LIVE - Agression mortelle à Grand-Bois : deuxième jour de procès

Pour Jimmy Célina, les victimes étaient "plus coriaces" qu'il ne le pensait

  • Publié le 1 février 2017 à 23:25

Ce mercredi 1er février 2017, se poursuit le procès des auteurs présumés de l'agression mortelle du couple Aho-Nienne. Les gramounes ont été sauvagement attaqués à coups de barre de fer en janvier 2015. Evelyne Filomar et Elsa Gonthier, deux des accusées, ont été interrogées ce mardi par la cour.

18h51 : L'audience est suspendue. Elle reprendra ce jeudi à 8h30.

18h46 : En ce qui concerne Evelyne Filomar, c'est un narcissisme qui est présenté en premier lieu. Dotée d'un niveau intellectuel dans la moyenne, elle a connu une enfance et adolescence sans père. Elle présente des troubles identitaires et pu présenter des troubles alimentaires tels que de la boulimie. Aucune pathologie mentale n'a été détectée chez l'accusée. Un sentiment d'infériorité et de frustration a pu "favoriser son passage à l'acte".

18h40 : Au vu de la défaillance du système de visioconférence, c'est le président de la cour qui se charge de lire les rapports de l'expert. En ce qui concerne Jimmy Célina, la séquestration est considéré comme anticipée. Le sujet est perçu comme ayant le rôle principal. Il a élaboré une tactique précise.

18h18 : En parlant de Mickaël Robert : "Si le couple Filomar-Célina ne lui avait rien proposé, il n'en serait pas là" estime l'expert. L'argent facile a été un moteur pour le jeune homme. Maître Khlifi-Ethève se demande si cette motivation a pu être liée à la volonté de satisfaire d'éventuels besoins de sa concubine.

17h35 : La seconde expertise se poursuit, sans apporter pour le moment de nouveau élément marquant. Pour le psychiatre, les carences affectives d'Elsa Gonthier durant l'enfance peuvent lui conférer une certaine vunérabilité.

16h55 : Après une courte suspension de séance, un second expert intervient. Il indique que Carole Gravier avait "surtout peur d'Evelyne Filomar". La notion de contrainte revient dans son discours.

16h31 : Concernant son acharnement sur les victimes : "Pour moi, c'est une irritation de caractériel, il y a un échappement au contrôle émotionnel, elle sait qu'elle frappe, mais la répétition des coups s'inscrit comme la perte de contrôle" juge l'expert.

Maître Raffi souligne qu'Evelyne Filomar s'était tatouée le nom de sa mère. Un tatouage maintenant effacé.

16h17 : Maître Hoarau, de la partie civile, émet l'hypothèse qu'Evelyne Filomar et Jimmy Célina aient pu fausser l'expertise du psychiatre.

"Dans cette affaire, on a deux principaux accusés qui reconnaissent globalement les faits. Quand elle (Evelyne) pleurer face à mois, je ne pense pas qu'elle est en train de simuler. Surjouer, oui, elle peut. Mais elle était touchée, marquée, par les conséquences de son acte" conclue l'expert. Dans le box des accusés, Evelyne Filomar reste prostrée.

15h57 : Du côté d’Evelyne Filomar, des tentatives de suicide, des épisodes de dépression ainsi qu’une consommation de zamal et d’arthane ont été constatées. Elle n’est pas bipolaire, n’a pas de maladie mentale. Le niveau intellectuel est correct, "situé dans la bonne moyenne". Sa personnalité est vue comme "parfois fragile". Entêtement, tonicité la caractérisent.

Lors de l'expertise, elle semble presque revivre la scène, indique l'expert. "J'ai tapé, tapé, tapé" a t-elle précisé. Elle a presque immédiatement pris conscience de la gravité des coups. Elle exprime des regrets et se déclare perplexe : "Je pensais pas que je pouvais tuer".

L'expertise a déterminé qu'aucun élément psychiatrique n'a pu abolir ou altérer son discernement. Le psychiatre rappelle qu'initialement, Evelyne Filomar ne devait pas participer. Elle reconnaît avoir "tapé fort" et "décrit l'irritabilité" face à l'absence de coopération de la part des victimes. "Ce n'était pas aussi facile que prévu" a t-elle concédé. Elle apparaît fortement marquée par son acte. L'expert estime que son "émotivité" était "naturelle".

Pour rappel, le casier judiciaire d'Evelyne Filomar compte déjà 5 vols avec violence.

Elle a bien reconnu avec l'expert que l'absence de réponse des époux Aho-Nienne l'a poussée à continuer son massacre.

