Une mobilisation d'étudiants en management (actualisé)

Il suffit de "5 minutes pour sauver une vie" et faire don de sa moelle osseuse

  • Publié le 8 novembre 2019 à 19:22

C'est l'aboutissement d'un projet pédagogique et universitaire de 4 semaines. Les 14 étudiants en master à l'IAE, l'école universitaire de management de La Réunion, lancent une campagne de communication. Celle-ci témoigne d'un triple partenariat entre l'IAE, l'AACC (association des agents conseil de communication des Outre-mer) et Réunion Moëlle Espoir. La campagne baptisée "5 minutes pour sauver une vie" vise à trouver de nouveaux donneurs potentiels de moëlle osseuse. En effet, l'inscription sur le fichier des donneurs est simple et rapide et passe par un simple don de salive ou une prise de sang. On compte 4.500 inscrits sur l'île, un nombre qui doit augmenter. A La Réunion le métissage des habitants rend difficile la probabilité de trouver un donneur compatible hors du territoire. Pour sensibiliser le public, les étudiants en management diffuse un film à partir de 18h au Cinépalmes de Sainte-Marie ce vendredi 8 novembre.

A La Réunion la problématique du don du moëlle osseuse est particulière. En effet le métissage des habitants rend difficile la probabilité de trouver un donneur compatible hors du territoire. L'association Réunion moëlle espoir, créée en 2008, multiplie les actions de sensibilisation pour faire comprendre aux habitants que les codes génétiques des Réunionnais sont tellement mélangés que l'urgence est renforcée. "On peut quasiment dire que seul un Réunionnais peut sauver un Réunionnais", affirme Daniel Almas, vice-président de Réunion moëlle osseuse.

C'est simple : plus il y aura de Réunionnais inscrits dans le fichier national, plus les chances de sauver des patients en attente de greffe seront augmentées. "Souvent on entend : j'ai pas le temps, je vais encore réfléchir, je ne suis pas prêt", mais est-ce qu'on peut vraiment se permettre de dire ça quand il s'agit de sauver une vie ?" s'interroge Daniel Almas.

A La Réunion on compte 4.500 inscrits en 2019 contre 200 seulement en 2008. Un chiffre en nette augmentation qui doit continuer de progresser. "Le don de moëlle osseuse est souvent inconnu, ou alors il est soumis à des légendes populaires", explique Thomas Giraud, président de l'AACC.

"Les gens confondent moëlle osseuse et moëlle épinière, ou alors pensent qu'on va leur faire une ponction lombaire mais c'est faux ! Pour s'inscrire sur le fichier des donneurs potentiels, une simple prise de sang ou un don salivaire suffit. Ensuite si on vous appelle car vous êtes détecté comme étant compatible, on prélève les cellules dans la hanche, ce qui dure 4 heures, mais c'est indolore. C'est un peu comme le don de plaquettes", résume-t-il.

"14 élèves, 4 semaines de travail"

Pour participer à cette action de sensibiliser, l'IAE s'est mobilisée avec ses élèves de master. La promotion en master 2 compte 14 élèves, tous impliqués dans cette campagne de communication. Dans cette école on prépare les étudiants aux métiers du marketing, du digital, des activités de service ou de l'événementiel. "Nous avons voulu aller vers une pédagogie innovante", explique Christelle Camelis, enseignante et responsable du master. "Trois chiffres : 14 étudiants, 4 semaines de travail... et 0 euro de budget", résume-t-elle. C'est grâce au réseau de partenaires et de bénévoles que cette campagne a pu voir le jour.

Ce vendredi 8 novembre, à partir de 18h, le résultat de leur travail sera diffusé au Cinépalmes de Sainte-Marie. "Ce sera la concrétisation du projet des étudiants, grandeur nature, dans tous les sens du terme puisque l'écran est immense !" ajoute Christelle Camelis. "Les élèves ont fait preuve d'une très forte réactivité, d'un grand professionnalisme. Je dirais même que des talents se sont révélés lors de cette aventure." Le film sera ensuite diffusé sous forme de "vidéo virale" sur les réseaux sociaux.

Annyssa Leste fait partie de ces étudiants. Chacun a eu son rôle : "des commerciaux, des créatifs, des story-boardeurs, d'autres spécialisés dans le digital…" Certes il y a eu des doutes, du stress… "Il a fallu gérer les imprévus, mais le fait qu'on soit tous mobilisés, ça a permis d'être force de proposition et de se soutenir" explique l'étudiante. "On pouvait compter les uns sur les autres."

"Un projet qui a du sens"

C'est donc le jour J : "on passe de la réalisation à la concrétisation. On espère bien sûr mobiliser de nouveaux donneurs potentiels." A la l'issue de la projection, les intéressé.e.s pourront s'inscrire directement dans le hall du cinéma, auprès des équipes présentes. "C'est une cause qui nous touche tous et toutes" explique Annyssa Leste.

Pour Thomas Giraud, c'est également l'occasion de donner un certain sens à son travail. "On est habitués à travailler sur du commercial pur, du mercantile… Ici on parle d'un projet qui a du sens."

Trois axes principaux dans cette campagne selon lui : "didactique, interactif, émotionnel. Didactique, parce que les étudiants ont monté un vrai projet de sensibilisation, complet et documenté. Interactif car durant la projection le public sera amené à participer, via des questions que nous lui poserons. Émotionnel car des greffés ont témoigné pour ce film, nous les entendrons." Greffés qui seront d'ailleurs présents dans la salle ce 8 novembre pour assister à la projection.

mm / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

guest
0 Commentaires