Crise dans le BTP

Rentrée houleuse en perspective

  • Publié le 7 décembre 2010 à 12:30

La rentrée, en janvier 2011, risque d'être houleuse dans le secteur du BTP (Bâtiments et travaux publics). C'est en tout cas le souhait de la CGTR qui appelle les professionnels du secteur à se mobiliser "pour que les choses changent". "La crise est loin d'être passée. Les licenciements se multiplient et les chantiers ne sortent pas", dénonce Jacky Balmine, secrétaire général à la CGTR BTP. "S'il faut aller jusqu'au bout, nous irons", précise le syndicaliste en faisant référence à d'éventuels blocages de routes.

Depuis 2 ans, la CGTR, comme les autres organisations syndicales, ne cesse de "tirer la sonnette d'alarme". Annulation de chantiers, dossiers de construction de logements sociaux "en souffrance" au ministère de l'Economie, chiffre d'affaires en baisse, multiplication des licenciements, autant de motifs d'insatisfaction pour le secrétaire général de la CGTR BTP.

Dernier motif de colère en date, "l'attitude lamentable" du Haut conseil de la commande publique (HCCP) Et pour cause, selon le syndicaliste, "les annonces faites par le haut conseil sont fausses". "Le 29 octobre dernier, il était annoncé que 10% du budget affecté à la commande publique étaient déjà engagés. C'est faux. Il manque 40 millions d'euros sur les 120 millions annoncés, soit 11 chantiers qui n'ont pas démarré", explique Jacky Balmine. "Ce conseil ne fait que du cinéma pur", ajoute t-il. Le responsable syndical dénonce aussi le report de la 3ème réunion du HCCP initialement prévue le 2 décembre dernier, au 15 décembre prochain. "Ils organisent la réunion 2 jours avant les congés du BTP. A quoi ça sert ?", s'interroge t-il.

Le syndicaliste fustige aussi l'absence de cellule de crise pour accueillir les salariés du BTP touchés par des licenciements économiques. Une demande faite par Ivan Hoareau, secrétaire général à la CGTR, en septembre 2009. "Le sous-préfet en charge de la cohésion sociale, Richard Daniel Boisson, avait promis qu'il se pencherait sur ce dossier d'ici la première quinzaine de novembre. Nous sommes le 7 décembre et rien n'a été fait. Là encore, c'est du cinéma", s'insurge Jacky Balmine.

"En attendant, les salariés souffrent", lance le représentant syndical qui rappelle que 10 000 personnes arrivent en fin de droit Assedic. Parallèlement, "les contentieux aux Prud'hommes se multiplient", poursuit-il. "Parfois, je reçois des gens qui n'ont pas perçu de salaires depuis 4 à 6 mois. Ils ne survivent que grâce à la solidarité des familles", raconte Jacky Balmine. Il termine : "Mettre en place une cellule de crise, c'est quand même pas compliqué. Nous ne demandons pas à l'Etat de payer les crédits de ces personnes. Nous voulons seulement qu'elles aient un peu d'aide".

Mounice Najafaly pour
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