Veni, vidi... mais pas vinci (*)

Muriel Pénicaud : une visite de courtoisie sans grand effet d'annonces concrètes

  • Publié le 17 novembre 2018 à 02:58
  • Actualisé le 17 novembre 2018 à 05:46

De la visite de Muriel Pénicaud, peu d'annonces concrètes auront été retenues. Si la Ministre a bien entendu quelques doléances sur la question de l'emploi à La Réunion, elle a été assez avare de grandes promesses. On retiendra essentiellement le maintien de 11 000 contrats aidés sur 2019, qu'il ne faut plus appeler d'ailleurs contrats aidés mais "Parcours emploi compétences". Autre promesse : une enveloppe de 253, 3 millions d'euros pour le Pacte régional d'investissement dans les Compétences, autrement dit la formation. Mais rien de plus.

La Ministre avait dit qu'elle venait pour discuter, pour écouter. Elle n'avait pas promis d'arriver avec des brouettes de solution. En effet, ça n'a pas été le cas. Tout au plus a-t-elle dit que les ex-Emplois aidés devenus Parcours emploi compétences seraient maintenus à leur niveau actuel, soit 11 000, jusqu'à fin 2019.

Si la Ministre n'a pas apporté des ponts d'or, Muriel Pénicaud aura pu prendre le pouls du marché de l'emploi à La Réunion. Les doléances, tant du côté du MEDEF réunionnais qui a interpellé la ministre sur la réforme gouvernementale sur les charges sociales et n'a pas hésité à lui asséner qu'il s'agissait d'un "désastre annoncé", que du côté des institutions en charge de l'insertion des demandeurs d'emploi, se sont fait entendre.

Pour lutter contre le chômage des jeunes, la ministre croit dur comme fer à la formation et notamment l'apprentissage et a clairement dit qu'elle souhaitait développer particulièrement cet axe de formation. Mais le Président de Région, lui, souhaite que l'enveloppe distribuée par la Ministre, d'un montant de 253,3 millions sur 2019-2022, puisse aussi servir à financer des formations à BAC+2 et pas seulement des formations pour les non-titulaires du baccalauréat. Une manière d'alléger la le budget régional sur ce pôle de compétences ?

Sans nul doute la ministre aura-t-elle aussi remarqué le malaise social en cours sur l'île, grâce aux pancartes des salariés de Bourbon Bois et du GIHR. Probablement, même si, selon les témoins, Muriel Pénicaud n'a pas paru manifester beaucoup d'empathie contrairement à ses tweets concernant ses rencontres avec la jeunesse.

Bravo aux équipes et élus locaux de la @missionlocale intercommunale de l’ouest à Saint-Paul de @Ile_Reunion ! Je rencontre des jeunes et entreprises motivés. Tous mobilisés pour innover: 100% inclusion #PIC @AnnickGirardin @regionreunion @departement974 pic.twitter.com/hEQg4bfXcW

En tout cas, lors de ses visites à Pôle Emploi et à la Mission Locale, les chiffres du chômage et notamment du chômage des jeunes auront résonné à ses oreilles. Cet ancrage concret sur le territoire et ses réalités devraient lui donner matière à réflexion pour orienter les décisions en matière d'emploi et de formation. C'est d'ailleurs ce qu'elle a dit et redit : elle est venue pour disposer d'un autre angle de vision que depuis Paris et pouvoir adapter, moduler, décider de manière plus efficace.

Y a plus qu'à... Sinon cette visite au pas de course restera dans les annales réunionnaises comme une simple visite de courtoisie. Comme tant d'autres visites ministérielles.

ml/www.ipreunion.com

* Veni, vidi (mais pas) vinci : je suis venu(e), j'ai vu, j'ai vaincu

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1 Commentaires
Au webmaster
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5 ans

Erreur de non-latiniste : veni, didi, VICI !!!