Saint-Louis - Festival International de la jeunesse (Actualisé à 19h30)

L'objectif atteint

  • Publié le 14 juillet 2011 à 13:30

La jeunesse réunionnaise était à l'honneur ce jeudi 14 juillet 2011 à l'espace Scénopolis de Saint-Louis. L'Alliance des jeunes pour la formation et l'emploi à La Réunion (AJFER), l'Union nationale des étudiants de France (UNEF) et l'Union nationale lycéenne (UNL) organisent le premier festival de la jeunesse réunionnaise. Au menu: animations et débats, sous le slogan "Nou lé kapab pou nout péi". L'événement qui s'inscrit dans le cadre de l'année internationale de la jeunesse décrétée par l'ONU, a pour objectif "de faire entendre la voix des jeunes". "Des jeunes qui ont leur mot à dire à La Réunion", affirme le comité de pilotage du festival. À l'issue de cette journée, plusieurs résolutions ont été votées par l'ensemble des participants. "Nous avons rempli nos objectifs", déclare Gilles Leperlier, porte-parole du comité.

Débattre des préoccupations des jeunes tout en s'amusant... Voilà le pari réussi du comité de pilotage du premier festival international de la jeunesse réunionnaise. Ils étaient près de 300 jeunes des quatre coins de l'île à avoir fait le déplacement ce jeudi 14 juillet à l'espace Scénopolis de Saint-Louis. Pour Gilles Leperlier, porte-parole du comité de pilotage, "c'est une grande satisfaction". "Plus notre projet de faire entendre la voix des jeunes Réunionnais est partagé, plus il aura de chances d'aboutir", explique-t-il.

Comment nourrir, se loger, se déplacer, éduquer ou encore travailler? Des questions qui ont été posées à la suite des différentes interventions des membres du comité de pilotage lors de la matinée et qui ne sont pas restées insensibles au public. "Il y a trop de jeunes qui n'ont pas de travail et il y en a qui ont des diplômes et qui ne trouvent rien", regrette Claude, 21 ans, venu de Bras-Panon et membre de l'association "Agir pou nout tout". Herman du Port se sent plutôt concerné sur la question du logement, notamment parce-qu'il a des enfants. "Comment va-t-on pouvoir loger tout le monde? Il faudrait supprimer toutes les places de parking inutiles", propose-t-il. Selon le trentenaire, les partis politiques devraient proposer plus de solutions et donner davantage de pouvoir et parole aux jeunes Réunionnais, notamment à travers des référendums.

Outre les débats proposés, les jeunes ont pu également participé aux diverses animations et être sensibilisés aux problèmes de l'alcool, du tabagisme et de la contraception à travers divers stands.

À noter, le déplacement pour ce festival d'une délégation de jeunes des Seychelles. L'opportunité pour les deux représentantes, Juliette Alissop et Maria Paulin, d'échanger avec le comité réunionnais sur la question de la place des jeunes dans la société. Si les deux représentantes reconnaissent que les jeunes Seychellois occupent une place importante et peuvent davantage s'exprimer à travers une assemblée qui leur est dédiée, elles retrouvent néanmoins, des problèmes similaires tels que le chômage et la formation. "Nous en avons beaucoup discuté. Ils ont repris certaines de nos idées comme l'assemblée des jeunes et la place de la créolité dans le milieu scolaire", explique Juliette Alissop.

Parmi les participants au festival figuraient également des représentants politiques. Pour le député européen Élie Hoarau, "les responsables politiques, et d'une manière générale, les plus âgés auraient tort de ne pas comprendre ce message des jeunes". "Nous l'avons vu récemment dans des pays comment ces jeunes ont été les principaux acteurs de véritables révolutions. Cette journée montre leur motivation et leur prise de conscience", souligne-t-il. Pierre Vergès affirme, pour sa part, que ce festival est "un démenti cinglant à la légende selon laquelle les jeunes s'en foutent de l'avenir et ne pensent pas à leur avenir".

Par ailleurs, dans le cadre du festival international des jeunes réunionnais, plus de deux cent propositions, réparties en huit thématiques (nourriture et alimentation, logement et cohabitation, déplacements, éducation, épanouissement, gouvernance, relations internationales et emploi) ont été rédigées par le comité d'organisation. Parmi elles, "la parité pour tous partout", "une personne, un mandat, une indemnité" et "la possibilité pour une personne majeure de se présenter à toutes les élections". "Nous avons voulu dans le cadre de cette année internationale de la jeunesse faire remonter les propositions des jeunes", indique le comité.

À l'issue de cette journée, plusieurs résolutions, ayant pour trait, la lutte contre la pauvreté, la priorité à l'embauche des jeunes formés à La Réunion ont été votées. "Suite à l'intervention des représentantes Seychelloises, une résolution sur la place de l'histoire de La Réunion et le créole à l'école a été proposée", explique Gilles Leperlier. "Nous avons senti que les jeunes étaient là pour écouter mais aussi pour s'amuser", ajoute-t-il. Le porte-parole annonce également qu'un deuxième festival international de la jeunesse réunionnaise se tiendra l'année prochaine. Le prochain objectif, selon lui, sera d'aller à la rencontre des jeunes dans les quartiers. "Nous avons posé les bases", termine-t-il.

À noter que dans le cadre de la préparation du festival, le comité d'organisation avait organisé diverses actions. Des banderoles avaient été déposées symboliquement devant les grilles de plusieurs institutions à Saint-Denis le samedi 18 juin. Sur le thème de la gouvernance, le comité avait souhaité, ainsi, interroger la population sur les questions de la parité ou encore du cumul des mandats. Le samedi 25 juin, ce sont des tentes qui ont été posées sur le trottoir au Tampon, pour dénoncer le manque de logements sociaux sur l'île.

Les conclusions de ce festival seront ensuite déposées à l'ONU.

Émilie Sorres pour
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