Police - prévention de la délinquance

Le retour des "patrouilleurs" bien accueilli

  • Publié le 22 avril 2011 à 07:00

Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a annoncé, ce jeudi 21 avril 2011, la mise en place d'un nouveau dispositif qui ressemble fort à l'ancienne police de proximité supprimée en 2003 par Nicolas Sarkozy : les patrouilleurs. Le but est donner "plus de visibilité à la police" dans les quartiers sensibles. À La Réunion, le retour de la prévention est le bienvenu.

Alors que Nicolas Sarkozy avait supprimé la police de proximité en 2003, son ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a annoncé ce jeudi la mise en place de "patrouilleurs". Il s'agirait de policiers en binômes et uniformes qui sillonneraient les quartiers sensibles à pieds, en roller ou à vélo, à l'écoute des habitants.

Ce retour à la prévention de la délinquance, incarnée jusqu'en 2003 par la police de proximité, est plutôt bien accueilli par les policiers. "Nous avons toujours été pour la police de proximité. Le contact avec la population permet la prévention. Cela montre bien que le tout répressif a ses limites", indique Daniel Rivière, secrétaire régional de l'UNSA Police. Selon lui, la suppression de la police de proximité a "rompu le contact avec la population. On a bien vu les dégâts".

Malgré l'enthousiasme, le syndicaliste émet des réserves. "Nous déplorons déjà le fait que le ministre a communiqué là-dessus sans consulter les organisations syndicales", explique-t-il en attendant de connaître les modalités exactes du nouveau système. "À La Réunion, nous ne sommes pas en banlieue parisienne mais il faut qu'on nous donne les moyens de travailler. On ne sait pas combien de personnes vont être embauchées", dit Daniel Rivière.

De son côté, Thérèse Baillif accueille elle aussi cette annonce avec un a priori positif. "Si c'est pour faire en sorte qu'il y ait moins de passages à l'acte, je suis pour", indique la présidente du collectif pour l'élimination des violences intra-familiales (CEVIF). "Maintenant, il faut bien y réfléchir car il faut expliquer aux gens pourquoi ces policiers sont là", tempère-t-elle.

Le lien social oui, mais le képi sans explication, non. "Tout sera dans l'application. Généralement, les mesures vont dans le bon sens, ce qui pose problème, c'est l'application", poursuit la militante associative qui souligne les dégâts causés par la suppression des éducateurs de rue il y a quelques années.

Selon elle, le climat social se dégrade dans certains quartiers sensibles où le chômage et les conditions socio-économiques difficiles font le terreau de la délinquance. " On le sent, les gens s'emportent tout de suite. Il y a une grande sensibilité. Dans certains endroits, il suffit d'un regard pour déclencher une bagarre ", conclut-elle.

Marine Veith pour
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