Détourné de sa mission pour évacuation sanitaire

Le Nivôse est arrivé à La Réunion

  • Publié le 22 janvier 2011 à 14:30

La frégate Nivôse est arrivée à La Réunion ce samedi 22 janvier 2011. Le navire était affecté à une mission de surveillance des pêches de 6 semaines dans les mers du sud. Il a été détourné de sa mission le 13 janvier dernier, suite à la survenue dans le district de Kerguelen d'un problème médical nécessitant une évacuation sanitaire. Dès que le Nivôse est arrivé au large de la côte sud, l'agent des Taaf (Terres australes et antarctiques françaises) souffrant d'un problème cardiaque a été évacué à l'hôpital de Saint-Pierre par l'hélicoptère Panther du navire. Le bâtiment a ensuite accosté à la base navale du Port Ouest, où les familles des marins attendaient avec impatience le retour de leurs proches.

Le Nivôse avait pour double mission la surveillance des pêches dans la zone ZEE (zone économique exclusive) Océan Indien et l'évacuation sanitaire d'une jeune femme de 19 ans en poste à Kerguelen. Celle-ci souffrait de problèmes cardiaques. "Son état a été très stable durant tout le voyage, mais nécessitait des examens et une prise en charge urgente" relate Yann Briand, le médecin du Nivôse. La décision de l'évacuation a été prise collectivement avec les médecins de Kerguelen et des Taaf, ainsi que le centre de consultation médical maritime de Toulouse.

Pour Yann Briand, la situation isolée de ces îles constitue le risque pour le personnel en mission dans ces territoires. "Tout incident devient un problème" explique-t-il. Kerguelen se situe par exemple à 5 jours de mer de La Réunion et n'est pas accessible par les moyens aériens. Le médecin du Nivôse précise, "les personnel des Taaf subissent une batterie de test médicaux avant leurs départ ce qui réduit considérablement le risque". Des problèmes se posent face aux traumatismes et aux anomalies indétectables, qui ne peuvent être soignés par les médecins chirurgiens en poste dans les Taaf.

L'arrivée du Nivôse à La Réunion était aussi l'occasion d'expliquer la mission de surveillance des pêches dans la zone économique exclusive Océan Indien. Cette mission de 6 semaines de surveillance des pêches dans les mers du sud a été menée au profit des Taaf par des moyens militaires des Fazsoi (forces armées de la zone Sud de l'Océan Indien). "C'est une mission réussie", se réjouit le commandant du Nivôse, "aucun bateau n'a été interpellé mais le but était justement de dissuader la pêche illicite". La légine est le poisson convoité de ces eaux.

Un accord franco-australien a été ratifié le 7 janvier 2011 permettant des patrouilles conjointes et la possibilité d'employer la force en cas de pêche illicite dans les eaux des deux pays.

La ZEE Océan Indien correspond à un rayon d'environ 370 km autour des îles françaises. La France exerce donc un droit de souveraineté et de pêche sur les îles éparses autour de Madagascar (Tromelin, Juan de Nova, Europa et Glorieuse) et au sud de l'Océan Indien (Saint-Paul, Amsterdam, Kerguelen et Crozet). Comme toute les frégates de surveillance, Le Nivôse assure une mission de présence de la France outre-mer.

Dans les mers du sud, les navires militaires assurent ainsi trois principales missions : "surveiller la pêche, représenter la souveraineté française, et répondre aux besoins d'ordre public comme les évacuations sanitaires, le transport de matériel ou encore le secours en mer" conclut Jérôme Theillier, adjoint au commandant de la Zone Maritime.

Marie Trouvé pour
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