Océan - Environnement

Une jeune tortue sauvée de la mort par étranglement

  • Publié le 11 janvier 2012 à 18:04

Au cours du week-end du samedi 7 et dimanche 8 janvier 2012, une jeune tortue verte Chelonia mydas a été sauvée d'une mort certaine, alors qu'elle dérivait étranglée dans les restes d'un sac de riz en fibre synthétique. Sans l'intervention du bateau Océana II, la jeune tortue serait morte. Le volume de déchets plastique qui sont déversés dans les océans augmente d'année en année avec un impact croissant sur la faune marine.

C'est lors d'une sortie en mer que Cyril Guèrin repère une épave flottant à 50 kilomètres au large de La Réunion. En s'approchant, il aperçoit une jeune tortue coincée dans un débris de sac. Il la remonte à bord pour la libérer de ses liens. La tortue est très faible. Les liens ont commencé à entailler la base des nageoires. Kélonia, l'observatoire des tortues marines est aussitôt prévenu, et il est décidé de ramener la tortue à quai.

Les lésions aux nageoires n'étaient pas trop importantes mais les deux nageoires antérieures étant immobilisées, la tortue ne pouvait plus se déplacer. La radio de contrôle effectuée sur l'animal a montré de nombreux corps étrangers dans son intestin. Il s'agissait de débris de plastique qui seront retrouvés chaque jour dans les crottes de la jeune tortue. La prise de sang réalisée par le vétérinaire de Kélonia a aussi montré un taux élevé de globules blancs, signe d'une légère infection. La tortue a donc été mise sous antibiotique.

Après 4 jours au centre de soins, la jeune Katty, ainsi baptisée par l'équipage du bateau, a retrouvé sa mobilité et a recommencé à se nourrir. Il est donc envisager de la relâcher dés la fin du traitement antibiotique, à proximité de son lieu de capture.

Kélonia pourra l'équiper d'une balise Argos de 32 grammes qui permettra de la suivre pendant 30 jours et ainsi étudier ses déplacements en fonction des courants et des variations de température de surface.

"Les jeunes tortues de cette taille entre 3,1kg et 28 cm de longueur de carapace, sont des sujets d'étude intéressants car on connait peu de choses sur leur biologie" commente Stéphane Ciccione, responsable de Kélonia. "On sait seulement qu'elles vivent dispersées en mer, où elles se nourrissent en surface. Mais dérivent-elles avec les grands courants océaniques ou ont-elles déjà la capacité de nage suffisante pour rejoindre les zones de l'océan les plus favorables à leur survie, cela reste à déterminer" dit encore Stéphane Ciccione. "Katty sauvée de la pollution va aider les chercheurs à faire avancer la connaissance sur ces espèces migratrices protégées" termine le responsable de Kélonia.
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