Centre pénitentiaire de Saint-Denis

Inauguration officielle de la prison

  • Publié le 15 octobre 2008 à 00:00

Ce mercredi après-midi 15 octobre, la cérémonie de "remise des clés" marquant l'inauguration officielle du centre pénitentiaire de Saint-Denis, dans le quartier de Domenjod, aura lieu en présence du directeur de l'administration pénitentiaire, du directeur de l'Agence publique pour l'immobilier de la justice et du Préfet de La Réunion. Cette nouvelle prison, créée pour remplacer celle de Juliette Dodu et pour désengorger les autres prisons réunionnaises, se distingue par son architecture moderne et fonctionnelle.

L'entreprise de Bâtiment et Travaux Publics qui a réalisé la construction du centre pénitentiaire de Saint-Denis remettra les clés officiellement à l'administration pénitentiaire, ce mercredi 15 octobre, ce qui marque le passage symbolique de l'état de chantier à celui d'établissement pénitentiaire. Cette cérémonie se fera en présence de Claude d'Harcourt, Directeur de l'administration pénitentiaire, de Jean-Pierre Weiss, directeur général de l'Agence publique pour l'immobilier de la Justice et d'Hubert Moreau, directeur du centre pénitentiaire de Saint-Denis.

Le centre pénitentiaire de Saint-Denis a une capacité d'accueil de 575 places et se compose de six bâtiments distincts. Deux bâtiments sont des maisons d'arrêts réservés aux hommes prévenus (prisonniers en attente de jugement), et condamnés à de courtes peines (moins d'un an), pour une capacité de 460 places. Ensuite, le centre compte un "quartier mineur" de 40 places et un "quartier femmes" de 30 places, dans lesquels seront réunis l'ensemble des mineurs et des femmes détenus de La Réunion. L'appellation "centre pénitentiaire" correspond à un établissement qui accueille différents régimes de peine.

À noter aussi, la présence d'un quartier de semi-liberté pour les très courtes peines et celle d'un " quartier arrivant" pour accueillir les détenus pendant une semaine à leur arrivée à la prison, afin de réaliser un diagnostic sur leur situation personnelle. La majorité des détenus viendra de la prison Juliette Dodu, qui arrêtera de fonctionner avant la fin de l'année. Une réorganisation aura ensuite lieu pour diriger les condamnés à de courtes peines vers le centre pénitentiaire de Saint-Denis et ceux à de longues peines vers le Port.

L'originalité du centre pénitentiaire repose sur son architecture moderne, adaptée au climat et fonctionnelle. Les couloirs sont peints de couleurs vives, qui évoluent en fonction de la luminosité au fur et à mesure de la journée, grâce à de nombreuses entrées en lumières (puits de lumière, cursives aérées, etc.) " Il est vrai que traditionnellement on ne s'attend pas à voir autant de couleurs dans une prison ", déclare Hubert Moreau, le directeur du centre pénitentiaire, espérant qu'elles apporteront "un peu de gaieté aux prisonniers". Une attention particulière a également été apportée au bruit, avec l'installation de panneaux d'isolation phoniques, dans certaines salles ou encore le choix de portes électriques peu bruyantes ou encore à la chaleur, avec un système de circulation d'air dans les cellules.

Les cellules sont simples ou doubles et équipées de douches privées, permettant aux détenus de conserver leur hygiène corporelle et leur intimité. Les dortoirs sont donc supprimés pour lutter contre la promiscuité excessive qui donnait lieu à des violences.

"Nous faisons le choix de considérer que la peine de prison est uniquement une privation de liberté. Nous mettons de côté la violence, le "caïdat", les pressions qui pouvaient être à l'?uvre à la maison d'arrêt Juliette Dodu. S'il le souhaite vraiment, ici, le détenu pourra se concentrer sur son incarcération, sa vie et son projet de réinsertion. " explique Hubert Moreau.
Le centre pénitentiaire de Saint-Denis, qui s'inscrit dans le programme national dit "4000b", répond aux directives européennes en matière de conditions de détention, c'est-à-dire une cellule de 9,5 Mètres carrés minimum pour un détenu et de 11 mètres carrés minimum pour deux détenus.

La sécurité se trouve grandement renforcée par rapport à la maison d'arrêt Juliette Dodu, puisque des murs de béton de 7 mètres de haut entourent l'établissement situé, de plus, en dehors de la ville. Un glacis de protection, tout autour de l'établissement est interdit d'accès au public, pour éviter les contacts avec l'extérieur depuis la cour.
Le coût total de l'investissement s'élève à 89 millions d'euros. 280 personnels pénitentiaires arriveront fin octobre pour préparer l'arrivée des premiers détenus, mi-décembre. Plus de 80% de ces personnels sont des Réunionnais, qui travaillent actuellement en métropole, et qui pourront ainsi rentrer au pays.

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