Plan départemental d'élimination des déchets

Europe Ecologie - Les Verts présente sa contribution

  • Publié le 25 novembre 2010 à 08:00

Alors que l'enquête publique sur le plan départemental d'élimination des déchets ménagers et assimilés (PDEDMA) bat son plein, Europe-Ecologie - Les Verts a souhaité apporter sa contribution au débat. Les propositions du parti ont été déposées ce mercredi 24 novembre 2010 au Conseil général. Dans ce document, les représentants du parti rappellent leur opposition à l'installation d'un incinérateur. Ils fixent aussi les grandes lignes qui doivent composer ce plan, à savoir la réduction globale des déchets, la valorisation, le recyclage et le travail d'éducation de la population.

Les représentants d'Europe Ecologie - Les Verts se sont d'abord "félicités" de l'abandon du projet d'incinérateur. Un abandon qui n'est pas "un hasard", selon eux. "Les politiques sont conscients que la population rejette ce projet", explique Jean Erpeldinger, porte-parole du parti écologiste. Il rappelle ensuite qu'un incinérateur "coûte cher", environ 100 millions d'euros pour un 100 000 tonnes. "C'est la solution de facilité mais l'incinérateur ne fait pas disparaître les déchets. Il les transforme en fumée et en machefers (ndlr: résidus d'incinérations) toxiques à stocker", explique le représentant politique.

Pour les membres d'Europe-Ecologie - Les Verts, "il faut avant tout réduire la quantité de déchets produits". Selon les statistiques, chaque Réunionnais jette 609 kilos de déchets par an. Le Plan départemental d'élimination des déchets prévoit de réduire ce nombre de 15% d'ici 2020. "Ce chiffre correspond au minimum fixé par le Grenelle de l'Environnement mais on aurait dû aller plus loin", regrette Vanessa Miranville. Pour réduire davantage le volume de déchets produits, le parti écologiste propose par exemple la mise en place d'une "contribution écologique et sociale" à la place de l'octroi de mer. "Plus un produit est emballé, plus il sera taxé", illustre Jean Erpeldinger.

Autre proposition, inciter à la valorisation "de tout ce qui peut l'être", à savoir les déchets verts, les plastiques, les papiers, les cartons, le verre, les métaux, les boues des stations d'épuration etc. Le PDEDMA se fixe comme objectif de passer à 45% de valorisation en 2015 (contre 22% en 2008) et 50% en 2020. Une volonté "louable" pour les écologistes mais éloigné du chiffre enregistré en Hollande (60%) ou en Alsace (75%). "Des efforts sont encore à faire", souligne Jean Erpeldinger.

Europe Ecologie - Les Verts préconise aussi "un remplacement de la taxe d'ordures ménagères par la mise en place d'une redevance incitative". Les représentants se basent sur un système qui a connu "un succès" à Manspach, en Alsace. Il s'agit d'une taxe composée d'un montant fixe (50%) et d'un montant modulable en fonction du volume ou du poids de déchets mis dans les bacs de recyclage (50%). "Mieux tu achètes, plus tu tries, mieux tu compostes, moins tu paies", résume Jean Erpeldinger. Ce système aurait permis de diviser par 4 le volume de déchets résiduels (non recyclable).

Enfin, pour le parti écologiste, "la réussite du plan suppose une implication forte des citoyens". Une implication qui doit se faire à travers des campagnes d'information et de communication mais aussi par l'éducation dans les écoles. "La réduction des déchets globaux et des résidus à stocker ou à enfouir doit devenir une cause nationale de tous les Réunionnais", termine Europe Ecologie - Les Verts.

Mounice Najafaly pour
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