Insee

Forte croissance des emplois touristiques entre 2011 et 2018

  • Publié le 9 décembre 2020 à 02:57
  • Actualisé le 9 décembre 2020 à 06:46

"Entre 2011 et 2018, à La Réunion, l'emploi dans les activités liées au tourisme augmente fortement (+ 37 %), soit une croissance 2,3 fois supérieure à celle de l'emploi total. Ces activités liées au tourisme emploient 13 500 personnes en 2018, soit 4,6 % de l'emploi total" indique l'Insee ce mardi 8 décembre 2020. Les non-salariés occupent 20 % des emplois touristiques, contre 12 % de l'ensemble des emplois. Leur nombre a d'ailleurs augmenté plus fortement entre 2011 et 2018 que celui des salariés. L'hôtellerie et la restauration regroupent 4 700 emplois touristiques, soit un tiers de ces emplois. Suivent les transports intérieurs (locations de voitures, taxis, etc.) et les activités récréatives et de loisirs. "Le TCO et la Civis génèrent les deux tiers des emplois liés au tourisme en 2018. Dans ces deux intercommunalités, environ 6,5 % des emplois sont concernés contre 3,1 % des emplois à la Cinor et environ 2,5 % à la CASud et à la Cirest" ajoute l'institut de la statistique dont nous publions le communiqué ci-dessous.

"Au 1er janvier 2018, les activités liées au tourisme génèrent 13 500 emplois à La Réunion (Pour comprendre), soit 4,6 % de l’emploi total. Un emploi touristique sur cinq est occupé par un non-salarié. En 2014, en moyenne annuelle, 4 % des emplois en France métropolitaine étaient liés au tourisme. Néanmoins, il existe de fortes disparités entre régions métropolitaines et selon les saisons.

Le Schéma de développement et d’aménagement touristique de La Réunion, portant les orientations stratégiques à l’horizon 2020, indiquait dès 2004 que le tourisme constituait " le meilleur potentiel de création de valeur ajoutée et d’emploi ". La Réunion dispose en effet d’attraits touristiques certains, comme en témoigne l’inscription en 2010 du cœur de son Parc national au Patrimoine mondial. Mais l’île doit faire face à des destinations concurrentes dans l’océan Indien, comme Maurice ou les Seychelles.

Depuis 2011, une forte croissance des emplois touristiques

Entre 2011 et 2018, les emplois touristiques augmentent fortement à La Réunion (+ 37 %, soit + 3 700 emplois – (figure 1). La dynamique est 2,3 fois supérieure à celle de l’emploi total (+ 16 %). De fait, la part des emplois touristiques dans l’emploi régional progresse sensiblement depuis 2010 (3,9 % contre 4,6 % en 2018).

La forte hausse du nombre de touristes extérieurs explique en grande partie celle des emplois touristiques : leur nombre est passé de 420 300 en 2010 à 507 600 en 2017 (+ 21 %). Ces nouveaux visiteurs génèrent des besoins croissants, notamment dans les secteurs directement tournés vers les touristes, comme l’hôtellerie. Toutefois, d’autres secteurs, qui répondent aussi par ailleurs aux besoins de la population résidente, comme la restauration ou le commerce, profitent également de ces visiteurs.

Le tourisme a pu également se développer sur la période grâce aux résidents. La hausse de leur niveau de vie favorise une diversification de leur consommation et les amène à se tourner davantage qu’avant vers des activités touristiques. Entre 2007 et 2017, le niveau de vie moyen des 40 % de Réunionnais aux revenus intermédiaires (niveau de vie compris entre le 2e et le 4e quintile) augmente fortement : + 1,7 % en moyenne annuelle.

Hébergement et restauration : un emploi touristique sur trois

En 2018, l’hébergement et la restauration induisent 4 700 emplois touristiques. Ce sont 35 % des emplois touristiques de l’île (figure 3). Ces deux secteurs aux activités fortement liées, partageant pour partie une clientèle commune, contribuent fortement au développement touristique de l’île. Ils arrivent en tête des activités touristiques qui emploient le plus grand nombre de salariés.

Le dynamisme de ces secteurs tient aussi aux touristes locaux. Ainsi, l’hôtellerie-restauration tient une place croissante dans le budget des Réunionnais. Leurs dépenses moyennes dans les restaurants, cafés ou assimilés, sur place ou à emporter, bondissent de 30 % entre 2011 et 2017.

