CCe jeudi matin 11 septembre 2014, une trentaine d'éleveurs de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricole) se sont rendus à l'hypermarché Leclerc du Portail à Saint-Leu afin de manifester leur colère contre "les importations massives de viande au détriment de la production locale". Après une rencontre et une explication avec les responsables de l'enseigne, les agriculteurs sont repartis plutôt satisfaits. "Ils reconnaissent un dérapage, notamment lors de l'ouverture", a souligné le président de la FDSEA Frédéric Vienne. "Ils ne doivent pas se servir de produits tels que la viande ou le lait comme produits d'appel, c'est impensable car ça fait trop de tort à la production locale. Ne faisons pas des Réunionnais des consommateurs uniquement de cuisses de poulet !", a-t-il ajouté.
Ce jeudi matin, les clients du nouveau centre commercial du Portail n’ont pas été empêchés de faire leurs courses. Mais ils ont pu assister au mouvement d’humeur d’une trentaine d’agriculteurs de la FDSEA, venus interpeller les dirigeants de Leclerc qu’ils accusent d’importations trop importantes et donc de prix tirés à la baisse.
"On a provoqué une rencontre avec les responsables de Leclerc parce que la situation est très tendue au niveau des producteurs locaux, notamment de viande et de lait, qui se sont retrouvés pris en otage dans un début de guerre entre les enseignes. Il a fallu rappeler l’enseigne à l’ordre pour qu’ils participent fortement à l’interprofession qui permet de réguler les importations et la production locale", a confié Frédéric Vienne. "Il s’agit également de faire comprendre à Leclerc qu’il existe un savoir-faire à La Réunion et qu’il est bon de respecter ce savoir-faire. Il y a un équilibre à trouver et je pense que les responsables l’ont compris ce matin", a-t-il ajouté.
Les éleveurs sont ainsi ressortis plutôt satisfaits de leur entrevue avec les responsables de Leclerc, dont Pascal Thiaw-Kine, qui a apporté quelques précisions. "Pour la filière volailles, Leclerc a effectivement importé 300 tonnes de plus en 2014. Mais ces 300 tonnes sont à comparer avec les 2000 tonnes qui sont rentrées à La Réunion. On est responsable de 300 tonnes, mais il reste 1700 tonnes importées par le reste des acteurs économiques. On veut bien porter une part de responsabilité, mais pas l’entière responsabilité", a-t-il souligné.
Pascal Thiaw-Kine a insisté sur le fait que "le sujet de la production locale est une préoccupation pour nous", tout en rappelant les exigences de la grande distribution : "Il m’appartient de trouver les bons équilibres entre production locale et emplois locaux et entre le pouvoir d’achat des Réunionnais. Aujourd’hui il y a 150 000 chômeurs à La Réunion, on se doit de leur apporter une petite réponse sous forme de concurrence, sinon on va avoir un troisième Cospar !"
De son côté, Frédéric Vienne entend rester très vigilant sur la question. "Ils ne doivent pas se servir de produits tels que la viande ou le lait comme produits d’appel, c’est impensable car ça fait trop de tort à la production locale. Le message sera également passé aux autres enseignes. On ne peut pas transformer La Réunion en une terre de consommation, on est une terre de production depuis toujours et on tient à le rester. Ne faisons pas des Réunionnais des consommateurs uniquement de cuisses de poulet !", a-t-il conclu.
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