Olivier Rivière et Marie-Paule Balaya convoqués au tribunal correctionnel de Saint-Pierre

Non à la discrimination politico-judiciaire !

  • Publié le 18 juin 2020 à 05:40
  • Actualisé le 18 juin 2020 à 08:30

Avant le confinement, vous aviez aimé Gilbert (Annette) au tribunal, Cyrille (Hamilcaro) l'éternel justiciable, ou encore Nassimah (Dindar) et Jean-Paul (Virapoullé) découvrent leurs convocations en pleine campagne électorale. Vous allez donc adorer l'acte 2, post-confinement, avec Joseph (Sinimalé) le bon père de famille, ainsi que Olivier (Rivière) et Marie-Paule (Balaya) ont gagné trop de sous et devront en répondre devant la justice. En attendant, du côté de la pyramide inversée, on ne voit toujours pas venir de convocation pour une affaire pourtant très similaire à ces deux dernières. Alors que la France (et même le monde) mène une lutte sans merci contre les différence de traitements et autres injustices, certains (pas nous bien sûr) seraient tentés de lancer ce cri du coeur : "non à la discrimination politico-judiciaire !"

Denis Chausserie-Laprée avait promis une traque sans merci de la délinquance en col blanc. Promesse tenue ! L’année 2020 a démarré, il faut le reconnaître, sur les chapeaux de roue.

Lire aussi : La justice s'active à quelques semaines des municipales : Dindar, Annette, Gonthier... à qui le tour ?

Après une pause bien méritée de deux mois pour cause de confinement, la justice, bien requinquée, a repris le glaive et la balance pour continuer sa chasse au sein de la sphère politique. Joseph Sinimalé, sa fille Sandra, et son gendre, Eric Madouré, ont été les premiers à célébrer le déconfinement judiciaire avec une garde à vue pour des faits présumés de prise illégale d’intérêts.

Le 20 août prochain, ils seront deux, Olivier Rivière, maire de Saint-Philippe et vice-président de Région, et Marie-Paule Balaya, adjointe au maire de Saint-Pierre et vice-présidente du Département, face aux magistrats du tribunal correctionnel de Saint-Pierre, afin de répondre des faits qui leurs sont reprochés suite à un signalement de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique.

Le premier est poursuivi pour avoir perçu une rémunération trop élevée en tant qu’élu, alors qu’il est soumis à la règle de l’écrêtement. Lorsqu’un élu perçoit plus de 8 434,85 euros par mois, il doit renoncer à la partie de la rémunération qui dépasse ce plafond afin qu’elle soit reversée à une des collectivités où il siège. Or, selon la HATVP, le maire de Saint-Philippe aurait dépassé ce plafond en 2017 sans respecter la règle de l’écrêtement. La seconde, Marie-Paule Balaya, est quant à elle poursuivi pour ne pas avoir, selon la HATVP, respecté les règles relatives à la déclaration des revenus et du patrimoine en omettant de déclarer des revenus locatifs.

Tous deux sont menacés d’une peine d’inéligibilité dans ces affaires qui rappellent celle de Thierry Robert, condamné à 3 ans d’inéligibilité en juillet 2018 pour manquement à ses obligations fiscales, suite à un signalement de cette même Autorité pour la transparence de la vie publique.

Ces affaires font surtout écho à un autre dossier en cours, le signalement auprès du procureur de la République de Saint-Denis par la HATVP, le 10 avril 2019,  de "doute sérieux quant à l'exhaustivité, l'exactitude et la sincérité" de la déclaration des revenus de Didier Robert. Alors qu’Olivier Rivière et Marie-Paule Balaya seront jugés le 20 août prochain pour des affaires similaires, signalées à la même période (début 2019), du côté de la pyramide inversée, on ne voit toujours pas venir de convocation sur ce dossier, comme sur tant d’autres.

Lire aussi : Chère justice, mets-les tous au trou... sauf un !

Dans un contexte où la lutte contre les discriminations secoue actuellement le monde entier, il serait dommageable que notre chère justice soit, injustement, pointée du doigt pour de supposées discriminations politico-judiciaires.

Nous ne connaissons que trop bien le souci du troisième pouvoir de traiter nos concitoyens de façon égalitaire, surtout dans la sphère politique où, évidemment, chaque dossier est traité avec la même neutralité, la même impartialité, et la même célérité...

Les contretemps et autres retards pour certaines affaires concernant le même président et la même collectivité ne sont que le fruit d'un pur et malheureux hasard, nous le savons bien voyons. Comme nous savons bien que le calendrier judiciaire n'a (parfois) rien à voir avec le calendrier politico-médiatique…

D'ailleurs dans les milieux généralement bien informés, il se dit que toutes ces affaires en souffrance parfois depuis des années connaîtront leur épilogue "assez vite" maintenant.

Les mêmes milieux généralement bien informés ne précisent pas la teneur dudit épilogue.

Il ne faut pas gâcher l'insoutenable suspens…

mb/www.ipreunion.com

guest
7 Commentaires
zavoca marron
zavoca marron
3 ans

TÃ't ou tard, il paiera...pour tout le préjudice fait à la société réunionnaise, depuis onze ans!

Sapoties
Sapoties
3 ans

Il faudrait que la Justice prenne ses responsabilités une bonne fois pour toutes, que les personnes politiques soient VRAIMENT poursuivies et surtout qu'elles soient contraintes de REMBOURSER ce qu'elles ont volé!! Ça commence à suffir tous ces "crimes" impunis, c'est un peu trop facile!!! C'est à se demander si les juges ne touchent pas des pots de vin, pour être aussi flexibles avec les politiciens??

ziz
ziz
3 ans

Et s'il y avait des compensations? A la Réunion pour certains z'affaire la justice roule comme sur une autoroute et pour d'autres surtout ceux qui concerne le président de région elle emprunte des routes sinuaises

Bibi974
Bibi974
3 ans

Vous oubliez Sainte Marie et ses 10 dossiers, la nièce en jupe moutarde assortie à son masque...

Caillou
Caillou
3 ans

C'est chronique chez vous. Vous avez la prétention de vouloir choisir les décisions de justice. Laissez la bon Dieu agir. Si les éléments constitutifs de ou des infractions existent ou n'existent pas la justice tranchera de toute façon. ..

KUNTA KINTé
KUNTA KINTé
3 ans

A une aversion totale de la justice (pèi) Qu'un magistrat soit syndiqué pose déjà un problème au regard de la neutralité dont il se doit de faire preuve " L'incompétence, c'est la lâcheté de la magistrature " ,Sale temps pour le service public , honte à la justice française . Des p'tits de juges qui se prennent pour des grands et qui se croient tout permis et coupable de rien en foirant des jugements à la vite . Honte aux magistrats .... Le mur des cons ! Dans le livre, François Hollande semble parfois compatir avec les ennuis judiciaires de Nicolas Sarkozy. Evoquant la géolocalisation par les juges de ses téléphones, il déclare: "S'il n'y a rien dans le dossier, c'est choquant, c'est vrai". "C'est hélas le comportement de la justice", tranche-t-il. Puis le président tient des propos franchement critiques : "Cette institution, qui est une institution de lâcheté... Parce que c'est quand même ça, tous ces procureurs, tous ces hauts magistrats, on se planque, on joue les vertueux... On n'aime pas le politique. La justice n'aime pas le politique..."

Ti coq
Ti coq
3 ans

On dit un épilogue, c'est mieux...