Concernant le seul secteur de l’hébergement (hôtellerie et autres hébergements), tous les emplois sont considérés comme des emplois liés au tourisme. Avec ses 2 500 emplois salariés et non salariés en 2018, il est le secteur qui génère le plus d’emplois touristiques (19 %). De 2011 à 2018, 400 emplois y ont été créés (+ 19 %). Cette hausse est néanmoins moins élevée que dans d’autres secteurs, ce qui explique que le poids de l’hôtellerie dans les activités touristiques recule un peu (21 % des emplois touristiques en 2011).

Sur les dernières années, l’offre hôtelière réunionnaise s’est étoffée dans la gamme des hôtels de trois étoiles ou plus. Ainsi, entre 2011 et 2018, le nombre d’hôtels dans cette catégorie double (24 en 2018), tandis que le nombre de chambres offertes progresse de 58 %. Ces hôtels, offrant une gamme de services plus étendue à leurs clients, nécessitent davantage de main-d’œuvre. En outre, l’élargissement de l’offre hôtelière dans cette gamme peut contribuer à concurrencer l’offre des pays voisins de l’océan Indien, comme l’île Maurice ou les Seychelles.

La restauration quant à elle doit son activité pour partie à la clientèle de passage, mais également aux résidents. La restauration hors du domicile est en plein essor, en lien notamment avec la hausse du nombre de personnes en emploi, qui déjeunent plus fréquemment à l’extérieur. Le secteur de la restauration génère 2 200 emplois touristiques en 2018, soit 44 % de plus par rapport à 2011. Les emplois touristiques progressent particulièrement dans la restauration rapide (+ 53 %), qui induit en 2018 autant d’emplois liés au tourisme que la restauration traditionnelle. Cependant, dans ce type de restaurants, l’emploi est plus fragile. Les non-salariés y sont deux fois plus nombreux que dans la restauration traditionnelle (35 % des emplois en 2017 contre 17 %). Les salariés sont quant à eux moins souvent en contrat à durée indéterminée (67 % contre 77 %), et travaillent davantage à temps partiel (38 % contre 25 %).

De nombreux nouveaux restaurants sont créés en quelques années sur l’île : le nombre de restaurants augmente ainsi de 32 pour 10 000 habitants en 2012 à 40 en 2017.

Dans l’hébergement-restauration, les emplois créés sont plus souvent qu’ailleurs des emplois courts et à fort turn-over. Ainsi, en 2019, à La Réunion, ce secteur occasionne 22 % des embauches alors qu’il ne regroupe que 3 % de l’ensemble des salariés.

Les transports intérieurs : 13 % des emplois touristiques

Derrière les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration, les transports intérieurs constituent le troisième secteur à concentrer le plus d’emplois touristiques en 2018, avec 1 800 emplois soit 13 % de l’ensemble des emplois touristiques. Ce secteur offre aux touristes différentes solutions pour visiter l’île : locations de voitures, taxis, excursions par car ou excursions en mer. Dans ces activités, tous les emplois sont considérés comme touristiques.

Entre 2011 et 2018, le tourisme a généré 350 emplois supplémentaires dans ce secteur (+ 23 %). Cette croissance a profité à parts égales aux taxis et aux entreprises de location de voitures.
Activités de loisirs, commerce non alimentaire : environ 10 % des emplois et une forte croissance depuis 2011

En 2018, le secteur des activités récréatives et de loisirs regroupe 1 600 emplois touristiques, soit 12 % des emplois touristiques. Ce secteur comprend divers types d’activités : à la fois des activités ciblées loisirs telles les parcs de loisirs, les ports de plaisance, les foires et salons de nature récréative, les activités de plage, mais aussi des activités liées au sport (clubs de sport, enseignement de disciplines sportives et de loisirs, etc.). Ces activités sont pour partie orientées vers les touristes, mais aussi vers les résidents permanents.

L’emploi touristique a fortement augmenté depuis 2010 dans le secteur des activités récréatives et de loisirs : + 760 emplois, soit un doublement des effectifs. La demande croissante des touristes extérieurs pour des activités de pleine nature explique pour partie cette dynamique. Ils sont de plus en plus nombreux ces dernières années à se tourner vers la randonnée, de loin l’activité la plus pratiquée (60 %). Les activités balnéaires (plongée, promenade en mer), le canyoning et les survols aériens sont également très prisés.

