Le président de l'UDF en campagne dans l'île

François Bayrou à la rencontre des électeurs

  • Publié le 29 décembre 2006 à 00:00

Arrivé dans l'île jeudi 28 décembre au matin, François Bayrou est allé à la rencontre des agriculteurs de Saint-Leu car "un président de la république doit garantir aux français qu'il va garantir les fondamentaux. L'agriculture fait partie des fondamentaux". En campagne donc, les agriculteurs locaux ont cherché à lui exposer leurs problèmes.

Le président de l'UDF et candidat à l'élection présidentielle en 2007 est arrivé jeudi 28 décembre au matin à La Réunion pour une campagne qu'il souhaite "près des gens". Il a donc consacré son après-midi à la rencontre d'agriculteurs des hauts de Saint-Leu et Piton Saint-Leu pour évoquer les questions d'irrigation, de subventions européennes et les difficultés du métier.
C'est dans la propriété de Jean-Thierry Silotia qu'il s'est d'abord rendu. Cet agriculteur d'une trentaine d'année cultive la canne, se lance dans le maraîchage et la production d'oignons dans l'île, alors qu'il est largement importé. Pour les agriculteurs concernés et alors qu'il n'a pas plu depuis sept mois, l'irrigation a permis de doubler le rendement à l'hectare de canne cultivée et les subventions en termes de valorisation foncière ont permis de réaliser d'importants investissements.
Une action à défendre selon François Bayrou qui souhaite aussi que "les produits agricoles soient vendus à leur juste prix. Ce que l'on doit aux agriculteurs, c'est qu'ils vivent de leur travail". Concernant la politique agricole commune (PAC) il estime également qu'"il y a eu des erreurs en particulier car on a trop fait confiance aux subventions et pas assez aux agriculteurs. À chaque fois, les agriculteurs ont été pénalisés".

"Faire que la concurrence soit loyale"

Faisant référence à la concurrence des productions agricoles étrangères, il plaide également pour que " es contraintes imposées aux uns soient imposées aux autres. Il s'agit d'une des missions de l'Europe : faire que la concurrence soit loyale".
Un discours qui trouve une résonance chez les agriculteurs locaux. "Nous sommes pour un prix rémunérateur. Ce que l'on reçoit comme aide, il faudrait le reporter sur le circuit commercial. À La Réunion, il y a un gros point d'interrogation pour après 2013 (date à laquelle le prix du sucre sera probablement révisé via l'OCM sucre, ndlr), or personne ne se bouge pour transformer la canne en bioéthanol. Au Brésil, on n'attend pas pour en parler", explique Laurent Lebon, de la coordination rurale. "Il est dans le même esprit que nous".

Pour la conservation des avantages du RMI

Ensuite, la visite de la station de pompage de l'antenne 8 du basculement des eaux a été l'occasion pour les oubliés du chantier, de faire valoir leur problème. "Les propriétaires qui ne sont pas passés par la SAFER (société d'aménagement foncier et rural) n'ont pas d'eau. Le principe d'égalité n'a pas été respecté, il y a eu une attribution préférentielle aux anciens attributaires SAFER", explique un représentant des 31 agriculteurs concernés.
François Bayrou a promis de s'occuper de ce problème et de vérifier, auprès de Bruxelles, l'adéquation des cartes d'irrigation prévisionnelle et actuelle. "Le problème sera certainement réglé dans les prochains mois", a-t-il tenu à tempérer. Lors d'une réunion avec les agriculteurs toujours, derrière le musée de Stella, il s'est également engagé à chercher une solution pour l'emploi de personnel sur les exploitations. "Je propose de trouver un moyen d'avoir un travail sans perdre les avantages liés au RMI. Les gens ne gagnent pas forcément en travaillant, au contraire, parfois ils perdent". Il s'est également prononcé pour un système de points, aidant à calculer les droits et "pour que toute entreprise puisse créer deux emplois sans charge".

Une autre visite avant la fin de la campagne présidentielle

Le rendez vous était ensuite pris à Saint-Leu, pour une rencontre avec les sympathisants UDF. Lors d'un tour sur le port, les pêcheurs et défenseurs de l'agriculture biologique en ont profité pour lui faire part de leurs doléances. Devant une centaine de personnes, le président de l'UDF a ensuite fait un discours de campagne. "En ce moment, à chaque fois que l'on ouvre la radio, il y a une promesse de plus. Mais six mois plus tard, c'est toujours la déception". Il a également condamné le débat "simpliste" qui oppose droite et gauche "comme s'il n'y avait pas d'autre voie. La France peut suivre un autre chemin", a-t-il déclaré. Ce vendredi, il sera dans l'est et le nord de l'île.
Il a promis de revenir avant la fin de la campagne présidentielle.
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