[PHOTOS/VIDEOS] Le bilan humain continue de monter

Cyclone Idai - Au moins 31 morts au Zimbabwe, le Mozambique toujours coupé du monde

  • Publié le 17 mars 2019 à 08:06
  • Actualisé le 17 mars 2019 à 14:31

Le bilan humain continue de monter... Considéré comme l'un des plus puissants nés dans l'océan Indien depuis dix ans, le cyclone Idai a continué son passage dévastateur sur l'Afrique australe en frappant samedi 16 mars 2019 l'est du Zimbabwe. On dénombre au moins 31 morts, et plus de 70 disparus. Au Mozambique, la ville de Beira, complètement balayée par les vents, les pluies et la montée des eaux, est toujours coupée du monde...

L'évaluation des dégâts et du nombre de victimes en est encore à ses balbutiements, mais le prix du passage du cyclone s'annonce déjà très élevé pour le Mozambique et le Zimbabwe voisin...

Le Zimbabwe dévasté

Le cyclone a balayé dans la nuit de vendredi à samedi la région de Chimanimani, tout près de la frontière avec le Mozambique. "Nous avons perdu 31 Zimbabwéens à cause du#CycloneIdai", a rapporté le ministère de l'Information sur Twitter. Le président Emmerson Dambudzo Mnangagwa a également réagi :

Selon des chiffres compilés par la Protection civile locale, 71 personnes étaient encore portées disparues et près de 200 maisons ont été détruites par les vents violents ou les pluies diluviennes qui ont touché la province du Manicaland.

Une opération de l'armée était en cours pour évacuer près de 200 élèves de Chimanimani menacés par un glissement de terrain qui a endommagé leur dortoir. "C'est une opération très délicate", a indiqué le ministère de l'Information.

En visite à Abou Dhabi, le président Emmerson Mnangagwa a déclaré l'état de catastrophe naturelle dans les zones affectées.

Plus de 21 morts au Mozambique, Beira toujours coupée du monde

Le cyclone Idai a fait une entrée fracassante sur le continent dans la nuit de mercredi à jeudi en noyant la ville de Beira sous des vents de 190 km/h et des trombes d'eau. Rues et routes inondées, toits envolés, poteaux électriques arrachés, la quatrième ville du pays et ses quelque 500.000 habitats ont été frappés de plein fouet. Pour Philippe Caroff responsable des prévisions cycloniques à Météo France, "C'est le scénario du pire qui s'est réalisé. La ville portuaire de Beira a été touchée par une marée de tempête." La marée de tempête, une élévation anormale du niveau de la mer, est un phénomène dévastateur. Elle est arrivée quasiment en phase avec la marée haute, "le mer a dû monter de plusieurs mètres, on estimait la surcôte à 5-6 mètres, balayant les côtes. Elle s'est certainement engouffrée dans le fleuve Pungwe pour se propager à l'intérieur des terres," explique le météorologue.

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Au moins 21 personnes ont trouvé la mort, dont 13 dans la seule ville de Beira, selon le bilan encore très provisoire livré samedi par les autorités locales.

L'aéroport du chef-lieu de la province de Sofala a été "dévasté", a rapporté à l'AFP un responsable du responsable de l'Institut national de gestion des catastrophes (DMNI).

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Interrompus depuis jeudi matin, les vols à destination de Beira ne devraient pas reprendre avant dimanche au mieux, a-t-on appris de la compagnie qui gère les aéroports mozambicains.

Les rares secouristes qui ont réussi à rallier la région ont rapporté des destructions de grande ampleur. Bâtiments détruits, vitres brisées, magasins fermés... Des quartiers pauvres ont été "totalement écrasés", selon des bénévoles de la Croix-Rouge locale cités par leur Fédération internationale. Beira a pris "un coup terrible", ont-ils décrit.

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Le Programme alimentaire mondiale (PAM) de l'ONU a annoncé vendredi l'envoi de 20 tonnes de rations d'urgence et d'un hélicoptère lourd pour venir en aide aux sinistrés.

Le président du pays Filipe Nyusi a exhorté la communauté internationale à lui venir en aide. "Nous exhortons (l'étranger) à ne pas cesser sa solidarité", a déclaré le chef de l'État, "certains de nos compatriotes souffrent et sont désespérés, nous devons raviver l'espoir, ce qui n'est possible que dans l'unité de tous les Mozambicains".

Outre celles de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, des équipes sud-africaines et britanniques ont quitté la capitale Maputo en voiture pour tenter de rallier Beira, à plus de 1000 km de là. "La situation est désespérée, mais on n'a pas encore de détails", a dit à l'AFP un responsable de la Croix-Rouge sur place, Jamie LeSueur, "tout le soutien de la communauté humanitaire sera nécessaire au gouvernement du Mozambique pour réagir".

Les autorités de Maputo avaient placé en début de semaine la région en alerte rouge en prévision de l'arrivée d'Idai et ordonné l'évacuation des populations les plus menacées.

600.000 personnes pourraient être affectées par le cyclone

Depuis le début du mois, le système dépressionnaire qui est associé au cyclone Idai, présenté par les météorologistes comme le plus puissant des dix dernières années, a noyé le centre et le nord du Mozambique sous des pluies diluviennes.

C’est la deuxième fois qu’Idai s’abat sur le pays. Formé dans le Canal de Mozambique, il l’avait frappé une première fois les 4 et 5 mars avant de se déplacer vers le Malawi. Le Mozambique a ainsi été noyé sous des pluies torrentielles dans le centre et le nord. Elles ont fait au moins 66 morts, 111 blessés, plus de 17.000 de déplacés et au moins 140.000 sinistrés. Près de 6.000 habitations ont été détruites.

"Le cyclone Idai a frappé une population déjà en difficulté et donc extrêmement vulnérable. Son passage a encore aggravé leurs souffrances", a souligné Marcoluigi Corsi, le représentant de l'Unicef au Mozambique. Selon ses estimations, jusqu'à 600.000 personnes pourraient être affectées par le cyclone.

Les récentes précipitations ont également frappé le sud du Malawi voisin, où elles ont fait 56 morts, près d'un million de sinistrés et plus de 80 000 déplacés, selon le dernier bilan publié par le Département de gestion des risques.

Les autorités locales ont monté à la hâte près de 200 camps de tentes pour accueillir les sinistrés, qui y vivent dans des conditions précaires à la merci du paludisme.

Le Mozambique et le Malawi, deux des pays les plus pauvres du monde, sont soumis depuis des années à des périodes de sécheresse alternant avec des épisodes de pluies dévastateurs. Privée d'une partie de la production d'électricité mozambicaine, l'Afrique du Sud voisine a été contrainte samedi de procéder à des délestages massifs dans tout le pays.

nt/www.ipreunion.com avec l'AFP

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