Madagascar

Le serment de TGV

  • Publié le 22 mars 2009 à 00:00

Andry Rajoelina (surnommé TGV en raison de son caractère fonceur) est officiellement devenu le dirigeant de Madagascar ce samedi 21 mars 2009. Devant plus de 40 000 personnes réunies dans le stade de Mahamasina à Antananarivo, le nouvel homme fort du pays a notamment promis d'établir un échéancier pour de nouvelles élections, la fin des monopoles économiques ainsi que la grâce pour les prisonniers et exilés politiques. Aucun représentant de la communauté internationale n'a assisté à cette cérémonie d'investiture. L'ancien président Marc Ravalomanana qui a démissionné le mardi 17 mars reste introuvable. Il est sous le coup d'un mandat d'arrêt lancé contre lui par le nouveau pouvoir

Après avoir reçu le cordon symbolisant la fonction de président de la République et prêté serment, Andry Rajoelina a prononcé son discours de politique générale. Il s'est donc engagé à enclencher un processus électoral qui devrait déboucher sur des élections d'ici 24 mois. Il a également promis de démanteler les monopoles économiques qu'il reproche à Marc Ravalomanana d'avoir mis en place à son profit. Le nouveau dirigeant malgache aussi annoncer la grâce des prisonniers et exilés politiques, "le pays a besoin d'eux pour se développer" a-t-il dit en substance. Il a par ailleurs prôné la séparation des pouvoirs de l'Église et de l'État et a plaidé en faveur d'une République laïque.

La communauté internationale a boudé la cérémonie. Qualifiant la prise de pouvoir de TGV de "coup d'État", l'Union africaine, l'Union européenne et les États-Unis ne reconnaissent pas le nouveau gouvernement et son dirigeant. L'Europe et l'Amérique ont même menacé de suspendre leurs aides économiques ce qui aurait pour effet de plonger encore un peu plus le pays dans le marasme. À terme, cela pourrait se retourner contre Andry Rajoelina qui pour le moment cristallisent les espoirs de mieux vivre d'une population exsangue comptant parmi les plus pauvres du monde.
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