15h00 : Concernant Jimmy Célina, c'est un sujet "sans antécédent psychiatrique lourd" avec "une consommation de zamal" et d'alcool qui a accompagné son évolution. Ses acquis scolaires sont satisfaisants, il se décrit comme "bon élève", capable de se concentrer. Il s'agit de quelqun de "plutôt détendu, relâché". Il assume son rôle de "concepteur du projet". Du côté des éléments dominants, "impulsivité", il se décrit comme "plutôt égoïste, tête dure".

L'accusé sait ce qu'il lui est reproché. Le motif : trouver la recette du jour. Spontanément, il indique que c'était son idée mais : "Ca devait pas se passer comme ça, ça a déraillé". Pourquoi ? "Personne n'a pu dire où était l'argent, Evelyne mettait des coups de fer à tout le monde". Il se décrit comme "étonné" par le comportement de sa compagne, mais qu'il "ne peut pas lui en vouloir", au vu de son "passé difficile". Une personnalité tranchée, assurée, tonique. Il s'en "veut beaucoup" de "n'avoir rien pu faire" pour empêcher ce carnage.

"Je pense qu'il va être marqué par cette affaire" estime l'expert. Sa conclusion : pas de trouble mental, un sujet tout à fait correct, avec des fonctions intellectuelles opérantes, des facilités relationnelles, mais un profil franc avec une dimension d'impulsivité et d'instabilité.

Le président de la cour se demande si "le train a déraillé autant que ça", car il aurait pu tenter une manoeuvre pour éviter que les choses ne continuent de dégénérer. Il a bien utilisé la violence pour faire parler. Le psychiatre parle bien d'un "voleur qui peut être violent".

L'avocat général s'arrête sur l'idée d'une "lâcheté singulière", à travers ce projet de ligoter des persnnes âgées. "Il est évident que la facilité est un élément intégré dans le scénario" répond l'expert. L'argent agirait comme des oeillères. Lors de l'expertise, il a indiqué que les victimes étaient "plus coriaces" qu'il ne le pensait.

14h27 : Une "consommation de zamal depuis l'adolescence" a été observée chez Mickaël Robert. Son niveau intellectuel se situe dans la moyenne faible. Il est "réservé, un peu timide". Le "sujet encore un peu immature" n'est pas paru "sûr de lui" dans son rapport à autrui et au monde.

"Adapté, sociable", Mickaël Robert reconnaît un aspect parfois "colérique", ce qui est pondéré par son immaturité. Dans le récit de sa version des faits, il apparaît "explicite". Lors de l'expertise, il a affirmé avoir "entendu la vieille femme crier".

Devant ses parents, il a ressenti de la peur et de la honte : "Je m'en veux, j'en veux aussi à Evelyne et Jimmy". Pour l'expert, aucun élément psychiatrique n'a pu abolir son discernement. "Motivé par l'argent", il se prête néanmoins une hésitation lorsqu'il raconte sa version, ce qui est en cohérence avec sa personnalité. Le fait de se tenir devant cette cour pourrait jouer "un rôle de dissuasion".

"On voit que le fait de voler et de donner un coup est assumé" constate l'expert. Concernant l'attribution des rôles, il pense que Mickaël Robert subissait une "pression" pschologique. Il ne semble pas assez "tenace" tant face aux enquêteurs que dans le groupe de voleurs. Le président de la cour se demande s'il a pu se sentir "valorisé" d'être choisi pour participer au braquage. "Il a une vision simpliste" de ce qui se trame, due à son "profil de suiveur" et à son "immaturité".

Maître Hoarau, de la partie civile, se demande si Mickaël Robert peut ne pas assumer la vérité.

14h08 : L'expertise se poursuit avec le cas d'Elsa Gonthier. Pas d'antécédent psychiatrique mais "une consommation de zamal et d'arthane depuis l'adolescence" qui a accompagné son évolution. Il la décrit comme une jeune femme "tonique, impulsive, parfois un peu instable mais autonome sur la plan mental". Elle est également plutôt "secrète". En conclusion, il s'agit d'une personnalité un peu "introvertie" au niveau du relationnel.

"Elle sait ce qu'on lui reproche et situe son rôle final" indique l'expert. Elle a précisé s'être "sentie complice". Lors de l'expertise, elle a parlé d'Evelyne Filomar : "Elle m'impressionnait un peu, mais je n'avais pas peur d'elle". Pas de possibilité d'altération de discernement au moment des faits, selon le psychiatre. Elsa Gonthier était bien lucide au moment de ses actes. Mais pour "la petite voleuse un peu instable", ce coup semblait "trop gros pour elle". L'avocat général n'est pas d'accord avec cette qualification d'un "passé de petite voleuse".

