Pilote de formation, Gérard Éthève, qui a fêté ses 82 ans en mars dernier, crée Réunion Air Services (RAS) en 1975. La jeune compagnie assure la rotation Réunion - Mayotte avec un seul appareil de 32 place. C'est sur cette destination historique que Gérard Éthève basera le développement de son entreprise. La compagnie se renomme Air Réunion en 1986 et adopte le nom Air Austral en 1990 lorsque Air France entre dans son capital.
Avec le soutien des collectivités locales et en particulier du conseil régional alors présidé par Pierre Lagourgue, et sous l'impulsion de Gérard Éthève, Air Austral étend ses rotations sur plusieurs pays de la zone (Maurice, Madagascar, Afrique du Sud, Seychelles...). Dans le même temps elle se dote de plusieurs avions moyens courriers.Mais Gérard Éthève ne veut pas en rester là. Avec l'accord de Paul Vergès, qui entretemps a succédé à Pierre Lagourgue à la tête de la Région, Air Austral se lance dans la desserte de Paris avec deux Boeing 777-200ER. Air France voit l'affaire d'un très mauvais ?il et parle de concurrence déloyale. Gérard Éthève ne cède pas et en 2005 par le biais d'une opération de portage financier de trois ans, elle cède au Crédit agricole local les 30% de parts qu'elle possédait dans le capital de la compagnie réunionnaise.
Dès lors, Air Austral ouvre encore plus son horizon. Elle dessert plusieurs villes de province. Elle vole vers l'Asie en desservant la Thaïlande en vol direct, ainsi que la Chine, le Vietnam, le Laos, notamment grâce à des accords de partenariat avec Thai Airways International, la compagnie nationale thaïlandaise. Toujours sous l'impulsion de Gérard Éthève, Air Austral se lance aussi dans la desserte de la Nouvelle Calédonie et de l'Australie au départ de Paris. Dans le même temps, la compagnie commande un Airbus 380, le must des appareils en matière de capacité de transports de voyageurs.
Plus rien ne semble pouvoir arrêter l'ascension de la compagnie réunionnaise. Rien si ce n'est la flambée des prix du carburant à partir de 2009 - 2010. Pour la première fois depuis le début de son histoire, Air Austral annonce pour le premier semestre 2011 une perte record de 23,9 millions d'euros. La compagnie annonce qu'elle va devoir mettre fin à certaines dessertes, la Nouvelle Calédonie entre-autres.
C'est le début de la chute pour Gérard Éthève. Cela d'autant que les temps politiques ont changé. En 2010, le communiste Paul Vergès a perdu la Région au bénéfice de l'UMP Didier Robert. Lequel n'a aucune intention de laisser la bride sur le cou du chef d'entreprise.
Car la gouvernance de la compagnie est basée sur un modèle original. Composé des collectivités locales actionnaires de l'entreprise et d'un groupe d'actionnaires privés, un conseil de surveillance est, a priori, chargé de définir les axes stratégiques de l'entreprise et de les faire appliquer par le directoire présidé jusqu'à ce vendredi par Gérard Éthève. Dans les faits, c'était ce dernier qui décidait réellement de la politique et de la stratégie économique de la société. Pierre Lagourgue comme Paul Vergès estimaient en effet, qu'il était le mieux placé pour mener à bien l'essor de la compagnie.
L'époque est donc révolue depuis 2010 et encore plus depuis janvier 2011 avec l'éviction de Paul Vergès de la présidence du conseil de surveillance et son remplacement par Didier Robert. À cela s'ajoute une contestation qui depuis quelques années maintenant s'est installée au sein du personnel de la compagnie. Gérard Éthève est critiqué par des salariés pour, disent-ils "son autoritarisme et ses méthodes de management". Certains portent même plainte contre lui pour harcèlement moral et gagne leur procès.
Gérard Ethève n'est donc plus à la tête d'Air Austral et avec son départ c'est toute une page de l'histoire de l'aéronautique à La Réunion qui se tourne.
On sait ce que l'on perd, pas ce que l'on gagne. Le travail des Hommes qui ont réalisé de grandes choses dans ce monde a rarement été reconnu durant l'exercice de leur fonction.
Ce Zoiso là est un corbeau au bien triste plumage et au bien triste ramage, qui ne sait que coasser ! Le Conseil général n'a rien à dire dans Air Austral, car rappelons-le, le Département est minoritaire dans la Sematra et la Sematra, actionnaire majoritaire de Air Austral, est donc présidée par Didier Robert qui est en même temps seul décideur.
Que Gérard Ethève, à 82 ans, quitte la compagnie, ce n'est pas un si grand mal. Qu'il quitte par la petite porte, c'est dommage, car effectivement Air Austral lui doit tout : ses réussites, comme ses échecs, même si ces derniers sont peut-être conjoncturels. Mais il ne faut pas oublier que la justice a déjà tranché et condamné ses méthodes : ne plus être à la tête de la compagnie lui vaudra sans doute plus de clémence dans les jugements à venir. Quoi qu'il en soit, bravo à M ETHEVE pour la réussite de cette compagnie. Et bravo pour avoir malgré tout choisi de partir la tête haute, plutôt que viré par le nouveau décisionnaire.
il y en a un qui doit être mal c'est michel lagourgue : voir l'oeuvre bâtie par son père entre autre tombé en ruine avec la complicité de sa chère candidate hôtesse de l'air nassimah qui sert la soupe au commandant de bord didier robert! on aura decidemment franchi toutes les limites de l'irresponsabilité ici