AUDIO-VIDEO : Tempête tropicale Carlos

Pourquoi La Réunion n'est pas en alerte orange

  • Publié le 7 février 2017 à 14:17

Le préfet de La Réunion annonçait lundi 6 février 2017 sa décision de fermer l'ensemble des établissements scolaires, des crèches aux lycées, et de suspendre le ramassage scolaire, en prévision du passage de la tempête tropicale modérée Carlos, ce mardi. Néanmoins, Carlos n'atteignant pas le stade de cyclone, La Réunion n'est pas placée en alerte orange, un dispositif réservé au "péril cyclonique". L'occasion de rappeler que si cette décision n'est pas du goût de tous, elle se conforme à des règles strictes.

La préfecture fait la distinction entre les "évènements météorologiques dangereux"  et le système d'alerte cyclonique, créé par les autorités françaises et Météo France. Ce dispositif ORSEC (organisation de la réponse de sécurité civile) Cyclones comporte trois niveaux: pré-alerte cyclonique, alerte orange et alerte rouge.

D'abord, la "Pré-alerte cyclonique" est déclenchée à partir du moment où un phénomène climatique tropical évolue sur la zone des Mascareignes et constitue une menace pour La Réunion dans les jours à venir. Dans le cas précis de Carlos, ce dispositif a été déclenché ce vendredi 3 février 2017, et est toujours d'actualité ce mardi 7 février. La Réunion n'est donc pas en alerte orange, même si des dispositions particulières ont été prises, notamment la fermeture de tous les établissements scolaires. 

 

 

La Réunion est également en vigilances fortes pluies, vents forts et crues, avec des bulletins réguliers édités par Météo France.

Une alerte orange, ça aurait changé quoi ?

Dans le plan Orsec Cyclones, l'alerte orange est déclenchée à partir du moment où un cyclone se rapproche des côtes réunionnaises, et constitue un danger dans les 24 heures qui suivent. Ce déclenchement a pour conséquence la fermeture des établissements scolaires, néanmoins, le reste de l'activité économique se poursuit. Aussi, quand certains regrettent que l'alerte orange n'ait pas été déclenchée en prévision du passage de Carlos, pour éviter que les Réunionnais aient à se rendre sur leur lieu de travail, il faut garder en mémoire que la situation aurait été sensiblement la même, alerte ou pas.

Le couvre-feu total est réservé à l'alerte rouge

Il n'y a que l'alerte rouge qui stoppe complètement l'activité économique, puisqu'elle implique un couvre-feu total. Elle n'est déclenchée qu'en cas de danger cyclonique imminent et est précédée d'un préavis de 3 heures, pour que chacun puisse regagner son domicile. À l'issue de ce préavis, il est interdit de sortir de chez soi et de circuler sous peine de contraventions. Il n'existe que de rares dérogations, essentiellement pour les services publics d'urgence.

L'alerte rouge est déclenchée s'il est prévu que "la tempête ou le cyclone affectera l'île ou sa périphérie immédiate dans les heures qui suivent avec l’apparition des conditions cycloniques, soit des vents moyens supérieurs à 118 km/h avec des rafales excédant les 150 km/h", rappelle la préfecture.  

Un évènement météorologique dangereux, mais pas un cyclone

Or, Dominique Sorain l'a bien précisé, ce mardi, quand Carlos sera au plus près de La Réunion, "les vents seront soutenus dès la mi-journée et pourront atteindre 100km/h en rafales sans atteindre toutefois les conditions cycloniques (seuil de déclenchement à 150 km/h)".

Pas de raison donc de déclencher les alertes orange ou rouge, selon la préfecture. "Toutefois, en raison du risque avéré de dégradation pluvieuse, voir orageuse, à ce stade des prévisions, le préfet de La Réunion décide la fermeture des établissements scolaires et des crèches ainsi que la suspension des circuits de ramassages scolaires pour la journée du mardi 7 février par mesure de précaution", précisait la préfecture hier.

Concrètement donc, cette décision ressemble à une alerte orange, mais elle n'en a pas l'appellation, qui est réservée au plan Orsec Cyclones. Ce sentiment est renforcé par la décision de plusieurs structures, publiques ou privées, de mettre leur activité en pause ce mardi, à l'image de l'université, des aéroports ou encore de certains musées ou cinémas. Le chantier de la route du littoral par exemple sera également au ralenti. 

Une situation qui rappelle le passage d'Haliba, en mars 2015

Ce n'est pas la première fois que le dispositif d'alerte cyclonique est critiqué par une partie de la population. La même polémique était née lors du passage de la tempête modérée Haliba, à une soixantaine de kilomètres de l’île, le lundi 9 mars 2015. A l'époque, la fermeture des établissements scolaires avait été décidée par le préfet Dominique Sorain le dimanche 8 mars uniquement pour les régions Nord et Est, puis étendue à l’ensemble de l’île le lundi midi, et la route du littoral avait tardé à être fermée. Comme Carlos, Haliba n'avait pas atteint le stade de cyclone, mais les pluies importantes avaient causé des dégâts.

ch/www.ipreunion.com

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