"On est en présence de quelqun qui ne craint pas d'éventuellement assommer des gens pour faire main basse sur le coffre-fort" avance t-il.

L'avocat d'Elsa Gonthier interroge l'expert sur la contrainte qu'a pu ressentir la jeune femme en présence d'Evelyne Filomar et de Jimmy Célina.

13h45 : L'audience reprend avec l'expertise psychiatrique, via visioconférence. Antécédents, question de la reponsabilité, personnalité... plusieurs éléments seront analysés.

L'expert commence son rapport avec Carole Gravier : "C'est une jeune femme qui n'a aucun trouble mental. Son niveau intellectuel est correct, avec des fonctions cognitives qui sont du niveau moyen-faible".  Sa personnalité apparaît comme "calme, adaptée". Elle désigne les Aho-Nienne comme des "chinois". Pour l'expert, elle dispose d'une personnalité "sans trait saillant". Il explique sa non-dénonciation des faits par la "peur" d'être impliquée. "Elle se sentait subjectivement, directement impliquée parce qu'elle était au courant" avance t-il comme hypothèse.

Maître Georges André-Hoareau rappelle le rapport du psychologue sur la jeune femme, qui évoque des fragilités ayant pu entraîner un sentiment de contrainte. Ce à quoi l'expert répond : "On est sur des hypothèses et pas dans les têtes des uns et des autres".

Au sujet du couple que Carole Gravier formait avec Mickaël Robert, le psychiatre ne peut pas véritablement déterminer les rôles de dominant et de dominé.

13h00 : La séance est suspendue pendant 30 minutes.

12h50 : Si Elsa Gonthier et Mickaël Robert parlent de Jimmy Célina comme d'un individu menaçant, il estime que c'est "leur avis à eux". Il reconnaît cependant qu'il peut "être menaçant". 

Maître Raffi : "Qu'est ce qui vous fait peur aujourd'hui ?" Jimmy Célina : "La prison à perpétuité". "Le jugement de votre conscience, vous le craignez ?" Jimmy Célina hésite longuement avant de souffler : "J'essaie de soulager ma conscience... Même en disnt la vérité, cela m'a rendu mal. Il faudra que j'apprenne à vivre avec ça." Il évoque une "très grosse culpabilité" sur ses épaules. Avant le pardon des autres, l'accusé estime qu'il est déjà difficile pour lui de "se pardonnez soi-même".

12h48 : Remarque de l'avocat général : "Vous êtes sûrs que vous ne savez pas, dès le lendemain, qu'ils sont morts ? Vous faites partie des derniers dans le département à apprendre qu'ils sont morts. C'est étrange."

12h46 : "Comment Mickaël se retrouve avec des billets gommés de sang ?" s'interroge l'avocat général. "C'est à lui de répondre de ses actes" répond sèchement Jimmy Célina.

"Vous êtes le premier, dans cette procédure, à parler de fête" rappelle l'avocat général en évoquant le repas au restaurant le lendemain.

12h41 : L'avocat général : "Mickaël Robert a entendu Émile Aho-Nienne supplier. Et pendant ce temps-là, Evelyne Filomar tape." Il rappelle que Jimmy Célina a "donné beaucoup de coups de poing" à un vieil homme d'1m50. "Ça ne s'est pas passé comme on l'avait prévu" concède t-il.

Il reconnaît d'un signe de tête que, si Evelyne Filomar tapait, c'était pour faire parler le couple. "Donc, on n'a pas quelqun qui perd les pédales" conclue l'avocat général. 

12h37 : L'avocat général cherche à déterminer l'objectif de Jimmy Célina. Ce dernier souhaitait faire parler le couple pour trouver le coffre. Selon ses dires, Mickaël Robert interrogeait aussi les victimes.

12h30 : Il indique avoir bien expliqué à Elsa Gonthier ce qui était prévu. L'avocat général revient sur la barre de fer. Selon les déclarations de Jimmy Célina, c'est Mickaël Robert qui l'avait dans les mains alors qu'ils entraient dans la cour.

"Les seuls coups que j'ai donné, c'est avec les mains" se défend l'accusé.

12h26 : "C'est moi qui ai eu l'idée d'emmener la barre de fer" "Devant le juge d'instruction, vous aviez dit que c'était Madame Filomar". Jimmy Célina qualifie l'outil "d'arme de dissuasion".

