai.

Nous nous sommes concertés au sein de l’équipe de la majorité municipale et à la lumière de l’analyse de ce scrutin, nous avons fait le constat de l’extrême diversité des votes des électeurs dans notre commune qui se retrouvent dans les différents courants qui se sont exprimés. Nous avons le devoir de les respecter.

Nous ne souhaitons donc pas, par une prise de position en faveur d’un candidat dans le cadre d’une élection nationale, provoquer des divisions parmi nos administrés alors que le développement de notre commune doit se faire harmonieusement avec tous.

A l’heure présente, la préservation de l’unité de notre électorat est précieuse pour bâtir l’avenir dans un contexte de graves difficultés. Dans l’esprit de la démarche que nous avons adoptée pour le premier tour, nous ne prendrons donc pas part à cette confrontation nationale et nous laissons les électrices et les électeurs libres de leur choix.

 

L'intégralité des réactions des personnalités politiques locales sont à retrouver ici.

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2 Commentaires
Joseph
Joseph
6 ans

On s'est bien fait arnaquer à chaque fois au second tour, ou tous les candidats qui depuis des décennies nous promettent les pires catastrophes pour éviter le Front National, qu'à présent j'espère qu'ils ne se feront pas encore bourrer le cerveau pour mettre en place le fils de François Hollande, la pire présidence depuis la création de cette fonction.
Vive Marine, vive la France, vive les Français qui sont encore fiers de l'être.

Manque pas d\'air
Manque pas d\'air
6 ans

"ne pas avoir peur de faire des sacrifices" c'est incroyable de lire ce genre de discours démagogique et populiste donné sans aucun scrupule par un élu qui profite du système au maximum en cumulant les fonctions et les emplois, qui se gave d'indemnités, de jetons de présence, de salaire de collaborateur à la Région, au cabinet de Sainte Marie, les SPL....les sacrifices oui mais pour les autres! quel culot !