"Je n'ai plus ma carte à l'UMP", a affirmé à plusieurs reprises Nassimah Dindar, présidente sortante du conseil général. Les élections cantonales ont définitivement consommé son divorce avec la droite. En effet, depuis le début de la campagne, Nassimah Dindar n'a jamais cessé d'apporter son soutien aux candidats de la majorité sortante (PS, PCR, Modem, Droite sociale). En ligne de mire, la présidence du conseil général qu'elle souhaiterait garder, si la majorité actuelle est reconduite à la tête de la collectivité.
Ces dernières semaines, Nassimah Dindar a participé à de nombreux meetings de soutien aux candidats de sa majorité au conseil général, le dernier en date étant celui organisé à Saint-Denis ce jeudi 24 mars 2011 pour soutenir le candidat socialiste sur le canton 2 de la commune, Gérard François. L'élue de la droite sociale et présidente sortante du Département était aux côtés de Gilbert Annette, secrétaire fédéral du PS, Gérald Maillot, conseiller général élu sur le canton 9 de Saint-Denis et Maurice Gironcel pour le PCR.Ce meeting confirme la volonté de la présidente sortante de soutenir les candidats de sa majorité. Lors du premier tour, celle-ci avait apporté son soutien à Alain Zanéguy, conseiller général sortant et adversaire de Gérard François sur ce canton. Mais depuis qu'Alain Zanéguy a annoncé son maintien au second tour au mépris de l'accord signé en le PS et le PCR, Nassimah Dindar a adopté la même position que ses deux alliés au Département, à savoir soutenir le candidat socialiste. Et ce, même si la droite sociale dont elle fait partie n'est pas signataire du protocole d'accord. "Je n'ai pas signé mais je ne me sens aucunement exclue", affirmait-elle d'ailleurs dans un entretien accordé à Imaz Press Réunion le 18 mars dernier.
Car Nassimah Dindar pense déjà au troisième tour de ces cantonales. La présidente sortante ne cache pas son souhait de rempiler pour 4 ans à la tête de la collectivité. "Je n'exclue pas d'être candidate à la présidence. Ce serait hypocrite de dire le contraire. Il y a encore tant de choses à améliorer", a-t-elle déclaré le 18 mars dernier. Le PCR, par la voix de Paul Vergès, s'est déjà dit favorable à une nouvelle mandature de Nassimah Dindar à la tête de la collectivité.
Du côté du PS on ne s'exprime pas officiellement sur le sujet. "Il y aura bilan à l'issue du second tour pour engager une réflexion pour le troisième tour", explique un représentant du parti. Sans doute parce que plusieurs éléments de réflexion manquent encore. "Tout dépendra du rapport de force qu'il y aura à l'issue des cantonales", précise un militant socialiste.
Une alliance avec la droite est déjà "exclue", selon le militant du PS. "Il est hors de question de travailler avec l'UMP. Surtout à un an de la présidentielle", confie-t-il. "Le parti socialiste va se tourner vers ses alliés de la majorité sortante", souligne-t-il encore. Des alliés qui comptabilisent à l'issue du premier tour davantage de sièges que le PS. 8 conseillers généraux sont socialistes. 4 font partie de l'Alliance. 4 sont des élus du Modem. Et 5 de la Droite Sociale. Soit un rapport de force de 13 contre 8. "Il faudra composer et tenir compte de leur choix", avoue le militant du PS.
"Le choix du président du conseil général dépendra aussi de l'entente qui règnera au sein du PCR si les candidats d'Huguette Bello sont élus à Saint-Paul", ajoute le membre du parti socialiste. Il fait référence aux propos tenus par la députée-maire jeudi dernier. Elle disait "combattre" la majorité sortante dirigée par Nassimah Dindar, se mettant alors en porte-à-faux vis à vis du PCR. Le parti communiste rappelait le lendemain même avoir participé "activement" à cette mandature au sein de la majorité plurielle.
Depuis, le discours d'Huguette Bello est devenu plus consensuel. Dans un communiqué publié lundi dernier, elle s'était félicité des "très bons scores" des candidats qu'elle avait "soutenu" sur les cantons du Port et de la Possession. Elle avait aussi invité les électeurs à "apporter leur soutien à ceux qui ne sont pas encore élus. Pour que la gauche soit majoritaire au soir du second tour et qu'elle puisse mener au Conseil général une politique qui n'est pas celle du gouvernement actuel". De là à dire qu'elle serait prête à soutenir une candidature de Nassimah Dindar à la présidence du conseil général? "Ce n'est pas sûr. Mais il semble que le troisième tour se jouera au sein du PCR si la majorité sortante est reconduite à la tête du Département", commente finalement le militant socialiste.
Mounice Najafaly pour
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