Signature de la convention Litto3D

Vers une cartographie 3D de l'île

  • Publié le 9 juin 2009 à 13:30

L'IGN (l'Institut géographique national), le SHOM (Service hydrographique et océanographique de la marine) et la préfecture de La Réunion ont signé ce mardi 9 juin 2009 la convention Litto3D. Cette convention prévoit la réalisation de relevés de relief et des mesures de profondeurs marines afin d'obtenir une connaissance ultra précise du territoire réunionnais. Avec cette signature, La Réunion devient la première région française à bénéficier de ce dispositif sur l'intégralité (terre et mer) de son territoire. Les données recueillies seront communiquées à la demande dans le courant de l'année 2010.

Ce dispositif s'inscrit avant tout dans un programme national de recueil de données géographiques précises couvrant le littoral français. Litto3D est donc lancé suite aux comités interministériels de la mer (avril 2003) et de l'aménagement du territoire (septembre 2004) qui ont confié cette tâche au SHOM et à l'IGN. But de ce programme, développer la gestion intégrée des zones côtières, notamment la prévention des risques ou encore l'exploitation des ressources énergétiques. Les données concernant l'ensemble des côtes françaises devraient être disponibles d'ici 5 ans.

Des premiers tests sont alors lancés sur le golfe du Morbihan et sur Toulon. Mais c'est à La Réunion que seront réalisés les premiers relevés officiels qui donneront lieu à la publication de données. Et pour cause, La Réunion étant dans une zone géographique où les risques provenant de la mer sont importants (cyclone, houle), Litto3D devrait permettre d'améliorer la politique d'aménagement du territoire. Il s'agit par ailleurs d'améliorer les connaissances bathymétriques (concernant les profondeurs) des espaces maritimes bordant les territoires de l'Océan Indien.

Pour ce faire, trois moyens complémentaires sont mis en ?uvre pour effectuer les levés Litto3D. D'abord un laser topographique aéroporté pour la partie terrestre. Celui-ci est composé d'un laser rouge qui devrait pouvoir effectuer des relevés sur toutes les zones, sauf dans les végétations denses. Ensuite, un laser bathymétrique aéroporté pour la partie maritime. Celui-ci est composé de 2 lasers. Un laser rouge pour les zones qui ne sont pas trop profondes ou trop polluées. Un laser vert pour l'analyse des zones les plus profondes et les plus polluées. Enfin, le SHOM s'aidera également d'un sondeur multifaisceau embarqué à bord de navires pour compléter la partie maritime dans les eaux trop profondes ou insuffisamment claires.

Les premiers relevés ont d'ores et déjà commencé. 400m2 du territoire réunionnais ont été couverts. Les analyses devraient se poursuivre durant les prochains mois pour un traitement des information d'ici le mois de décembre 2009. Durant cette phase, les données seront recueillies et fusionnées. De nouveaux calculs interviendront, notamment pour enlever les "bruits", c'est à dire les erreurs de relief que pourraient induire la prise en compte d'un bâtiment ou d'une végétation. L'ensemble des données devrait finalement être mises à disposition des collectivités territoriales, des chercheurs, des décideurs et des personnes concernées par ce type d'éléments dans le courant de l'année 2010.

Le programme Litto3D sera également réalisé sur l'île de Mayotte et les îles Eparses. Pour La Réunion, le coût de l'étude est d'environ 1,9 millions d'euros.
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