Régionales

Michel Vergoz : "Robert n'est pas pire que Vergès-TAK"

  • Publié le 18 mars 2010 à 16:22

La gauche n'est pas parvenue à un accord d'union pour le second tour des régionales ce dimanche 21 mars 2010. L'Alliance, en tête à l'issue du premier tour, et le PS, qui s'est classé en troisième position, iront donc à la bataille chacun de leur côté. Avec autant de ranc?ur l'un vis-à-vis de l'autre. Ce qui au final pourrait arranger les affaires de l'UMP Didier Robert, deuxième dimanche soir. Michel Vergoz, tête de la liste PS, en est conscient. Mais, dit-il " entre l'Alliance et nous, il y a des divergences de fond sur les éléments du programme. Nous ne pouvions pas faire comme si cela n'existait pas ". Cela d'autant plus, lâche-t-il ensuite " que la catastrophe d'avoir Didier Robert à la tête de la Région serait aussi grande que celle constituée par l'attelage Vergès-TAK ". Entretien.

* Une liste d'union entre l'Alliance et vous était vraiment totalement impossible ?
- Totalement impossible. Au cours des négociations que nous avons eu lundi soir avec l'Alliance, il est ressorti des négociations qu'il y a des divergences fondamentales sur les points essentiels de programme que sont l'emploi, le logement et l'éducation. Nous disons qu'il faut agir dans ces domaines car ils touchent au quotidien des Réunionnais. En face, on se borne à nous répondre que l'emploi et le logement ne relèvent pas des compétences de la Région mais de celles de l'État. Ce n'est pas admissible, ce n'est pas tolérable. Au vu de la situation d'urgence sociale qui est celle de La Réunion, ne pas agir pour remédier à la situation relève de la non-assistance à personne en danger.

* Dans la conférence de presse qu'il a tenue mardi, Paul Vergès a affirmé que l'Alliance avait accepté d'intégrer dans un programme d'union toutes les propositions du PS en matière d'emploi, de logement et d'éducation. Il a même produit un projet de protocole d'accord allant dans ce sens.
- D'une part, il n'y a pas notre signature sur ce document. D'autre part, quel crédit accorder à la parole de Paul Vergès ? Lorsqu'il dit qu'il y a 400 ouvriers polonais qui travaillent à la centrale EDF de la Possession, il ment. Lorsqu'il dit que l'État va accorder 80 millions d'euros de plus tous les ans pour le tram-train, il ment. Lorsqu'il a dit qu'il allait être élu au premier tour, il a menti. Alors en matière de crédibilité...

* Ce n'est donc pas la présence d'André Thien Ah Koon sur la liste que vous a fait tiquer ?
- Et il y a eu l'affaire Thien Ah Koon... Dès que la délégation qui négociait avec l'Alliance nous a avertis que ce Monsieur sera présent sur la liste, c'est à l'unanimité que notre conseil fédéral a prononcé un "non" définitif à un rassemblement avec l'Alliance. Il n'était tout simplement pas possible de figurer sur la même liste qu'André Thien Ah Koon. Je comprends d'ailleurs parfaitement l'émotion d'une militante comme Huguette Bello lorsqu'elle a appris ce rapprochement entre TAK et Paul Vergès (*).
* Votre discours vis-à-vis de l'Alliance et de Paul Vergès était beaucoup plus modéré au premier tour. Vous n'aviez pas parlé de " divergences fondamentale "
- Je pensais que Paul Vergès allait faire des concessions. Il n'en a rien été. Il est resté bardé de certitudes.

* Le fait qu'il n'y ait pas d'union entre l'Alliance et le PS ne vous fait pas craindre de voir la Région échapper à la gauche et tomber dans l'escarcelle de la droite ?
- Je dirai que je crois fermement à une victoire de l'union des socialistes. 300 000 Réunionnais se sont abstenus au premier tour. J'ai la conviction de pouvoir l'emporter si nous battons l'abstention. Je n'ai qu'un seul adversaire : l'abstention.

* Et si malgré tout la droite l'emportait dimanche soir ?
- Eh bien je combattrai Didier Robert avec toute mon énergie. La catastrophe de l'avoir en tant que président de la Région n'est pas pire que d'avoir l'attelage Vergès-TAK à la présidence.


(*) Dans une interview dans le JIR de jeudi, la député-maire communiste se dit " bouleversée " par la présence d'André Thien Ah Koon sur la liste de l'Alliance. Elle rappelle que le 23 mars 1994 au Tampon alors que TAK était maire de la ville, des gros bras avaient attaqué une manifestation pacifique pour le respect des droits des femmes. Une dizaine de femmes avaient été blessées. Huguette Bello était à la tête de cette manifestation en tant que présidente de l'union des femmes de La Réunion.

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