Arrêté mardi dernier lors du coup de filet anti-terroriste mené par la direction générale de la sécurité intérieure, un jeune homme de 24 ans est ressorti libre de sa garde à vue dans la soirée du jeudi 4 juin 2015. Après plus de 48 heures d'auditions, aucune charge n'a été retenue contre ce père de famille, indique une source proche de l'enquête. Tout comme quatre autres personnes, il avait été interpellé dans le cadre du démantèlement d'une filière djihadiste présumée.
Le Réunionnais de 24 ans a été libéré par les forces de l'ordre après trois jours de garde à vue. Le Dionysien était soupçonné de vouloir partir faire le djihad en Syrie. Ce jeune père de famille, habitant le centre-ville du chef-lieu, était vu par les fidèles de la mosquée de son quartier comme quelqu'un qui s'était renfermé sur lui-même. "On voit que ce sont des gens avec une façon de penser différente, mais quand on essaie de discuter avec eux, ils prennent leurs écarts", ont indiqué les responsables d'un lieu de culte situé à deux pas du domicile de l'individu qui avait été mis en cause.
La veille, c'est une femme de 62 ans qui était également ressortie libre de sa garde à vue. La sexagénaire, qui aurait financé le voyage en Syrie de son fils, a immédiatement repris le travail après sa libération. "C'est un vrai soulagement. Aucune infraction, aucun délit n'a été retenu contre ma cliente", a déclaré son avocat Patrice Selly. Un premier versement a été effectué au jeune homme alors qu'il se trouvait en Turquie. Mais les enquêteurs soupçonnaient la mère de famille d'avoir envoyé davantage d'argent.
Ce vendredi, des jumeaux de 18 ans, qui auraient voulu partir au Moyen-Orient ont été déférés au Palais de justice de Saint-Denis. Récemment convertis à l'islam, les deux frères ont été mis en examen pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes terroristes. Après avoir été présentés devant un juge d'instruction, ils sont ressortis libres sous contrôle judiciaire. Les avocats des deux jeunes hommes pointent du doigt la responsabilité d'un prédicateur salafiste qui aurait eu une grande influence sur leurs clients.
Ce dernier - présenté comme le "cerveau" de la filière djihadiste supposée - devrait être transféré dans les prochaines heures au pôle antiterroriste du tribunal de grande instance de Paris, a indiqué Jean-Christophe Molière, l'avocat de l'un des jumeaux mis en examen, à l'AFP. Le jeune homme de 21 ans aurait exercé son influence sur six personnes qui seraient déjà parties en Syrie. Ce recruteur serait notamment à l'origine du départ de Nassirdine Mzé, un Saint-Andréen mort en Irak au début du mois d'avril dernier lors d'une opération de l'armée contre les forces de Daech.
Au total, cinq personnes avaient été interpellées le 2 juin dernier par les policiers de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et du groupement d'intervention de la police nationale (GIPN). Ce coup de filet anti-terroriste - une première dans un territoire ultramarin - a eu lieu dans le cadre des enquêtes menées sur les réseaux islamistes à La Réunion et notamment sur une filière d'acheminement de djihadistes vers la Syrie. Pour rappel, selon des chiffres du ministère de l’Intérieur publiés en mars dernier, 48 cas de radicalisation ont été signalés aux autorités à La Réunion depuis le mois d’avril 2014.
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