Le commerce de détail non alimentaire (magasins de vêtements et de chaussures, librairies, parfumeries, etc.) profite également des flux touristiques extérieurs et locaux. Les touristes peuvent en effet acheter des souvenirs dans les boutiques, des vêtements, etc. Ce secteur génère près de 1 500 emplois en 2018, soit un emploi touristique sur dix.

L’implantation de ces commerces non alimentaires progresse légèrement sur l’île entre 2012 et 2017 : de 29,7 magasins pour 10 000 habitants à 31,1.

Le secteur crée 650 emplois entre 2011 et 2018 (+ 77 % par rapport à 2011), essentiellement dans les stations-service, les pharmacies et l’habillement. En particulier, les stations-service se diversifient sur la période et voient leurs parts de marché croître sur certains produits, comme sur le tabac.

Les deux tiers des emplois touristiques dans le TCO et la Civis

En 2018, deux communautés d’agglomérations que sont le TCO et la Civis rassemblent les deux tiers des emplois touristiques de La Réunion (9 000 emplois). Dans ces intercommunalités, environ 6,5 % des emplois sont orientés vers les activités touristiques (figure 4), soit deux points de plus que la moyenne régionale.

Avec ses 4 900 emplois touristiques, le TCO est l’intercommunalité où le nombre d’emplois touristiques est le plus élevé (36 % du total des emplois touristiques). Les activités touristiques sont profondément ancrées sur ce territoire grâce à des atouts majeurs. Le tourisme de la côte Ouest est avant tout un tourisme balnéaire, à Saint-Paul et Saint-Leu. Les ports de plaisance (Saint-Gilles, Le Port) attirent aussi les touristes. Mais le territoire intègre également un tourisme des Hauts avec Mafate ou le Maïdo. Le TCO fait partie avec la Civis des territoires les plus visités par les touristes extérieurs.

Le TCO se caractérise par la part prépondérante des secteurs de l’hôtellerie et de la restauration dans l’emploi touristique. Ce territoire de la côte Ouest regroupe en effet 44 % des hôtels de l’île et concentre plus de la moitié de la capacité d’hébergement des hôtels classés. Les activités d’hébergement touristiques génèrent 1 400 emplois, soit 29 % de l’emploi touristique contre 19 % en moyenne régionale. Le poids de la restauration est moindre mais néanmoins conséquent avec 1 100 emplois, soit 22 % des emplois touristiques du territoire contre 16 % en moyenne au niveau régional.

La croissance des emplois liés au tourisme au TCO entre 2011 et 2018 (+ 1 800) est particulièrement marquée dans la restauration (+ 500 emplois), les activités récréatives et de loisirs (+ 400), ainsi que dans le commerce de détail non alimentaire (+ 300).

La Civis regroupe 4 100 emplois qui relèvent directement du tourisme. Ils représentent 30 % de l’emploi touristique régional. Ce territoire bénéficie aussi de la richesse et de la diversité de son patrimoine naturel : plages, randonnées, cirque de Cilaos. Saint-Pierre en est la principale commune (la troisième de l’île de par sa population), où transitent denombreux touristes avant de se rendre à la mer ou à la montagne.

Le commerce de détail non alimentaire génère 22 % des emplois touristiques de l’intercommunalité, soit deux fois plus que la moyenne régionale. Le nombre de commerces non alimentaires y est élevé : 36,5 pour 10 000 habitants, contre 31,1 à La Réunion.

Bien implantés sur ce territoire, les petits commerces alimentaires et les grandes surfaces génèrent en parallèle 450 emplois liés à la fréquentation des touristes, soit un emploi touristique sur dix.

Entre 2011 et 2018, la Civis enregistre 1 000 emplois touristiques supplémentaires. Deux secteurs génèrent la moitié de ces emplois : la restauration et les activités récréatives et de loisirs. En particulier, à l’instar des autres territoires, l’implantation des restaurants se développe : de 36,2 restaurants pour 10 000 habitants en 2011 à 44,2 en 2018".

 

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2 Commentaires
THOR, depuis son mobile
THOR, depuis son mobile
3 ans

quelle info ? 2018 la fin de l' étude ! on est en 2021 !!

JIB
JIB
3 ans

Un gros gachis,le tram-train serait probablement en service...L'idée va en être reprise, pour qu'elle réussisse les lieux desservis doivent être au plus près des habitants avec des parkings pour laisser puis retrouver sa voiture. merci pour votre article.