Un champignon pour favoriser la fertilité des sols

Quand des agriculteurs réduisent la part d'engrais chimique

  • Publié le 23 octobre 2017 à 02:59
  • Actualisé le 23 octobre 2017 à 06:12

Le bactériosol permet de diminuer la part d'engrais chimique utilisée dans la production agricole. Plus de 400 éleveurs, maraichers et planteurs de cannes utilisent ce champignon, favorisant la fertilité des sols. La Réunion compte actuellement 7.872 agriculteurs dont 2.269 femmes selon les derniers chiffres de la Chambre d'agriculture.


La coopérative des Avirons suit de près les tests réalisés par les professionnels sur leurs parcelles. Notamment grâce à Jean-Marie Boyer, responsable agro-équipement et fourniture au sein de la "coop". Elle compte 2000 adhérents. Selon lui le bactériosol comporte plusieurs avantages. "Ce n’est pas un engrais. Cet activateur de sol permet l’ensemencement de bactéries afin de favoriser le développement des matières organiques et des racines. C’est un complément de l’engrais qui permet de réduire l’apport chimique", détaille le technicien.

Ce renforcement de la vie microbienne grâce à un champignon permet le retour des vers de terre. Le creusement de galeries dans la terre a comme conséquence une meilleure aération des sols et la multiplication des racines. Des essais sont aussi menés dans les cannes à sucre et le maraîchage. Les éleveurs s’y mettent également. Ils relèvent plusieurs points positifs à l’issue des tests. Notamment au niveau de la préservation de l’environnement.

- "Phase d'essai" -

"Plus de 400 agriculteurs utilisent ce produit. Les mentalités évoluent avec de plus en plus de produits bios. Les éleveurs expérimentent aussi le bactériolit dans le lisier. Ce qui diminue l’odeur de l’ammoniaque. Ces produits font baisser la pollution. La 1ère année, le Bactériosol est plus coûteux mais l’est moins l’année suivante", commente-t-il. Sébastien Lépinay, agriculteur à Saint-Louis, tente lui aussi l'expérience. Il cultive du foin, fait du maraîchage et s’occupe d’ovins.

L’administrateur à la Coop des Avirons porte également la casquette d’élu à la Chambre d’agriculture. "On est dans une phase d’essai où l’on teste le bactériosol sur la durée. On a de bonnes remontées sur la canne, les haricots et le foin. On nous dit que c’est un excellent produit", précise-t-il. Reste maintenant à savoir combien de kilos faut-il utiliser. Les pratiques de La Réunion diffèrent de celles de la métropole.

- Meilleur rendement -

"Ici, on coupe le foin six à huit fois par an. En métropole, ils coupent deux fois et les agriculteurs mettent une seule fois 250 kilos l’hectare. Il faut que l’on voit si on épand 250 kg en une fois ou en plusieurs fois", ajoute-t-il. Selon lui, les apports s’avèrent concluants Avec une humidité mieux conservée dans les sols par exemple et un effet direct sur l’écologie. "Certains éleveurs ont moins de problèmes sanitaires dans leur bâtiment. La qualité de l’air est meilleure qu’avec l’engrais chimique. On voit aussi une différence avec des foins plus hauts et plus épais."

Il constate un meilleur rendement. Selon lui, La Réunion essaye de rattraper son retard par rapport à la métropole. Notamment pour des pratiques plus respectueuses de l’environnement. "On voit la différence entre engrais chimique et non-chimique. Si le bactériosol fonctionne comme en ce moment, le coût de l’engrais de mon exploitation va beaucoup baisser. À long terme, c’est plus rentable d’utiliser ce produit", lance-t-il en évoquant l'argument financier.

Ces bactéries favorisées par cet champignon empêchent donc toute forme de pollution. Les tests se poursuivent dans l’île. Des bilans doivent êtres prochainement dressés.

ts/www.ipreunion.com

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1 Commentaires
Agri974
Agri974
6 ans

On fait de la préconisation technique à la Coop, c'est ça la vrai nouveauté...
C'est vrai que ces produits sont vraiment bon pour les comptes de la coopérative et les commissions des vendeurs... par contre pour le sol des paysans... on verra avec le temps !