Collectif "Nou Vé Nout Tram"

"Nous ne sommes plus à l'heure où il faut faire rêver les Réunionnais"

  • Publié le 8 septembre 2015 à 13:30

Krishna Damour se dit enchanté des premières déclarations des candidats à l'élection régionale et de leurs projets pour parer au tout-automobile (Thierry Robert et son Train Express Réunionnais, Didier Robert et ses deux monorails, Jean-Hugues Ratenon et son Bato-bus...) Encarté à l'UDI, le porte-parole du collectif "Nou Vé Nout Tram" marque une préférence certaine pour la solution du président de Région sortant. Il s'en explique.

- Monsieur Damour, votre collectif a vu le jour en 2009 pour soutenir le "Tram-train" de Paul Vergès. Le projet maintenant enterré, "Nou Vé Nout Tram" a-t-il encore un sens ?

- Depuis 2009, nous n'avons cessé de nous battre pour trouver une alternative à l'automobile, non pas avec des bus, mais avec un réseau ferroviaire attractif reliant Saint-Benoît à Saint-Joseph. En 2012, nous avons appelé à voter François Hollande sur la base de la réalisation de ce réseau. Nous avons continué ensuite d'interpeler Victorin Lurel (ancien ministre des Outre-mers, ndlr), Manuel Valls ou même Nicolas Hulot lors de leur passage dans l'île, mais devant cette fuite en avant des politiques, nous sommes en plein désenchantement aujourd'hui. On sait qu'un réseau ferroviaire de cette envergure n'est pas possible sans un engagement fort de l'Etat…

- Les premières sorties médiatiques de certains candidats à la pyramide inversée, et pas des moindres, ont donné lieu à des annonces pour sortir du tout-automobile. Cela doit vous satisfaire...

-  Nous sommes totalement enchantés que l'ensemble des candidats se positionne sur cette problématique. Maintenant, il faut être réaliste. Nous ne sommes plus à l'heure où il faut faire rêver les Réunionnais. Faire un TER ou un Tram-train… Il vaut mieux passer par des petits projets qui répondent aux besoins des Réunionnais.

- Vous dîtes que le Tram-train n'était qu'une utopie ?

- Le collectif s'est battu depuis sa création pour revendiquer une dotation ferroviaire de l'Etat, au nom de l'égalité territoriale. Il y a des TER en métropole, pourquoi La Réunion n'aurait pas le sien ? L'Etat devrait nous aider à monter notre propre réseau ferroviaire mais il ne le fait pas. Il nous faut aller sur des projets finançables et plus réalistes.

- Faire moins ambitieux donc, comme, par exemple, l'idée des deux monorails avancée par Didier Robert ?

- Exactement. Ces deux monorails se basent sur des études déjà faites, nous pensons d'ailleurs que celui du Sud pourrait aller jusqu'à l'Etang-Salé (jusqu'à présent, il relierait Saint-Louis à Terre-Sainte en passant par l'aéroport de Pierrefonds, quand celui du Nord ferait la liaison entre le centre-ville de Saint-Denis et l'aéroport Roland-Garros de Sainte-Marie, ndlr). Le retour sur investissement sera rapide, tant au niveau du coût que de la fréquentation.

- Vous avez un ordre de grandeur du coût du projet ?

- Non, c'est trop tôt pour parler chiffres mais ce serait le moins coûteux, avec un ratio efficacité/performance avantageux. Et puis, ces deux portions sont le gage de leur extension.

- Vous êtes persuadé qu'un tel réseau naissant s'agrandirait par la suite ?

- Nous avons rencontré Didier Robert qui nous a garanti que l'option d'une voie ferrée qui traverserait la Nouvelle route du littoral est toujours à l'étude. L'extension éventuelle des deux monorails sera un combat qu'il faudra poursuivre. Quand le gouvernement nous parle d'égalité réelle, c'est de ça qu'il s'agit. Nous voulons une mobilité efficace des Réunionnais. Est-ce que nous allons attendre d'atteindre 600 000 voitures à La Réunion, et de ne plus pouvoir circuler, pour réagir ?

- Que pensez-vous du projet de Train Express Réunionnais (TER) de Thierry Robert ? C'est celui qui se rapproche le plus du Tram-train que vous défendiez à l'origine…

- Oui, c'est vrai, et nous sommes pour cela. Mais un tel projet n'est pas possible sans un signe fort de l'Etat. Et puis, où était Thierry Robert lorsque nous manifestions devant la préfecture quelques années auparavant ? Je vous le demande…

www.ipreunion.com

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3 Commentaires
Logique
Logique
8 ans

Il est évident que le monorail est aujourd'hui le projet le plus adéquate eu égard aux différentes dépenses en court. La NRL est un chantier d'URGENCE, la route actuelle est condamnée, dans quelques temps, du fait de la montée des eaux, de l'usure des tétrapodes et des éboulements (érosion) il était URGENT de construire la NRL. Aujourd'hui il est fort de constater que le problème qu'a refusé de voir Verges pendant sa mandature est le dés-engorgement des 2 grandes villes, St-Denis et St-Pierre.

C'est pour cela que personnellement, moi Gérald, socialiste, Mitterandiste, voterai en décembre pour la liste de Didier Robert qui a un projet pour les Réunionnais tandis que les "pseudos socialistes", Annette et Lebreton eux sont dans une bataille contre un homme et non pour les Réunionnais, ça me désole.

Gloseur sensE
Gloseur sensE
8 ans

Depuis la gravissime erreur de la suppression du réseau ferré à La Réunion jusqu'à nos jours, les réunionnais devraient se poser les bonnes questions, lesquelles, et c'est aussi d'actualité locale, dérangent des décideurs politiques.
Une première question serait, par exemple, celle-ci :
Sachant que la Corse est une région et une île d'une superficie environ 3.5 fois plus grande que La Réunion mais ne possédant que 330 000 habitants contre 843 000 habitants à La Réunion, comment expliquez-vous que La Réunion ne dispose pas d'un réseau ferré pour les voyageurs ni de fret pour le transport de marchandises (préférable aux poids lourds sur les routes) ?
Source : Chemins de fer de la Corse : http://www.cf-corse.fr/ ;

Et ce, que ce réseau ferré soit un TER dont la compétence est celle de la région, ou même d'un tram-train, d'un monorail ou d'un tramway qui relèverait de l'intercommunalité et qui, en l'absence d'intercommunalité à La Réunion, relèverait alors du Département.

fidelio
fidelio
8 ans

Bravo aces femmes elles ont honorer leurs mandats sans trahir leurs électeurs, ce n'n'est pas le cas de M lagourgue - murinhorarau et Jean pierre