Après le deuxième tour des régionales

Gilbert Annette : "J'ai sans doute fait des erreurs"

  • Publié le 22 mars 2010 à 13:00

Avec 18,99% des voix lors de ce second tour, le Parti Socialiste fait un score inférieur aux régionales de 2004 (22,33%). La gauche voit de plus la Région basculer à droite, une première depuis Pierre Lagourgue, en 1986. Pour Gilbert Annette, maire de Saint-Denis et président de la fédération PS locale, cette défaite trouve son origine dans "l'arrogance de Paul Vergès durant la campagne électorale". "Déclarations victorieuses avant l'heure, mépris envers ses alliés socialistes ou encore union avec André Thien Ah Koon", autant de raisons invoquées par Gilbert Annette pour expliquer la victoire de la droite. "J'ai sans doute fait des erreurs", reconnaît l'élu socialiste, notamment dans sa commune où son parti enregistre une débâcle avec 25,21% des voix, derrière Didier Robert (47,33%) et Paul Vergès (27,45). Entretien.

Comment analysez-vous les résultats lors du second tour des régionales ?

Ces résultats ne sont évidemment pas satisfaisants pour le Parti Socialiste. Mais ils montrent également que 55 % des Réunionnais ont voté contre Didier Robert et la politique de Nicolas Sarkozy. La gauche est donc majoritaire.

Majoritaire mais pas victorieuse...

C'est ce qui fait le paradoxe de cette élection. Si nous avions eu une liste d'union, nous aurions remporté ces élections. Cette originalité est du fait de la stratégie de Paul Vergès. Dans toutes les régions de France, la gauche a réussi à s'unir (ndlr : pas en Bretagne où Europe Ecologie a maintenu sa liste "), sauf à La Réunion. Nous payons le prix de l'arrogance de Paul Vergès.

Cette défaite est de la faute de l'Alliance ?

L'Alliance porte l'entière responsabilité de ce résultat. Dès le début de la campagne, Paul Vergès a clamé que cette élection serait une formalité. Il a traité les socialistes de démolisseurs et d'ennemis pour le développement de La Réunion. Nous avions également des désaccords sur le programme concernant l'emploi, le logement et l'éducation. Puis il y a eu la présence d'André Thien Ah Koon sur sa liste. La fusion n'était pas impossible mais l'Alliance a fait preuve de désintérêt envers nous.

Le Parti Socialiste est-il exempt de tout reproche ?

J'ai sans doute fait des erreurs, en tant que président de la fédération locale et en tant que maire de Saint-Denis. Il suffit de voir les résultats dans ma ville (ndlr : 25,21 % des voix). Ce résultat n'est pas du tout satisfaisant.

C'est un coup de semonce pour vous ?

Bien évidemment. Au tiers du mandat, c'est la preuve que les Dionysiens sont mécontents. Je reconnais qu'il y a eu un déficit de contact avec la population. Nous n'avons peut-être pas apporté des réponses concrètes à leur préoccupation. Maintenant nous devons reconquérir l'électorat.

Ces élections régionales ont-elles définitivement divisé la gauche locale ?

Il faut construire des relations plus saines avec toutes les forces de gauche, notamment avec le parti communiste. Il faut que le PCR fasse preuve de moins d'arrogance. Cela prendra du temps après ces élections mais cette union sera nécessaire. Nous avons du travail. Nous devons préparer les prochaines grandes échéances électorales.

Mounice Najafaly pour
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