Réforme de la fonction publique

Trois amendements pour favoriser le retour des fonctionnaires ultramarins

  • Publié le 14 mai 2019 à 15:44
  • Actualisé le 14 mai 2019 à 19:02

Alors que les débats sur le projet de refonte de la fonction publique ont débuté ce lundi 13 mai 2019, Ericka Bareigts, députée du Parti socialiste, et le Conseil représentatif des Français d'Outre-mer (CREFOM) se sont exprimés ce mardi sur l'importance de la problématique du retour des fonctionnaires ultramarins dans leur île. (Photo AS/www.ipreunion.com)

C’est un combat qu’Ericka Bareigts porte depuis plusieurs années. Les refus de mutations des fonctionnaires ultra-marins pour un retour à La Réunion sont depuis longtemps décriés par la députée, tout comme par le CREFOM.

Si un cadre légal avait été défini avec la loi Égalité réelle outre-mer (EROM) adoptée le 28 février 2017, avec notamment la création d’un barème " Centre d’intérêts moraux et matériaux " (CIMM) qui permettrait, techniquement, aux ultra-marins d’accéder plus facilement à une mutation dans leur département d’origine, la réalité de l’application de cette loi reste pénible.

" Ce qu’on observe aujourd’hui, c’est que non seulement toutes les administrations ne possèdent pas forcément de barème, mais aussi que quand celui-ci existe, il diffère entre chaque administration " s’indigne Ericka Bareigts. Le premier amendement proposé par le PS, et repris par la France Insoumise (FI), Les Républicains (LR) et le Groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR), demande donc l’instauration d’un barème unique et obligatoire pour toutes les administrations.

Les différents critères des CIMM sont par ailleurs décriés, que ce soit par la députée ou par le CREFOM. Richel Sacri, délégué régional du CREFOM, conseille donc l’instauration de dix critères fixes : cinq prioritaires, et cinq secondaires. " On peut notamment citer le lieu de naissance et d’éducation, le lieu de naissance des parents ou du conjoint… " liste Richel Sacri.

Retrouvez notre interview de Richel Sacri ci-dessous

Les ultramarins pas forcément prioritaires pour les postes d’Outre-mer

Le deuxième problème soulevé relève de la compétence de l’Institut régionale de l’administration (IRA). Aujourd’hui, les classements aux concours sont exclusivement nationaux. Comprendre qu’un ultramarin, s’il arrive premier au niveau régional mais cinquième au niveau national, ne sera pas prioritaire pour une affectation dans son île.

" Nous avons déjà assisté à plusieurs cas de personnes ayant validé le concours, mais qui ont été forcées d’abandonner le poste auxquels elles ont été affectées car celui-ci se trouvait en métropole, la place à La Réunion ayant été remportée par une personne métropolitaine mieux classée " explique Richel Sacri. A savoir qu’un diplômé refusant son affectation doit rembourser les frais scolaires de l’IRA.

Le Parti socialiste propose donc aujourd’hui que les classements soient régionalisés. " La Réunion représente 800 000 habitants, contre 64,5 millions d’habitants en métropole. On ne peut pas attendre de nous de rentrer en compétition et de placer dix ultramarins dans les dix premières places du classement pour espérer pouvoir travailler ici " insiste Ericka Bareigts.

Régionaliser les concours des services déconcentrés de l’Etat

Enfin, Ericka Bareigts demande à ce que les concours des services déconcentrés de l’Etat (la Direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement, l’Institut national de la statistique et des études économiques...), pour les catégories B et C – qui demandent un diplôme allant du Bac +3 au brevet - soient régionalisés quand des postes sont libérés. " Cela se fait au niveau de l’Éducation national aujourd’hui : quand des postes se libèrent, un concours local est organisé. Cela n’existe toujours pas dans les autres administrations " termine-t-elle.

Cependant, certains postes à pourvoir reçoivent parfois des centaines de candidatures, il semble donc impossible d’organiser un concours pour chaque administration. Le CREFOM propose donc l’instauration d’un concours interministériel généralisé pour toutes les administrations, afin de pourvoir les postes vacants.

Les débats ne font cependant que commencer au sein de l’hémicycle, où plus de 1 000 propositions vont être étudiées. Le vote final se tiendra le 28 mai prochain.

Retrouvez notre interview d'Ericka Bareigts ci-dessous

 

as/www.ipreunion.com

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5 Commentaires
Alors
Alors
4 ans

Bonjour a tous moi je suis de la Guadeloupe et depuis des années je demande ma mutation pour rentrer chez moi. Ma maman très très malade ma seule fille unique et ma petite fille sont tous la bas. Les syndicats se bat pour moi. Ici j'ai personne pas de famille. Aidez moi a retrouver et profiter de mes proches.

Anonyme
Anonyme
4 ans

Voyons, égalité oui mais emprofite du système non car certains à quelques mois de retraite se font muté à la réunion rien que pour en bénéficier des 35 pour cent du coÃ"t de la vie,et pire pendant leur activité dans l'île de débrouille pour être en congé de maladie longues durées pour des petits bobos sans importances,c'est bien réfléchit, après tout la légalité se cantonne qu'à l'intérêt de chacun,et puis bonne bronzette.???

ANONYME
ANONYME
4 ans

Au moins il y a une députée qui se bat depuis quelques années pour les Ultramarins pour ceux ou celles qui veulent rentrer au pays, après c'est selon à la demande de chacun. Les gens ne sont jamais satisfaits.

Zoreille
Zoreille
4 ans

Quand est-il de l'égalité en France ? Préférence locale pour les Réunionnais ? Ok, alors faisons de même pour les parisiens en Île de France. Idem pour les Marseillais à Marseille. Et dans toutes les régions de France ... préférence locale aux originaires de la Région ou du département ! Alors que ferons les Réunionnais en métropole ? Ils ne veulent pas tous rentrer à la Réunion ! Egalité , oui mais surtout quand cela arrange toujours les mêmes ! A méditer mesdames, messieurs les politiciens !

marcel
marcel
4 ans

incroyable cet opportunisme de cette élue qui ne représente rien au parti socialiste ! et le ps lui il représente quoi maintenant ? rien non plus