Plusieurs heures de Grand débat (actualisé)

Emmanuel Macron répond aux questions des élus péi et annonce qu'il viendra en juin

  • Publié le 2 février 2019 à 14:17
  • Actualisé le 2 février 2019 à 14:20

Sur les 210 élus ultramarins invités, moins de la moitié a fait le déplacement. Ce grand débat national " spécial Outre-mer " n'a pas séduit ou si peu. Une vingtaine d'élus réunionnais a répondu présent; maires, députés, sénateurs. Et c'est sous les ors de la République, à l'Élysée, que les élus péi sont venus aborder les questions qui fâchent. Vie chère, chômage, logement, subventions publiques, octroi de mer... Les maires réunionnais n'étaient pas là pour en découdre mais bien pour faire passer le message des Gilets jaunes réunionnais même si les élus locaux s'accordent à dire qu'ils n'en sont pas les porte-parole. Le chef de l'État a annoncé venir à La Réunion et à Mayotte en juin prochain mais avant, il a dû passer sur le gril des élus ultramarins durant plus de sept heures.

Venus des Antilles, de La Réunion, Mayotte ou de Guyane, la centaine d’élus a mis sur la table les mêmes problèmes que ceux soulevés par les "gilets jaunes": pouvoir d'achat, accès aux services publics, éloignement des centres de décision... Mais souvent avec une gravité bien supérieure en raison d'un coût de la vie supérieur ou de l'isolement des territoires ultramarins.

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Des points sur lesquels Maurice Gironcel, le maire de Sainte-Suzanne, qui a ouvert le bal des questions, a insisté " les décisions prises par les différents gouvernements n'ont fait qu'accentuer les inégalités, les territoires des outre-mer ne bénéficient pas de la même solidarité nationale. Un habitant de Métropole reçoit 83 euros, contre 38 euros pour un ultramarin." Le ton de la rencontre était donnée.

Le thème de la vie chère a été très rapidement abordé par le maire de Sainte-Rose, Michel Vergoz "nous partons de loin, de mauvaises habitudes ont été prises. Il faudra discuter des prix, nous n'éviterons pas la question des monopoles. De très mauvaises habitudes ont été prises en matière de carburant, d'alimentation..."

- Porte claquée -

"Dites les choses de manière directe, et apportez votre part de vérité", a demandé le chef de l'Etat aux maires. " Dire les choses " c’est ce qu’auraient aimé faire les parlementaires présents. Mais à leur arrivée, députés et sénateurs ont été éconduits. Ils n’auront pas la parole, elle est réservéee aux maires et présidents de collectivités. "Les parlementaires rencontrent le gouvernement de manière hebdomadaire, laissez la parole au maires, vous aimez les maires n'est-ce pas ?" a plaisanté le président en s'adressant à une sénatrice qui insistait pour s'exprimer.  

Jean Hugues Ratenon a claqué la porte du débat au bout d'une demi-heure. Suivi de près par Ericka Bareigts, Nadia Ramassamy et Younous Omarjee. Tous ont dénoncé " une opération de communication ".

Cela n’a pas empêché la poursuite de la rencontre. Emmanuel Macron a été pris au mot par plusieurs édiles, qui l'ont longuement interpellé sur les spécificités, très diverses, de leur territoire.

- Une séance de questions/réponses houleuse -

Les élus antillais n’ont pas hésité à prendre la parole, imposant les sujets de conversation au chef de l’État, ils ont clairement mené la danse. Les maires réunionnais, sont dépassés n’ont été que les spectateurs de cette première séance de questions/réponses. Un passage à vide, tandis que des sujets comme la vie chère ou la lutte contre les monopoles sont à peine effleurés, ceux des sargasses et du chlordécone sont abordés en profondeur. 

