Une réunion aura lieu fin août entre l'organisation et la préfecture

Grand Raid : les mesures sanitaires se mettent en place "au coup par coup"

  • Publié le 9 août 2020 à 08:20
  • Actualisé le 9 août 2020 à 08:50

Sauf extraordinaire retournement de situation, le Grand Raid aura bien lieu cette année, du 15 au 18 octobre prochain. Le maintien de la course à ces dates a fait l'objet de longues réflexions au sein de l'organisation en raison de la crise sanitaire. La circulation du coronavirus étant mineure à La Réunion, l'optimisme a toujours prévalu. Néanmoins, le virus n'aura sans doute pas disparu à d'ici au grand départ et la venue de concurrents étrangers pose la question de la sécurité sanitaire des participants, des bénévoles et du public. À un peu plus de deux mois du départ, tour d'horizon de ce que l'on sait et de ce qui reste encore incertain, avec les ressentis de Guillaume, Anna et Christophe, qui prendront part à la course. (Photo rb/www.ipreunion.com)

"À ce jour, rien n’a été arrêté, puisqu’on le fait en concertation avec la préfecture. Au fil du temps on s’aperçoit qu’un certain nombre de contraintes le sont un peu moins qu’il y a un mois et que d’autres vont peut-être disparaître. C’est une situation qui est évolutive." Ces mots de Robert Chicaud, le président du Grand Raid, dressent un tableau pour le moment abstrait des conditions de l'épreuve, qui s'élancera le 15 octobre prochain.

"On gère un petit peu au coup par coup, avec une idée approximative de ce qu’on devra faire le jour J", concède-t-il. 

Des propositions ont toutefois déjà été avancées par l'organisation à la préfecture, avant un nouveau rendez-vous à la fin du mois d'août, et certaines sont d'ores et déjà retenues.

• Ce qui sera mis en place 

"On est prêt à laisser subsister quelques gestes barrière. Par exemple, la distanciation physique sur tous les départs. On a pris nos dispositions avec un parc de départ suffisamment vaste pour mettre les compétiteurs à 1m-1m50 les uns des autres", affirme Robert Chicaud.

Il n'y aura donc pas de départs de masse cette année, mais plusieurs groupes de 200 à 400 personnes. "Ça complique un petit peu l’organisation, mais on va prendre les mesures qui s’imposent. En tout cas, ça va prolonger le plaisir des départs", se réjouit tout de même le président de l'épreuve. 

En amont du jour du départ, tous les compétiteurs et leurs accompagnants seront par ailleurs soumis à des tests de dépisatage Covid-19

Autre certitude, les bénévoles, où qu'ils se trouvent sur le parcours, seront dotés de masques. Pluieurs par personne, qu'ils seront amenés à changer toutes les 4 heures, comme préconisé par les autorités sanitaires.

"Même s’ils sont à une certaine distance, il faut quand même les protéger. On va les préparer, leur expliquer la pose du masque parce qu'il y a toute une gestuelle à maîtriser", affirme Robert Chicaud. Une rencontre est prévue à cet effet avec l'ensemble des bénévoles au mois de septembre.

• Ce qui pourrait être mis en place 

En revanche, aucun protocole n'est encore clairement établi pour les bénévoles qui seront directement en contact avec les concrrents en plein effort, notamment aux postes de ravitaillement ou pour assister ceux qui se trouvent en détresse. Plusieurs autre points sont d'ailleurs, à ce jour, au stade de l'hypothèse

"La grande inconnue, c’est le public", admet Robert Chicaud. "C’est la préfecture et la loi qui diront ce qu’il y a lieu de faire. Je vois mal obliger le public à porter un masque. Ça pourrait faire l’objet d’une recommandation, mais non accompagnée de sanction. Si on dit aux gens de venir pour les sanctionner, c’est quand même un petit peu curieux comme situation."

Si la protection du public est encore à l'étude, sa présence, elle, n'est pas remise en cause. "Je n’ose même pas imaginer qu’il n’y ait pas de public, c’est inimaginable. Comment voulez-vous dans une ville comme Saint-Pierre, au bord de mer, que la liberté d’aller et venir soit bafouée ?", interroge le président du Grand Raid.

Concernant les concurrents, il est probable que certains se voient interdits de participation s'ils viennent de zones à risque. "Il y a des pays desquels on ne pourra pas recevoir de compétiteurs comme les Etats-Unis ou le Brésil."

Ceux qui prendront bel et bien part à l'une des quatre courses du Grand Raid pourraient se voir distribuer du gel hydroalcoolique, à garder sur eux le long de la course et appliquer régulièrement.

Autre hypothèse fortement envisagée et quasiment actée : imposer le port du masque aux traileurs au départ et à l'arrivée, comme cela a notamment été le cas au Trail de minuit, la semaine dernière. "On regarde un petit peu comment s'organisent les autres courses à La Réunion", admet Robert Chicaud.

• Ce qui ne sera pas mis en place

"Il y a une chose sur laquelle on s’accorde, c’est qu’il n’est pas question de faire courir les gens avec des masques. C’est absolument aboli !"

