[AUDIO] Au Chaudron, un calme fragile après la tempête (actualisé)

La police manque d'effectifs - "Nous craignons que le quartier devienne une zone de non-droit"

  • Publié le 14 août 2017 à 11:30

Après-midi agitée du côté du Chaudron ce dimanche 13 août 2017. Suite à un défilé de motos, les forces de l'ordre sont intervenues pour une interpellation. Cette dernière a mis le feu aux poudres, entraînant des heurts entre jeunes et policiers. Un magasin de téléphonie a été pillé : son gérant estime que son préjudice s'élève à plus de 25 000 euros.

 

"C'est mesquin, je suis dégoûté et très en colère" lâche le gérant du magasin "Allo.Com", situé au Chaudron. Son commerce a été pillé ce dimanche soir, suite aux échauffourées entre jeunes du quartier et forces de l'ordre. Feux de poubelle, jets de galets, panneaux d'affichage brisés : c'est un paysage désolant qui était visible en cette fin de week-end.

 

 

Ce lundi matin, seuls des débris de verre témoignaient encore des heurts de la veille. Et c'est le quotidien qui reprend ses droits. Mais Johny, pompiste dans une station service du secteur, a encore toute la scène en tête : "Ça a commencé par des motos, la loi est arrivée et ils ont attrapé un motard. On a fermé, on avait peur... il y avait une centaine de motos à peu près !". Une invitation a participé au défilé de deux-roues ayant été postée sur les réseaux sociaux, la police était pésente sur les lieux très tôt. Un jeune a été interpellé et sa moto saisie. Les heurts ont ensuite éclaté entre la police et les jeunes.

Du côté du magasin "Allo.Com", c'est "toute la téléphonie" qui a été dévalisée. "Ça fait 14 ans que je suis là, je suis intégré au quartier, je connais quasiment tout le monde" souffle le gérant, qui attendait la police judiciaire ce matin pour les relevés d'empreintes. Il estime que "les policiers sont allés provoquer les jeunes du quartier".

Dans le quartier ce matin, l'ambiance est plutôt calme. Certains riverains n'ont d'ailleurs rien remarqué des affrontements d'hier soir, comme en témoigne la gérante de la pharmacie, située sur la place du Chaudron. "Nous venons travailler sereinement chaque jour" insiste-t-elle.

Malgré le calme qui règne ce lundi matin sur la place du marché, les habitants des immeubles alentours constatent "un changement" dans le quartier. La police n'y ferait que des passages de manière épisodique. Certains riverains du Chaudron, même jeunes, ne sortent pas seuls le soir venu, "surtout le dimanche".

- "Le Chaudron n'est pas encore une zone de non-droit" -

Contactés par Imaz Press, les syndicats de la police réagissent quant aux propos tenus par les riverains, au lendemain des échauffourées. Les forces de l'ordre évoquent un gros "manque de moyens humain et matériel", raison pour laquelle, une unique patrouille passe dans le quartier. "Nous sommes là pour rétablir l'ordre. D'ailleurs, je ne comprends pas que l'on puisse dire que c'est la police qui attise la colère des foules" pointe Stéphane Lebreton, secrétaire départemental adjoint du syndicat Unité-SGP-Police FO.

Le syndicaliste met toutefois en garde quant au devenir du quartier. "Nous ne pouvons pas nous substituer aux politiques. Si cela continue comme ça, oui, le Chaudron deviendra une zone de non-droit" a-t-il ajouté, tout en apportant son soutien à la profession "qui traverse des heures difficiles sur le département".

Même chose du côté d'Alliance Police, qui pointe également un manque d'effectifs sur Saint-Denis. "Nous faisons avec les moyens dont nous disposons" explique le secrétaire départemental Idriss Rangassamy.

Alliance Police propose aux jeunes du quartier du Chaudron de se réunir en table ronde en présence de la mairie de Saint-Denis "et de se réunir en association afin de demander des subventions, pour pouvoir pratiquer leur rodéo en toute légalité sur des circuits homologués".

De son côté, le syndicat UNSA Police précise dans un communiqué (à lire ici en intégralité) qu'"il est urgent de mettre en place des dispositifs et des actions fermes avec des moyens humains et matériels conséquents afin d'enrayer ces rodéos sauvages qui à terme pourraient engendrer un drame".

Pour l'heure, la municipalité a annoncé auprès de nos confrères d'Antenne Réunion, vouloir installer des ralentisseurs dans la rue Roger Payet.
 

mp/jm/www.ipreunion.com

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6 Commentaires
Monique la traitre
Monique la traitre
6 ans

ET QUAND LES RALENTISSEUR SUR L AVENUE DE PARIS AU PORT OU LA AUSSI LE DIMANCHE IL Y A DE LA POUSSE .....A COTE DE LA POLICE......

jumelage avec ferguson
jumelage avec ferguson
6 ans

il faut faire comme Mme Miranville et faire appel au benevolat. certain qu'il y aura des candidats en nombre.

Jose
Jose
6 ans

La vraie question est : N'y a t-il pas assez de policiers, ou trop de cagniards ?

Pour moi, le mal est plus profond, c'est une question d'éducation, des générations de pondeuses ont créés ces fléaux du système, en échec depuis les plus petites classes, qui n'ont qu'un seul but, profiter sans forcer.

Stop à ce mécénat qui en retour génère trop souvent de la racaille impossible à insérer.

Candide
Candide
6 ans

Et vous Monsieur le Préfet, vous faîtes quoi en attendant ?

Gilles
Gilles
6 ans

"Les policiers sont venus provoquer les jeunes" ...mais qu'est ce qui faut pas entendre !!!!! A croire que ces jeunes sont des victimes ! Fé ptié ! La police est intervenue à la demande des habitants du quartier afin de faire cesser ce rodéo dangereux et qui dure depuis plusieurs semaines !!!! Faut arrêter de défendre ces parasites !

Jose
Jose
6 ans

Faites leur un circuit pas trop loin, qu'ils s'y éclatent et nous foutent éternellement la paix !