Santé - Centre hospitalier régional

Reprise de la greffe rénale

  • Publié le 9 novembre 2011 à 09:00

L'ARS (agence régionale de santé) a annoncé, ce mardi 8 novembre 2011, son feu vert pour la reprise de l'activité de greffe rénale au CHR de La Réunion. Pour rappel, en septembre 2010, après une mission d'inspection concernant la prise en charge médico-chirurgicale de l'activité, l'ARS avait décidé la suspension de la transplantation rénale. Cette mission avait été lancée suite au décès de deux patients transplantés du rein en avril et en juillet 2010. L'ARS avait alors formulé des préconisations : le renforcement des équipes médico-chirurgicales en nombre et en niveau de qualification et la révision des procédures et des parcours de prise en charge des patients. Ces mesures appliquées, la greffe rénale est donc de nouveau autorisée sur l'île depuis le lundi 7 novembre 2011.

Pour permettre la reprise de la greffe rénale, l'ARS, le CHR Félix Guyon et l'Agence de Biomédecine ont travaillé durant quatorze mois afin d'améliorer l'organisation et de remplir les conditions nécessaires imposées. "Nous accueillons cette reprise avec une grande satisfaction. A la suite des recommandations, nous avons mis en place un plan orienté selon trois grandes mesures : la sécurisation du parcours de soins du patient ; le renforcement de l'équipe pluri-disciplinaire chargée de la transplantation rénale, et le renforcement du dispositif de permanence des soins", explique Michel Calmon, directeur général du CHR Félix Guyon.

Ainsi, un nouveau circuit de prise en charge a été établi pour offrir aux patients une sécurité maximale. Les interventions chirurgicales chez l'adulte se dérouleront dorénavant au sein du bloc de chirurgie cardiaque et thoracique pour permettre une intégration plus rapide des interventions non programmées. Pour les enfants, la prise en charge sera assurée au sein du bloc central dans la salle dédiée à la chirurgie infantile, facilitant la prise en charge par l'anesthésiste pédiatrique.

L'effectif médical en chirurgie s'est renforcé. Les chirurgiens-greffeurs sont désormais au nombre de cinq : deux chirurgiens urologues, deux chirurgiens infantiles et un chirurgien vasculaire. Un médecin expérimenté en transplantation rénale depuis plus de dix ans, a notamment été recruté en qualité de praticien hospitalier chef de service d'urologie. Deux recrutements sont également en cours en urologie.

Par ailleurs, une astreinte de chirurgie dédiée à la transplantation rénale 24h/24 et 7 jours sur 7 a été créée pour renforcer la permanence des soins. Elle est complétée par des astreintes de spécialité déjà existantes (chirurgie urologique et chirurgie infantile), ce qui signifie que le chirurgien d'astreinte en transplantation peut, s'il le souhaite, faire appel à un second chirurgien senior compétent en transplantation rénale.

Pour sa part, Hugues Hoareau, président du comité local de la fédération nationale de l'aide aux insuffisants rénaux s'est dit "satisfait de la reprise de l'activité", tout "en espérant que ce qui s'est passé l'an dernier ne se reproduise plus jamais".
Toutefois, "même si toutes les conditions sont réunies pour reprendre l'activité de greffe rénale à La Réunion et que l'île est dans la moyenne concernant la réussite de la greffe rénale", le professeur Lionel Badet souligne : "Il faut quand même garder en tête que la transplantation est une activité chirurgicale à risque et que le risque zéro n'existe donc pas".

Actuellement, à La Réunion, 184 patients, dont 13 mineurs sont en attente d'une greffe. Avec la reprise de l'activité, ils pourront bénéficier d'une intervention sur l'île. Pendant les quatorze mois de suspension de greffe, un dispositif de transfert des patients vers les centres hospitaliers de métropole avait été mis en place avec l'aide de l'agence de la biomédecine. A ce jour, six patients réunionnais en ont bénéficié et ont été greffés dans le cadre de ce dispositif.

La première transplantation réalisée à La Réunion date du 4 juillet 1985. Depuis 25 ans, ce sont 550 patients qui ont pu être transplantés.

Samia Omarjee pour
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