Plan de licenciement monstre chez Profilage, filiale réunionnaise d'ArcelorMittal

Malgré la souffrance, les syndicats gardent espoir

  • Publié le 23 novembre 2017 à 00:14

Le 9 novembre 2017, les salariés de l'entreprise Profilage, filiale d'Arcelor Mittal à La Réunion, ont appris le projet de suppression de poste de la direction, 40 emplois sur 86. Avant la décision définitive qui sera connue le 28 janvier 2018, ils se battent pour sauver l'entreprise aux "23 millions d'euros de trésorerie".

Le cas Profilage rappelle celui de la SIB, Société internationale de Bourbon. En avril 2014, 29 salariés de l'usine de produits d'entretiens étaient licenciés pour motif économique. Le groupe américain Colgate avait décidé de cette fermeture alors que, selon les rapports rendus par les experts financiers, la société générait des bénéfices.

Novembre 2017, le groupe ArcelorMittal annonce aux salariés de sa filiale Profilage au Port, que près de la moitié des postes seront supprimés en janvier 2018, 40 sur 86. "Certains savent déjà que leur nom est coché, la motivation n'y est plus" explique Pascal Lambes, délégué syndical Force ouvrière. Il dénonce "la volonté de la direction de licencier la majorité des représentants du personnel" : "ce que veut ArcelorMittal, c'est qu'il n'y est plus de syndicats".

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Le délégué syndical rappelle que Profilage a permis à ArcelorMittal "d'avoir une trésorerie de 23 millions d'euros en dix ans", qui n'ont pas été "réinvestis à Profilage, mais dans d'autres filiales du groupe en métropole ou en Europe". Il rappelle que les syndicats ont proposé "de nombreuses solutions à la direction, en vain".

- Le savoir-faire réunionnais sacrifié -

Dans cette lutte contre les licenciements massifs prévus pour janvier, Pascal Lambes s'insurge de "la suppression de l'atelier d'huisserie". Treize des quatorze postes de de production seront supprimés, "l'atelier va fermer et le savoir-faire réunionnais avec". Dans cette partie de l'usine, "des inserts pour des portes à fermeture trois points sont fabriqués". Très demandés sur l'île, ils permettent notamment de "rénover le système d'entrée d'un immeuble en fixant la porte d'une manière spécifique, sans avoir besoin de tout casser" précise le syndicat.

L'incompréhension est totale : "on va désormais devoir importer le produit qu'on fabriquait nous-même". Chez les salariés, "la souffrance" est très présente raconte Pascal Lambes. Les ateliers sont "de plus en plus vides, les hommes se démotivent". Il explique que les délégués syndicaux "gardent espoir même si la difficulté est grande". Il regrette que "plus de 100 marmailles vont se retrouver avec des parents au chômage".

Les syndicats comptent désormais sur le soutien de la député Huguette Bello, qui "a promis d'interpeller l'Assemblée nationale sur le sujet et demandé un rendez-vous à la préfecture pour les représentants du personnels".

hf/www.ipreunion.com

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