Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre

La CCIR veut développer le gaz naturel à La Réunion

  • Publié le 18 septembre 2019 à 02:57
  • Actualisé le 18 septembre 2019 à 06:35

Ce mardi 16 septembre 2019, la Chambre du commerce et de l'industrie (CCI) a présenté les premiers résultats d'une étude sur l'utilisation du gaz naturel véhicule (GNV) pour les transports réunionnais, dans le cadre de la transition énergétique. Ce GNV présenterait en effet de nombreux avantages, notamment une diminution du coût à la pompe mais aussi des émissions de gaz à effet de serre. (Photo rb/www.ipreunion.com)

"Nous avons décidé de mettre en place cette étude pour démarrer une réflexion sur l'avenir des transports réunionnais, notamment pour trouver une alternative au gazole" a indiqué Ibrahim Patel, président de la CCIR.

Chaque année, La Réunion produit 3600 tonnes de méthane, gaz utilisé pour le GNV. Mais ici, ce méthane est utilisé en grande partie pour l'électricité, et pas du tout pour les véhicules. "Cependant, rien ne nous empêche d'utilise nos connaissances en matière de méthane à expérimenter son utilisation sur les véhicules professionnels" précise le président de la CCIR.

Aujourd'hui, 20 000 véhicules en métropole roulent au méthane, contre 20 millions dans le monde. La France est donc en retard, et La Réunion encore plus, dans la mesure où la production de méthane n'est destinée à aucun véhicule.

Ibrahim Patel explique l'avantage du GNV. Regardez :

Réduire les émissions de gaz à effet de serre de 80%


Plusieurs scénarios d'implantation ont donc été étudiés. La première est celle de l'importation de gaz naturel liquéfié. "Cette option est la moins intéressante, dans la mesure où écologiquement parlant, il faudrait tout de même transporter ce carburant jusqu'à La Réunion" a souligné Geoffrey Buot, du bureau d'étude Akajoule. Le spécialiste penche plutôt pour une production locale du gaz, afin de favoriser par la même occasion l'économie circulaire.

"Faire rouler les véhicules avec du gaz est plus économique et moins polluant. Cela permettrait une réduction d'environ 80% des émissions de gaz à effet de serre des véhicules professionnels" d'après Geoffrey Buot.

Aujourd'hui, 350 000 véhicules roulent à La Réunion. "Nous sommes dépendant à l'essence : en cas de pénurie, La Réunion se retrouverait paralysée. Il faut donc dès aujourd'hui réfléchir à une alternative" a expliqué Ibrahim Patel.

Réussir à convaincre la région et le département


En novembre prochain, la deuxième partie de l'étude sera présentée afin d'évaluer l'évolution du gaz sur le long terme. C'est à ce moment là que la CCIR devra convaincre la région, le département et les communautés de communes d'intégrer le GNV à la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), un outil de pilotage de la politique énergétique, qui sera réactualisée en 2021.

Si cette option devait être explorée sérieusement, la CCIR se donne un délais de cinq à six pour que les premiers véhicules au gaz puissent se retrouver sur les routes réunionnaises. "Il faudra aussi que l'Etat fasse un effort envers nous, et qu'il instaure la même taxe qu'en métropole sur le gaz naturel" a cependant souligné Ibrahim Patel. En effet, en métropole, il y a un avantage fiscale sur le carburant : la taxe sur les carburants est beaucoup plus faible sur le gaz naturel. A La Réunion, cette taxe n'existe pas dans la mesure où il n'y a pas de GNV.

Rendez-vous en novembre pour en savoir plus sur ce projet.

as / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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3 Commentaires
pierre
pierre
4 ans

Le financement pourra se faire par des aides incitatives de l'Etat et de la Région, dont l'objectif est d'être la région pilote sur le thème du développement durable et des énergies renouvelables. C'est une belle opportunité à saisir. ....

pierre
pierre
4 ans

Excellente initiative de la part de la CCI. En effet la marge de progression est importante et mérite d'être anticipée.Mais qui a tué le GPL? Nous pouvons nous poser la question de la seconde alternative pour les véhicules non professionnels, de mettre à disposition des pompes GPL.
En effet désormais le GPL est le principal carburant utilisé dans le monde sauf en france ou il a eu mauvaise presse dans le début des années 2000. Avec un parc de seulement 250.000 voitures quand dans d'autres pays européens, elles se comptent en millions, le marché français fait figure d'exception... pour exemple, la Pologne, le parc GPL s'élève à 2,8 millions de voitures en circulation d'après les chiffres publiés par le comité français du butane et du propane (CFBP)
Ceci n'est plus le cas et les réservoirs sont protégés par une vanne de sécurité et l'accès aux sous sols et tunnel est autorisé et sans risques.
Ne serait il pas opportun d'en parler au chef du gouvernement lors de sa visite sur l'ile prochainement afin de connaitre son positionnement sur ces deux types d'énergie fossile dans un as et naturel dans un autre cas et notamment la mise en place de bonus de l'état pour l'achat de véhicules proposant d'origine une bi-motorisation (essence/ GPL ou GNV).

Volcan974
Volcan974
4 ans

Qui financera les installations ou les travaux sur les voitures pour celles qui ne sont pas adaptées ?