La séparation de l'Eglise et de l'Etat fêtait ses 111 ans

Laïcité : un principe pas si simple à appliquer

  • Publié le 10 décembre 2016 à 04:02

Ce vendredi 9 décembre 2016, la laïcité était célébrée à Saint-Denis par les enfants des différents établissements scolaires de la ville. Un rassemblement, suivi d'un goûter s'est déroulé sur le parvis symbolique des Droits de l'homme à Champ Fleuri. Débats, questions et minute de silence observée pour les victimes du terrorisme, ont rythmé la matinée. Si elle est enseignée à l'école, la laïcité n'est pas un principe simple à expliquer, ni à mettre en oeuvre. Sur une île où plusieurs communautés religieuses vivent ensemble, "la laïcité réunionnaise" prône davantage la tolérance que la neutralité, notamment dans les établissements scolaires.

Organisée par la Ligue des droits de l'homme à Saint-Denis ce vendredi, la fête de la laïcité a rassemblé 200 élèves sur le parvis des droits de l'homme de Champ Fleuri. Après avoir passé en revu les éléments les plus importants du principe de laïcité, les plus jeunes ont observé une minute de silence pour celles et ceux qui sont morts "à cause de gens qui pensent qu'il faut se battre pour la religion". 


 

 

 

Avant tout, la laïcité est le principe de la séparation des pouvoirs entre l'église et l'Etat. Vieille de plus de 100 ans, la loi adoptée le 9 décembre 1905 en France est plus que jamais présente d'ans l'actualité. "La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions dans l'intérêt de l'ordre public" est-il dicté dans le texte. La loi de 2004 sur la laïcité comporte, elle, plusieurs mentions quant à l'interdiction du port de signes religieux à l'école publique, sujet qui fait encore polémique plusieurs années après son entrée en vigueur.


 

 

Car si laïcité et terrorisme apparaissent côte à côte dans les discours, c'est parce que l'actualité fait se questionner les enfants, qui ne comprennent pas toujours que la religion soit source de conflits. 


Au sein des écoles réunionnaises, le sujet n'est d'ailleurs pas si simple à aborder. Malika, jeune enseignante dans une classe de CE2, se sert des questionneùments de ses élèves "pour aborder le sujet à chaque fois que l'on en a l'occasion". Des plages horaires sont destinés à l'apprentissage des grands principes de la République, dans le cadre de "l'enseignement moral et physique" dispensé quelques heures par an. Malika a choisi la culture locale comme théâtre d'exemple, insistant sur les valeurs de vivre-ensemble. 


L'idée principale est de prôner la tolérance, à travers des ouvrages tels que "La Réunion des religions" de l'auteure jeunesse Fabienne Junca, ou par le jeu et les débats.

D'ailleurs, pour certains professeurs, à La Réunion, "la société n'est pas laïque, puisqu'il y a des communautés qui doivent cohabiter... Mais l'école doit clairement jouer son rôle en montrant que la cohabitation doit se faire dans le respect" estime Jonathan Lafosse, professeurs des écoles à Saint-Denis.

Pour les plus grands, le principe de laïcité n'est pas toujours bien connu, tandis que les problèmes d'ordre religieux entre individus soit davantage "un problème d'adulte", comme le note la Présidente de la ligue des Droits de l'Homme à La Réunion, Isnael Gouljar.

Si les marmailles semblent à même d'expliquer le principe de laïcité, les plus âgés avouent avoir plus de difficultés. Pour Lucie, 19 ans, cette question et "taboue". Directement assimilée à la religion, "on n'en parle pas et on en parlait jamais à l'école" selon la jeune femme. 


Élément des campagnes politiques, comme à l'approche de l'élection présidentielle en vue de laquelle, Marine Le Pen notamment s'est exprimée sur le port des signes religieux. Elle avait d'ailleurs annoncé sur les ondes d'une radio locale, vouloir "éliminer les repas de substitution à la cantine" et précisé que "La Réunion n'en serait pas exemptée". 


www.ipreunion.com

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2 Commentaires
Dominique RIVIERE
Dominique RIVIERE
6 ans

Il n'y a pas de "laïcité réunionnaise" : la laïcité est un principe légal et constitutionnel qui reconnait la liberté de conscience sur la base des Droits de l'Homme, et instaure la séparation des religions de l'Etat et des services publics. A ce titre selon les termes de la loi : La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. C'est le fondement de notre vivre ensemble qui lui peut bien être "à la réunionnaise", mais sur la base du respect de la loi.

ericka
ericka
7 ans

Nous etions formidable j ai compris que les valeurs de la République se sont des ideaux de perfections et la laicite est un principe comme la démocratie et la République et la République indivisible je souhaite a féliciter ma classe