Société

Journée de la femme : la grande hypocrisie

  • Publié le 8 mars 2013 à 06:09

La journée internationale de la femme est célébrée ce vendredi 8 mars 2013. Elle permet, une fois par an, de mettre en lumière la condition féminine. Un jour sur 365. Coincé entre la fête des grands-mères et celle, très commerciale, des mères. Une journée, une seule, pour aborder les disparités salariales entre hommes et femmes, dénoncer les attitudes machistes, condamner les insultes, les humiliations, les violences conjugales et intrafamiliales. Une journée, une seule, pour dire non aux tentatives d'écrasement et de négation de la moitié de l'Humanité. Une seule journée alors que quotidiennement, les femmes, à La Réunion, en métropole, dans le monde, font face à un ensemble de discriminations et de violences. Alors la journée internationale de la femme n'est-elle pas simplement une façon de se donner bonne conscience et donc au final une grande hypocrisie ?

Partout dans le monde, ce vendredi 8 mars, on célèbre la journée de la femme. L’occasion de mettre en avant les femmes, leurs atouts, leur rôle au sein de la société, mais aussi de revendiquer l’égalité, par de nombreuses manifestations en tous genres. Mais qu’apporte réellement cette journée à la cause féminine ?

En dédiant une journée sur 365 aux femmes, quel message veut-on faire passer ? Ne donne-t-on pas l’impression que les 364 autres jours de l’année, elles ne sont pas prises en considération par la société ? Qu'elles sont muselées, transparentes, réduites au silence ? En ce 8 mars, les femmes victimes de violences auront-elles un jour de répit ? Au travail, les femmes auront-elles une subite augmentation pour atteindre le même salaire que celui de leurs collègues masculins ? Dans la rue, éviteront-elles les remarques machistes de certains ? A la maison, seront-elles dispensées des tâches ménagères et de l’éducation des enfants ?

Le foyer est le premier lieu où l’égalité entre les hommes et les femmes n’est toujours pas respectée. D’après une étude réalisée par l’observatoire des inégalités, alors que les hommes ne consacrent que 2h30 quotidiennes aux tâches domestiques, les femmes, elles, y passent près de 4 heures, entre les courses, la cuisine, le ménage ou encore le linge. Concernant l’éducation des enfants, on a toujours tendance à en attendre davantage des femmes que des hommes.

Les inégalités sont toujours importantes dans le monde du travail. Les femmes sont davantage au chômage que les hommes. Lorsqu’elles travaillent, elles occupent le plus souvent des postes à temps partiel. Elles sont également moins bien payées que leurs homologues masculins. Les femmes touchent en effet en moyenne un salaire 20% moins élevé que celui des hommes. Elles sont pourtant plus diplômées et mieux formées.

Outre ces inégalités, certaines femmes sont également victimes de violences intrafamiliales. En 2012 à La Réunion, 8 d’entre elles ont péri sous les coups de leur conjoint. D’autres souffrent quotidiennement en silence. Dans certains pays étrangers, la situation des femmes reste très inquiétante : elles ne disposent pas de liberté d’expression, doivent se battre pour avoir le droit de vote, sont mariées de force, violées, niées dans leur identité même de femme

Face à l’ensemble des discriminations et des violences faites aux femmes, la journée du 8 mars semble bien légère. Si elle est nécessaire pour certains, pour d’autres, elle est synonyme d’inutilité, d’aberration, voire d’hypocrisie. Le 8 mars laisse un goût amer, laisse l’impression qu’on célèbre les femmes et leurs droits une seule journée par an, comme on fête les mères et les pères une fois l’an. On en vient à se demander si la journée de la femme n’est pas finalement plus un acte commercial qu’une véritable revendication.

Notons également que la journée de la femme fait partie d’une longue liste de "Journée de …". Durant ce mois, elle se place entre la journée internationale du tennis fêtée le 4 mars, et la journée mondiale de la plomberie, célébrée le 8 mars. Au passage, on remarquera que dans toutes ces journées, aucune n’est dédiée à l’homme…

www.ipreunion.com

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3 Commentaires
Kozèt
Kozèt
11 ans

Eh, lé kopine, konbien bone fèt zot la gagné lo 8!!!!o fèt té koi kom fèt!!!mèt zot short, basket, alé ankor de la transpiration, Sinon séans boté, inn ti verni parsi, innti verni parla!!!!!Eh lé kopine kosa nou la pou fé, nou lé pa dé poupèt, ni des marionèt, ankor moin dé fardé, kan sa nou batay pou in société lo RESPE "des droits humains", Nou dobout dovan lo mank l'égalité , é sa Min dan la Min, fanm, bonom......Lanfèr lé déza an sakinn de nou ? alon élimine ali dabor, apré alon Sobat ANSANM....Mé pa KONT....

ydtebo
ydtebo
11 ans

la dernière phrase démasque le propos de l'auteur , qui aurait pu se poser en donneur de lecons ( "qu'attend on pour en faire plus?", et quoi, comment précisément, là est la question)s'il ne démobilisait pas encore plus les rares personnes encore prêtes à prendre le temps de réfléchir collectivement à la situation des femmes dans la société actuelle, et faire le lien avec les luttes passées, pour construire celles de demain...car il existe des femmes ( des hommes aussi) qui comprennent qu'une journée de rassemblement, de débats peut déboucher sur une prise de conscience collective et mener à des actions partagées...tout dépend bien sûr de l'orientation choisie par les organisations de femmes appelant à manifester le 8 Mars, dans la tradition initiée par Clara Zetkin..."Nécessaire mais non suffisant" aurait été plus objectif et plus solidaire, comme jugement sur cette journée, à mon sens!

Foisette
Foisette
11 ans

Et alors...cela nous permet de faire le point de discuter des avancées et des reculs.. de faire coucou aux copines... la journée de la femme ce n'est pas n'importe quelle journée, même si il y a des tentatives de récupération...