12% des jeunes abandonnent le système scolaire

Rattraper les élèves qui décrochent

  • Publié le 24 novembre 2011 à 07:00

Dans l'académie de La Réunion, le taux de décrochage scolaire est de 12%, soit le double de la moyenne nationale. Un chiffre inquiétant, que les autorités tentent de réduire à travers la mise en place de plusieurs dispositifs de prévention proposés aux élèves en voie de décrochage dès le collège. Des solutions sont également apportées aux jeunes âgés entre 16 et 25 ans, sortis du système scolaire sans qualification ni diplôme dans une volonté d'accompagnement et d'insertion dans le monde professionnel. Les dispositifs ont été présentés ce mercredi 23 novembre 2011

Retards fréquents et absentéisme sont les premiers symptômes du décrochage scolaire. Un fléau qui touche 12% des jeunes Réunionnais, et que l'Education nationale tente de combattre. Pour cela, des actions diversifiées de prévention et de lutte ont été mises en place. Les raisons pour lesquelles un jeune abandonne l'école pouvant être nombreuses, l'objectif est de tenter des solutions multiples pour venir en aide à ces élèves.

Ainsi, dès que des signes de décrochage sont suspectés, une prise en charge de l'élève doit être effectuée au sein même de la classe. En école élémentaire et dans les premières années du collège, les programmes personnalisés de réussite éducative sont mis en place. Il s'agit de prendre en charge individuellement l'enfant pour lui proposer une approche différente des apprentissages, lui permettant ainsi de retrouver une motivation. Au collège et au lycée également, pour aider les élèves à surmonter les difficultés, des dispositifs de prise en charge personnalisée sont mises en place.

Au-delà de ces dispositifs nationaux, d'autres actions sont établies au niveau académique lorsque les signes de décrochage deviennent plus importants. Parmi elles, les classes ou ateliers relais avec encadrement renforcé pendant une durée de quelques semaines tentent de redonner le goût d'apprendre à l'élève et de restaurer chez lui l'envie de se construire à travers un projet professionnel. Autre exemple : des dispositifs d'initiation à la formation professionnelle par alternance et les parcours individuels d'initiation aux métiers ont pour objectif de familiariser l'élève avec le milieu professionnel et de restaurer une image positive de lui-même.

Pour Mostafa Fourar, recteur de l'académie de La Réunion, "le meilleur moyen de lutter contre le décrochage scolaire, c'est le prévenir". "Notre mission est donc de proposer des solutions aux jeunes qui se sentent perdus, exclus, et qui veulent abandonner l'école. Nous devons tenter de leur redonner le goût d'apprendre, et les orienter vers des formations, pour qu'ils parviennent à développer et construire un projet professionnel", ajoute-t-il.

Pour le recteur, la lutte contre le décrochage passe avant tout par la lutte contre l'absentéisme. "Pour cela, nous devons sensibiliser les parents à l'éducation de leurs enfants. Ils sont le vecteur essentiel, ils doivent s'intéresser à ce que font leurs enfants à l'école et les aider dans leur parcours scolaire", souligne Mostafa Fourar.

"La prévention et la lutte contre le décrochage scolaire s'inscrit dans le cadre d'une lutte plus globale contre l'exclusion. Il s'agit de ne pas abandonner ces jeunes qui rencontrent des difficultés à l'école, mais de les accompagner pour les aider à se réinsérer, au niveau pédagogique, professionnel, et social", a expliqué Michel Lalande, préfet de La Réunion.

Par ailleurs, pour ceux qui, âgés de 16 à 25 ans, ont quitté le système scolaire sans qualification ou sans diplôme, et en grande difficulté d'insertion professionnelle, mais ayant la volonté et la motivation de s'en sortir, l'Ecole régionale de la deuxième chance, créée en décembre 2010, propose un parcours d'accompagnement, mettant les jeunes directement en relation avec des entreprises. Au bout de presque un an de mise en place à Saint-Denis et à Saint-Pierre, elle a déjà accueilli 145 jeunes, dont 28 qui ont depuis trouvé un emploi ou une formation en alternance. Un bon point, mais la lutte est loin d'être terminée.

"12% de jeunes qui sont en décrochage scolaire, c'est encore trop. Nous avons un grand défi à relever, et j'espère qu'avec la mise en place de ces différents dispositifs, nous parviendrons à réduire ce chiffre, qui représente à peu près 3500 jeunes entre 16 et 20 ans, dont 2/3 masculins. C'est un combat difficile qui s'annonce, mais avec les équipes pédagogiques, avec le soutien des parents, peut le remporter", estime Mostafa Fourar.

Samia Omarjee pour
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