Les Chinois de La Réunion fêtent ce jeudi 19 février 2015 la début de l'année de la Chèvre. L'occasion pour de nombreux pratiquants de rendre hommage aux ancêtres, chasser les mauvais esprits et se retrouver en famille. Dans les temples, la discussion tourne également autour des jours fériés modifiés proposés par Ericka Bareigts. Pour beaucoup de Réunionnais d'origine chinoise, modifier le calendrier pour rendre le nouvel an chinois férié n'est pas nécessaire.
Au temple Chane, à Saint-Denis, les familles se succèdent ce jeudi à l'occasion du nouvel an chinois. Après avoir accompagné le cheval lors de son départ, les Chinois de La Réunion accueillent l'année de la chèvre. Les pétards explosent pour éloigner les mauvais esprits, les encens brûlent et les offrandes rendent hommage aux ancêtres.
Au milieu des célébrations, les responsables du lieu de culte sont à table. L'occasion notamment de faire le compte des dons, mais aussi de parler politique. Lors de la présentation de son amendement aux médias, Ericka Bareigts a annoncé que le nouvel chinois pourrait devenir un jour férié à l'avenir. Le débat est ouvert et la question est bien arrivée aux oreilles de la communauté chinoise qui n'était pas présente lors de la conférence de presse de la députée.
Alors, doit-on modifier un jour férié actuel à l'occasion du nouvel an chinois ? "J'attendais avec impatience cette question", répond Roland Chane-Kon, président du temple Chane à Saint-Denis, qui fréquente le groupe de dialogue inter-religieux. "La communauté chinoise n'a pas besoin de jour férié pour faire ce qu'on a à faire. C'est mon avis personnel On n'est pas demandeurs, mais nous ne sommes pas contre", assure-t-il.
Même son de cloche du côté de Henri Chane-Tef, secrétaire du temple et élu à Saint-Benoît : "si on nous donne cette journée, on va la prendre. Le problème qui se pose c'est qu'une grande partie de la population est catholique. Cette annonce a créé un peu un malaise au sein de la population. Il ne faudrait pas enlever des jours traditionnellement fériés ."
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Très bonne analyse de M. Roland Chane-Kon et Henri Chane-Tef
Rappel à Ericka Bareigts qui ne dit pas tout :
Emmanuel Macron s'est montré très réservé sur cet amendement : "Dans certaines collectivités d'outre-mer [...], l'histoire et les origines de la population justifient que l'on ait déjà adapté les dates des jours fériés ou chômés. [...] Il ne faut pas nourrir une confusion illégitime sur la philosophie de votre amendement [...], il est du devoir du gouvernement de signaler que le lien avec la croissance et l'emploi reste très indirect, et il n'est pas à exclure qu'il y ait là un risque d'inconstitutionnalité, qui devra être mesuré."
On l'aura compris, cet amendement s'inscrit dans un cadre dérogatoire déjà existant et dans une logique économique qui permettra de ne pas créer de nouveaux jours fériés.