
A l’origine, le texte portait sur un renforcement des pouvoirs de la police municipale, dans un contexte de hausse des violences et de menace terroriste. Mais le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin a cru bon d’ajouter des dispositions relatives à la vidéo-surveillance (notamment par drone) et surtout à l’interdiction de diffusion malveillante d’usages des forces de l’ordre sous peine d’un an de prison et de 45 000 euros d’amende.
Après une levée de bouclier massive, notamment du monde la presse qui voyait sa liberté d’informer ouvertement mise à mal, Gérald Darmanin a finalement accepté d’apporter dans cet article 24 des garanties sur "le droit d’informer", précisant que l’intention malveillante contre les forces de l’ordre doit être "manifeste". Une modification qui n’a guère apaisé les esprits, "l’intention manifeste" étant un principe flou soumis à l’appréciation des juges
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Cette loi, malgré ses aménagements, est et reste profondément liberticide, faisant peser une épée de Damoclès sur chaque journaliste prenant l’initiative de capter une image, avec l’intention de faire son métier, celui d’informer, mais qui pourrait être interprétée comme malveillante par un juge.
En effet, sur quels éléments le juge, qui n’était pas sur le théâtre de la manifestation ou de l’opération des forces de l’ordre, pourra-t-il se baser pour juger du caractère malveillant ou non de la couverture médiatique ? Qui le juge préfèrera-t-il croire entre un journaliste et un représentant des forces de l'ordre en cas de poursuite devant les tribunaux ? A partir de quel moment peut-on estimer qu’il y a atteinte à "l’intégrité psychique" d’un policier ou d’un gendarme ? Comment ne pas craindre des abus et des faux témoignages de représentants de forces de l’ordre alors que certains sont capables de masquer volontairement et avec préméditation leur RIO (référentiel des identités et de l'organisationen intervention), rendant alors leur identification impossible, ce qui avait d’ailleurs été pointé du doigt par l’ancien ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner durant la crise des gilets jaunes.
Cette protestation du monde la presse, et des Français en général est donc tout à fait légitime, tant cette loi porte des atteintes graves aux libertés fondamentales de notre pays.
On peut aussi s’interroger sur la pertinence de cet article 24 alors que des lois existent sur le droit à l’image et la protection de tous les citoyens contre l’exploitation malveillante de leur image. Ces lois ne suffisent-elles pas d’elles-mêmes ? Les forces de l’ordre ont-ils besoin d’une loi spécifique ? Est-ce la récente médiatisation d’images de différentes bavures policières et d’opérations de maintien de l’ordre qui tournent mal qui sont à l'origine d'une telle mesure ? Le tout en sachant que cette médiatisation abouti parfois à des condamnations judiciaires.
Est-ce de cela qu'ont peur le gouvernement et une partie des forces de l'ordre. Si tel est le cas, ne leur faut-il pas plutôt respecter les lois, plutôt que pourchasser ceux montrant les bavures ?
Très clairement, notre démocratie va mal. Le peu de mobilisation des électeurs en est la criante illustration. Non content d’avoir réussi à démobiliser les électeurs, le gouvernement d’Emmanuel Macron veut désormais purement et simplement les faire taire en prenant des mesures coercitives ne manquera pas de penser une bonne partie de l'opinion publique.
Nicolas Sarkozy, qui fut un des chantres de la politique sécuritaire du pays, n’a pas osé prendre de telles mesures en termes de restriction des libertés. Son fils spirituel, Gérald Darmanin, aura réussi l’exploit d’aller beaucoup plus loin, et de menacer durablement et gravement notre démocratie en écorchant ouvertement la liberté d’expression et le droit d’informer, dira aussi cette même partie de l'opinion publique.
C'est aussi cette partie de l'opinion publique qui se lève et manifeste pour dire non au liberticide. C'est tout à son honneur et finalement à l'honneur de cette France dire des libertés..
mb/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com
18 Commentaire(s)
Maintenant les temps on changé et nous avons les travailleurs pauvres, les chÃ'meurs, les ado sans avenir .. c est dur .
Des gens reçoivent des retraités de misère, les agriculteurs ont des fins de mois plus que délicates .., les invalides reçoivent une pension misérable.
Je pense profondément qu' il faut aider d abord notre peuple ...
Nous ne pouvons pas porter toute la misère du monde sur nos épaules , même si mon cÅ"ur est dans la compassion pour ces pauvres gens
Mais croyez vous que nos enfants arriveront à vivre dans ce pays où des individus appliquent leur propre loi , avec les débordements que l'on connaît ?
Mais pas mal de drÃ'les d'oiseaux ont peur de la loi sécurité globale surtout !!!
Les agressions et dégradations n en finissent plus ; notre week end de petit village, ou l'on se croyait à l'abri, a été sans dessus dessous a cause d actes de vandalisme et violence ; bagarre à la machette pour une histoire de chicha, plaques tombales cassées au milieu des bouteilles de bière sur un tombeau, feu dans le cabanon d'un papy bien tranquille, voitures rayées et vitres cassées ...... et au milieu de tout ça .... un énorme feu d artifice qui a fait peur à tous dans la moitié du village , en plein confinement .....
(et pas loin, le fusil sorti au supermarché a cause d'une obligation de port de masque par agent de sécurité ! ).
Il a fallu l intervention du maire, de la PM, de la gendarmerie de la ville proche pour venir à bout de ces nuits de folie ....
Nous ne sommes plus au pays des bisounours .......
Alors, les innocents ne craignent pas la loi sur la sécurité globale , franchement non !!! ils la réclament ! On a trop laissé le laxisme s installer ! Et les associations l'ont bien aidé....................Les temps ont changé .....