Mobilisation d'un collectif

Une marche pour Madagascar

  • Publié le 9 février 2009 à 00:00

Philippe Andriantavy, président du collectif pour Madagascar, s'est dit " effondré " après la fusillade du samedi 7 février qui a fait 28 morts selon le dernier bilan officiel. Il a aussi annoncé ce lundi 9 février 2009 l'organisation d'une marche pour la paix le dimanche 15 février. Sans vouloir réellement prendre parti, l'association fait appel à la communauté internationale et notamment à la France.

Cette marche débutera à 14 heure devant l'ancien Hôtel de Ville de Saint-Denis et se terminera sur la place du Barachois. " Nous ne choisissons pas de camp. Ce que nous réclamons, c'est le respect de la démocratie ", prévient Philippe Andriantavy. Selon lui, il y a eu en 2002 la première " vraie alternance démocratique " 48 ans après l'accession à l'indépendance de Madagascar.

Il reconnaît les " dérives autocratiques " du président Marc Ravalomanana, notamment l'achat d'un nouvel avion présidentiel et la cession de terres au groupe coréen Daewoo au titre d'un bail emphytéotique. Il dénonce à ce titre " le manque d'explications " du gouvernement ainsi que " l'opacité des négociations ". Il ne comprend pas non plus le silence du chef de l'Etat malgache face aux mouvements qui ébranlent le pays.

Il reproche néanmoins à l'ancien maire de Tananarive, Andry Rajoelina, de tenter de prendre le pouvoir par un coup d'état et d'être manipulé par l'ancien président, Didier Ratsiraka, habitant aujourd'hui à Paris. En effet, le collectif voit dans les manifestations actuelles " les méthodes de voyou " qu'avait utilisées l'ancien président pour " mater " les émeutes de 2002. Ces troubles avaient ensuite permis à Marc Ravalomanana d'accéder au pouvoir.

" Il faut que la communauté internationale joue le rôle d'arbitre dans ce conflit ", réclame le président du collectif. " Pour l'instant, l'armée malgache est divisée, ce qui empêche la résolution du conflit. Si la communauté internationale prend position pour le rétablissement de la démocratie, l'armée se rangera derrière son avis et Madagascar pourra sortir de la crise ", ajoute t-il. Le collectif insiste sur le rôle primordial de la France par l'histoire qui lie les deux pays. C'est à cet effet qu'une lettre a été déposée ce lundi 9 février 2009 auprès du préfet afin de demander à la France d'agir.
guest
0 Commentaires