Dans la seconde partie du débat, La Réunion a été plus présente. A propos la vie chère, Emmanuel Macron a mis en cause les surrémunérations de fonctionnaires et les situations de monopoles. "La vie chère est entretenue par le fait qu'il y a une dualité des rémunérations en Outre-mer", a-t-il souligné, en ciblant aussi "les filières monopolistiques ou oligopolistique" dans les Outre-mer, qui rendent par exemple une même voiture beaucoup plus chère à la vente qu'en métropole.

L’intervention d’Olivier Hoarau sur le chômage a été ferme " monsieur le Président, soyons efficaces ! A l’ouverture de ce grand débat national, je vous le dis, les problèmes nous les connaissons, les solutions, nous les avons aussi. " Le maire du Port a notamment proposé que la phase expérimentale du dispositif " Territoire zéro chômeur " soit étendue à toute La Réunion. Réponse enthousiaste du président " si vous êtes candidat, le dispositif se mettra en place " a-t-il affirmé.

A la fin de la rencontre le maire du Port a commenté : "j'ai entendu des propositions et des réponses, il y a beaucoup de oui oui sur beaucoup de choses, mais il faudra rester vigilant. J'ai aussi entendu sa réaction sur la sur-rémunération, et là, il faut faire attention, il ne faut pas que le gouvernement agisse tout seul sur cette question, il faut que nous puissions  argumenter…"

- " La responsabilité de l’Etat est la vôtre" -

Stéphane Fouassin n’a, lui non plus, pas mâché ses mots sur la question du dédouanement de l’État sur les institutions locales " la responsabilité de l’Etat est la vôtre et nous ne voulons pas la porter, la nôtre, celle des collectivités nous suffit. "

Le maire de Salazie est rejoint par le président du Conseil départemental. Cyrille Melchior a demandé la recentralisation du RSA par l’État " le Département est freiné et même paralysé, dans son action, par le poids financier du RSA " plaidant de nouveau pour une " reprise en gestion directe par l’Etat de cette prestation qui relève de lui. " Emmanuel Macron se dit ouvert à la discussion sur le sujet sans toutefois donner plus de précisions " je ne suis pas contre " a-t-il tout simplement déclaré.

Didier Robert a demandé à Emmanuel Macron que l’État joue son rôle de régulateur sur la question des monopoles "nous avons accepté le gel de taxes sur le carburants, nous avons ouvert le dossier de l'octroi de mer. Voila ce que font nos collectivités. Mais que font ces entreprises qui, en toute opacité, continuent leurs agissements ? Si ces acteurs économiques n'acceptent pas de jouer le jeu, l'État doit être le régulateur ". Emmanuel Macron est sur la même longueur d’onde " je suis pour bousculer les monopoles, pour apporter de vraies réponses à nos concitoyens par la création d'activité économique "

- "Un meilleur développement des filières locales" -

Quant à une compensation du fret, solution proposée par Joseph Sinimalé, le maire de Saint-Paul, le chef de l’État dit préférer " un meilleur développement des filières locales. Car compenser le fret serait acté à tout jamais qu'on ne peut pas produire localement. "

Bachyl Valy, le maire de l’Entre-Deux a souhaité aborder la question de l’égalité de salaires "La prime de la vie chère appliquée aux fonctionnaires d'Etat doit trouver son équivalent dans la fonction publique territoriale et dans le privé " a-t-il affirmé. Sur le sujet, le chef de l’État freine des quatre fers " mettre tout le monde à la surrémunération ce n'est pas une bonne idée. Si on dit on donne une surrémunération dans le secteur privé, aucune entreprise ne viendra s'installer chez vous. "

Des élus réunionnais qui, pour la plupart ont insisté sur le fait qu’une visite du président de la République à La Réunion pour discuter avec les " forces vives " aurait été une bonne chose. Leur voeu a été exaucé, Emmanuel Macron a annoncé qu’il viendrait à La Réunion en juin prochain.

www.ipreunion.com avec l'AFP 

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1 Commentaires
Tata
Tata
5 ans

Tous des menteurs.....toutes le deja en campagne electorale .quand ou entend l autre demander un port a st andre et le roi i dis oui...c tous des menteurs et menteuses...