Déplacements domicile - travail

Les Réunionnais de plus en plus nomades

  • Publié le 3 février 2011 à 09:00

"En vingt ans, les déplacements domicile-travail entre communes se sont grandement intensifiés", constate l'Insee dans une étude sur la mobilité des Réunionnais publiée ce mercredi 2 février 2011. En effet, en 1990, 28 % des travailleurs quittaient leur commune pour aller travailler. En 2007, ils sont 38 %. Pour l'Insee, "l'augmentation de ces déplacements provient d'un changement des modes de vie : on habite moins souvent sur la commune où on travaille. Dans le même temps, la fonction résidentielle de certaines communes s'est affirmée".

Selon cette étude, "Près de 87 700 personnes quittent chaque jour leur commune de résidence pour aller travailler. Elles représentent 38 % des actifs occupés du département, contre 31 % en 1999 et 28 % en 1990". Ce flux de déplacement se concentre essentielle vers 3 communes, à savoir Saint-Denis, Saint-Pierre et le Port. C'était déjà le cas en 1999. Et pour cause, "ces trois communes concentrent près de la moitié des emplois de l'île", rappelle l'Insee.

Saint-Denis concentre 26 % des emplois réunionnais. La part des personnes qui y travaillent et qui résident dans une autre commune s'est accrue en 8 ans. Parmi les 60 700 personnes qui travaillent à Saint-Denis, 21 700 n'y résident pas (36 %); en 1999, elles étaient 15 500 (30 %). Près de 60 % des travailleurs migrants viennent de communes situées à l'Est de Saint-Denis (contre 56% en 1999), dont 5 000 personnes de Sainte-Marie et 3 300 personnes de Saint-André. 33 % des travailleurs viennent de l'Ouest (contre 35% en 1999), dont 3 600 personnes de Saint-Paul. Le reste (7% environ) vient du Sud.

A Sainte-Marie, le nombre d'emplois offerts a augmenté fortement suite au déplacement de nombreuses activités du chef lieu vers l'Est. De ce fait, 59 % des postes situés sur cette commune sont occupés par des non-résidants. L'Insee note par ailleurs que les travailleurs qui habitent dans la zone d'emploi Nord sont seulement 12 % à se rendre dans une autre zone d'emploi pour travailler. Àl'inverse, 28 % des travailleurs du Nord résident dans une autre zone, dont prés de la moitié dans celle de l'Est.

Dans l'Est, Saint-Benoît est une des quatre communes qui comptent un peu plus d'emplois que d'actifs résidants. Parmi les 8 500 personnes qui y travaillent, 3 300 n'y résident pas, et cette proportion a progressé de 12 points en 8 ans. La zone d'emploi Est compte deux communes à forte fonction résidentielle : Bras-Panon et La Plaine-des-Palmistes. Près de 70 % des travailleurs résidants quittent chaque jour Bras-Panon, 50 % La Plaine-des-Palmistes. Globalement, près de 30 % des travailleurs résidants dans la zone d'emploi Est se déplacent chaque jour pour travailler, essentiellement dans la zone d'emploi Nord.


Dans le Sud, Saint-Pierre rassemble 13 % des emplois de l'île, et les déplacements domicile-travail y sont les plus importants après ceux de Saint-Denis. Ainsi, près de la moitié des 30 000 emplois de la commune sont occupés par des non-résidants. La majeure partie provient cependant des communes limitrophes, puisque 90 % des actifs qui effectuent ce trajet vers Saint-Pierre résident dans la microrégion Sud. Les communes des Avirons, de l'Entre Deux et de Petite-île sont par ailleurs les plus résidentielles : six travailleurs sur dix qui y résident travaillent dans une autre commune. L'Insee nuance sans analyse an soulignant que "lla mise en service de la route des Tamarins, effective en juin 2009, pourrait bouleverser les flux migratoires journaliers dans le Sud".

Dans l'Ouest, le Port concentre 8% des emplois de l'île, et c'est la commune qui compte la plus grande part de travailleurs non résidants. Parmi les 18 800 personnes qui y travaillent, 12 800, soit 68%, n'y résident pas. La plupart des personnes qui se rendent chaque jour au Port proviennent également de Saint-Paul, de La Possession et de Saint-Denis. De plus, un tiers des travailleurs résidants du Port travaillent ailleurs, principalement dans les trois communes les plus proches. L'étude constate aussi que La Possession détient le record réunionnais de travailleurs résidants qui quittent la commune chaque matin (70 %).

Enfin, "les flux sont assez équilibrés sur la zone d'emploi Ouest, comparativement aux autres zones : 8 100 personnes travaillant dans l'Ouest n'y résident pas et 10 800 travailleurs résidants dans l'Ouest travaillent ailleurs", termine l'Insee.
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