• Le ressenti des concurrents 

Guillaume et Anna participeront ensemble au Zembrocal Trail, la course en relais du Grand Raid. S'il n'a jamais remis sa participation en question, Guillaum dit vouloir laisser "aux personnes qualifiées la sagesse de décider si cet évènement devrait avoir lieu ou pas, n'étant pas expert en épidémiologie". 

Sa partenaire aussi n'a pas laissé le moindre doute planer sur sa participation, tout en restant dubitative de celle des concurrents en provenance de Métropole ou d'autres zones plus exposées au virus que La Réunion. Infirmière de métier, Anna se montre favorable au port du masque au départ et à l'arrivée.

"Ça limite quand même les contacts et les risques. Par contre au ravitaillement, ça me semble impossible pour les coureurs, ils ont autre chose à penser. Ce sera aux bénévoles d'être vigilants et de surveiller un peu le comportement des coureurs", prévoit-elle.

Christophe qui sera au départ des 112 kilomètres du Trail de Bourbon ne trouve pas "incohérent" d'imposer le port du masque au départ, car "il se passe pas mal de temps entre l'arrivée au point de départ et le départ en lui-même".

De son retour d'expérience du Trail de Minuit, les traileurs se sont d'ailleurs montrés responsables pour disposer des masques après le départ. "Je n'ai pas vu de masque sur les sentiers. Après, il faudra peut être insister sur la sensibilisation auprès des coureurs. Et même pourquoi pas demander à l'organisateur de fournir un masque avec le numéro de dossard de chacun."

De son côté, l'organisation du Grand Raid prévoit déjà des poubelles spécialement consacrées pour y jeter les masques après le départ des concurrents. 

De nature optimiste, Christophe dit justement avoir confiance dans les organisateurs et les autorités, pour que la sécurité sanitaire de tous soit assurée. "En France, on applique plutôt le principe de précaution. Si la course doit être annulée, ce sera également pour le bien commun, donc, je n'ai pas à juger."

Tous les trois confient en tout cas avoir repris l'entraînement avec leurs clubs respectifs, à base de renforcement musculaire et de premières sorties en montagne. Quel que soit le contexte, le Grand Raid se prépare car il ne pardonne aucune approximation. 

Lire aussi : Grand Raid : les meilleurs traileurs du monde en approche

aa / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

guest
10 Commentaires
Mayaqui, depuis son mobile
Mayaqui, depuis son mobile
3 ans

J adore le grand raid ; mais la réunion a et épargnée par la covid jusqu a maintenant , il ne faut pas que ça dégénère ;
Les tests instant T ... ok , mais les jours qui suivent dieu seul le sait !

Xavier
Xavier
3 ans

Il est important de toujours croire que les choses puissent se faire mais il est inconscient de rapporter sur votre île des problèmes potentiels. Tester oui mais vous le savez C est une photo à un instant T. Le lendemain vous pouvez être positif. Je suggère de maintenir la course mais pour les locaux et pour les Oreilles avec report sur l année prochaine. Courage ensemble on y arrivera.

Gjf
Gjf
3 ans

Moi je pense qu'il faut laisser tomber cette année et garder toutes les personnes déjà inscrites pour l'année prochaine après réflexion je pense que je vais me retirer laisse place au inconscient l'organisateur ne cours pas il est pas inquiet plus pour sa poche

manala
manala
3 ans

oté Grand Raid lé dann nout sang sa!!!!ici la Réunion kréol i viv po sa ....a traver Nout Grand Raid !!!! mersi mersi Grand Raid touzour vivan !!!!

RIRI
RIRI
3 ans

Ce sera de toute façon très difficile de faire respecter la distanciation pour une telle épreuve de masse et chacun sait qu'il est compliqué de faire respecter les consignes dans l'effervescence du moment.Merci à mr Chicaud et toute l'organisation pour maintenir les épreuves et je souhaite une belle réussite à cette édition compte tenu des circonstances

Alain
Alain
3 ans

4 commentaires qui sont exactement les mêmes qu'avant la réouverture de Gillot....!Depuis la réouverture de cet aéroport, c'est l'apocalypse à La Réunion? Vive le Grand Raid, vive le sport!

The truth
The truth
3 ans

Des dangereux et des inconscients ceux qui veulent organiser et maintenir cette manifestation. Les cas vont exploser et la Reunion ne se relèvera pas . Réunionnais mobilisons nous nous ne pouvons pas laisser cela se faire !!!

Mayaqui, depuis son mobile
Mayaqui, depuis son mobile
3 ans

Ça craint ...
Les Compétiteurs viennent d'horizons différents , des quatre coins de la planète !
Rassembler tant de monde sur l île c'est faire rentrer le loup dans la bergerie !
De l inconscience à mon humble avis ...

S'abstenir.
S'abstenir.
3 ans

Dans les circonstances sanitaires actuelles, il n'y a AUCUNE raison de maintenir le GR... la sagesse serait d'annuler la manifestation purement et simplement !

7AC
7AC
3 ans

Vraiment n'importe quoi, le nombre de personnes engagées, et tous ceux qui viennent par avion, distanciation sociale 0, vous voulez vraiment infecter le peuple Réunionnais !