[AUDIO] Entretien avec Thierry Robert, soutien d'Emmanuel Macron

"Je peux comprendre le vote Mélenchon, mais le score de Le Pen est surréaliste"

  • Publié le 24 avril 2017 à 14:52

Emmanuel Macron affrontera Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle, mais à La Réunion, il n'est arrivé que troisième, avec 18,91% des suffrages. Pas de quoi décourager Thierry Robert, député-maire de Saint-Leu et représentant local au comité politique d'Emmanuel Macron. Emmanuel Macron fait-il le poids face à Marine Le Pen ? Pourquoi les Réunionnais ont-ils choisi Jean-Luc Mélenchon ? Comment va s'organiser la campagne d'entre deux tours, au vu des récents ralliements ? Thierry Robert a répondu aux questions d'Imaz Press, au lendemain du premier tour.

Imaz Press: Emmanuel Macron se qualifie pour le second tour, mais il n'arrive "que" troisième à La Réunion. Dans quel état d'esprit êtres-vous au lendemain des résultats du premier tour ?

Thierry Robert : Je tiens à remercier tous les Réunionnaises et les Réunionnais pour leur soutien apporté à Emmanuel Macron. Il fait 18,91%, ce qui montre bien qu'il a un socle solide. Je tiens également à remercier les Saint-Leusiens car c'est le meilleur score qu'il réalise sur toute l'île, avec 29,35%. Le plus mauvais score de Marine Le Pen, c'est aussi à Saint-Leu, donc ça veut dire qu'il y a un attachement des Saint-Leusiens aux conseils que j'ai pu leur donner.  En revanche, les résultats de Marine Le Pen et Mélenchon montrent l'échec des partis traditionnels et que les politiques classiques ne font plus la majorité et n'arrivent plus à donner confiance.

C'est du dégoût que la population ressent et c'est pour ça qu'ils choisissent des candidats qui ne sont pas les plus réalistes et les plus responsables pour l'avenir de la France. Autant je peux comprendre, l'attitude de certains Réunionnais quand ils votent Mélenchon. Melenchon leur a donné de l'espoir, surtout pour quelqu'un qui a du mal à finir ses fins de mois. Mais voter Marine Le Pen, c'est extrêmement grave et catastrophique. Elle fait un score surréaliste, à La Réunion surtout. L'ensemble de la classe politique réunionnaise doit se remettre en cause.

 

IPR: Emmanuel Macron termine derrière Marine Le Pen à La Réunion. Le vivez-vous comme un échec ? N'est-ce pas un coup de canif au fameux "Vivre ensemble réunionnais" ?

TR: Ce n'est pas un échec d'Emmanuel Macron, de Thierry Robert ou de Gilbert Annette, c'est un rejet des partis politiques traditionnels, et notamment des maires qui ont soutenu François Fillon. Je pense pas une seule seconde que c'est un coup de canif porté au vivre ensemble. Les Réunionnais se sont positionnés contre la classe politique et les mensonges qui ont été tenus depuis de longues années, avec Sarkozy, Hollande. Nous sommes dans une société de consommation, où l'Etat a de moins en moins de moyens, donc forcément les populistes gagnent du terrain. Or, Marine Le Pen se dit anti-système, mais elle reprend juste le bâton de pélerin de son papa et elle a fait de la politique son métier. 

 

IPR: Jean-Luc Mélenchon arrive en tête à La Réunion, est-ce à dire qu'il faudra faire davantage campagne à gauche pour espérer convaincre ses électeurs de voter Emmanuel Macron ?

Ces gens qui ont apporté leur soutien à Mélenchon, il faut qu'ils puissent devenir raisonnable et pas choisir la fin de la démocratie avec Marine Le Pen mais plutôt un vote de raison, de responsabilité. Ces gens qui attendaient beaucoup de Mélenchon, je leur dis : "Ne soyez pas déçus, Emmanuel Macron vous a entendu, et vous entendra dans les trois prochains mois, si vous souhaitez vous exprimer à l'occasion des assises de l'Outre-mer, vos revendications seront entendues". 

 

IPR : Comment voyez-vous la campagne d'entre deux tours ? Emmanuel Macron peut-il espérer rassembler à droite et à gauche ?

TR: Je suis du centre, ni du centre gauche, ni du centre droit, il n'est pas toujours nécessaire d'accoler un adjectif au centre, et je suis convaincu qu'on peut rassembler. D'ailleurs, je suis en train de prévoir un grand rassemblement dimanche à Saint-Leu, où il y aura des gens de droite, de gauche et du centre. Le mot d'ordre c'est unité et rassemblement pour la France. N'étant pas celui qui exclut, Emmanuel Macron saura rassembler autour de lui une majorité à l'assemblée nationale pour gouverner la France. Il discute avec tout le monde, il n'est pas sectaire. Les résultats montrent que les Réunionnais ne veulent plus des clivages politiques, ce que je prône depuis 2008. Pour moi c'est un bonheur d'oeuvrer pour ce rassemblement. 

 

IPR: Le taux d'abstention au premier tour n'est-il pas inquiétant ?

TR: L'abstention au premier tour ne m'inquiète pas beaucoup. Les gens considèrent souvent qu'il y a trop de bulletins sur la table, ils laissent les choses se faire et au 2e tour, ils se prononcent. Je suis convaincu que ceux qui ne se sont pas déplacés au premier tour feront le choix de Macron au second tour. Quant aux responsables qui ne donnent pas de consignes de vote claires, je ne trouve pas cela responsable. Mais localement, beaucoup ont pris position, comme Nassimah Dindar ou Olivier Hoarau.

 

IPR : Qu'est-ce qui changerait à La Réunion au lendemain du second tour, si Emmanuel Macron était élu ? Pensez-vous faire partie du gouvernement, en cas de victoire ?

TR: Beaucoup de choses vont changer : minimum vieillesse, fin de la taxe d'habitation, du RSI, etc. Mais surtout, les assises seront un moment important. Concernant le poste de ministre, ce n'est pas quelque chose qu'on demande, mais je répondrais positivement. Je ne me vois pas à l'intérieur, aux finances, à l'économie, mais par contre à l'outre-mer, au logement, au développement durable, la fonction publique, l'aménagement du territoire sont des sujets que je maîtrise et je me sens totalement capable d'apporter ma contribution.

 

IPR: Après l'élection présidentielle viendront les législatives. Avec les récents ralliements, qui vont être les candidats d'En marche ?

TR: C'est Emmanuel Macron qui tranchera. Pour le cas de Monique Orphée et Karine Nabenezza (qui se présentent toutes les deux sur la même circonscription, ndlr), j'apporte évidemment mon soutien à Karine, mais c'est Emmanuel Macron qui décidera. On parlera des législatives en temps voulu.

ch/www.ipreunion.com

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2 Commentaires
RIPOSTE974
RIPOSTE974
6 ans

En tout personne le voit ministre si macron élu à la présidentielle

ste suzanne
ste suzanne
6 ans

vous comprenez MACRON pae se que c est votre candidat PAS LE PEN
c est bien vous qui avait appeler a voter hollande en 2012 et nous laisser au bord de la route
c est avec les cent comme vous que nous somme arriver là
et la suite VOUS ET MACRON nous achèvera