12h21 : Si Maître Hoarau admet que Jimmy Célina ne souhaitait pas que "ça se dérape à ce point-là", il s'interroge : "Vous n'êtes pas intervenu parce que vous vouliez faire parler cette famille ?". L'accusé explique que deux ans se sont passés depuis les faits et qu'il s'est depuis, "remis en cause".

"J'avais une autre mentalité, une autre vision" se justifie t-il.

12h13 : "Vous pensiez qu'il y avait combien d'argent chez les Aho-Nienne ?" "J'ai pas d'idée précise." Il ne "croit pas" qu'il y avait un bâton en bois, en plus de la barre de fer.

Maître Hoarau, de la partie civile, s'interroge sur l'impression de sincérité qui se dégage de Jimmy Célina. "Il y a toujours un mais, vous mettez toujours une excuse comme vos enfants" s'étonne l'avocat.

12h07 : Le président de la cour interroge Célina sur Mickaël Robert. Est-ce qu'il l'a vu donner des coups ? L'accusé préfère dire qu'il n'a rien vu de ce "qu'il se passait dans son dos".

11h55 : Jimmy Célina : "C'est horrible ce qu'on a fait, mais je peux pas juger une personne sur une erreur. Evelyne reste ma copine, la mère de mes enfants". 

11h51 : "J'ai pris peur, il avait deux morts et j'ai jamais fait de prison" déplore t-il en précisant qu'il a pensé au suicide. Raisonné par sa compagne, il indique avoir voulu "soulager au maximum" Mickaël Robert.

"Nous tous accusés, on avait des enfants de moins d'un an" rappelle t-il.

11h37 : Lorsqu'il a échangé un regard avec Evelyne Filomar, il "ne l'a plus reconnue". Lui-même ne sait pas d'où est venue toute cette "violence", toute cette "haine".

"Quand on a pris la fuite, j'ai pris Evelyne par la main et je l'ai emmenée avec moi" raconte Jimmy Célina en poursuivant son récit. S'il était "conscient de ce qu'il venait se passer", il a tenté de la réconforter. "J'ai jamais vu autant de sang comme ça dans ma vie" souffle t-il. C'est lui qui a eu l'idée de jeter les vêtements à l'horloge, à la Plaine des Cafres. "Je refusais de croire qu'Evelyne les avait tué" indique t-il. Tout au long du discours de Jimmy Célina, Evelyne Filomar reste prostrée.

11h26 : L'audience reprend avec la version des faits de Jimmy Célina. Il tient d'abord à exprimer ses regrets "les plus sincères" même s'il se sent incapable d'affronter du regard la famille. Le compagnon d'Evelyne Filomar reconnaît que c'est son idée initiale de vol qui a provoqué cet enchaînement de violence.

Il dit ne "pas avoir eu le réflexe de tout arrêter" lorsqu'il a vu Madame Aho-Nienne qui ne bougeait plus. "On n'a plus réfléchi à tout ça, j'étais dépassé par les événements" regrette t-il. "C'est pas facile d'être à ma place, mais pour soulager ma conscience, j'ai besoin de parler. Il (en parlant de Mickaël Robet) sait qu'il a porté des coups, il faut assumer".

11h11 : La séance est suspendue quelques minutes.

11h04 : Il est interrogé sur sa relation avec Carole Gravier. Devant le juge d'instruction, il a indiqué qu'elle était innocente et qu'elle devait sortir "pour s'occuper des enfants".

10h54 : Son avocate l'invite à être plus cohérent tant il ne "lui facilite pas la tâche".

"Vous avez volé, commis des violences qui ont entraîné la mort alors qaue vous n'aviez pas cette intention. Vous êtes dans le même paquet que Madame Filomar et Monsieur Célina dans ce dossier" martèle t-elle, exaspérée en le reprenant sur sa version des faits.

"Il faut le dire, que vous avez entendu cette pauvre petite victime (Odette Aho-Nienne) crier ! Qu'est ce que vous avez ressenti à ce moment là ?" "J'ai paniqué" lâche Mickaël Robert. Dans la salle, un proche éclate en sanglots.

10h50 : Les questions de l'avocat général se poursuivent. "Ce que je sais, c'est que si c'est difficile pour vous de dire que vous avez vu les coups portés par les autres, c'est parce que vous en portez vous-même. Et ça, c'est difficile à assumer" conclue t-il.

10h29 : "Vous ne dites jamais la même chose, vous prenez le costume de l'ahuri. Vous vous molquez aujourd'hui de la cour d'assises" remarque l'avocat général. Pour rappel, Mickaël Robert encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Il est à nouveau repris sur sa découverte de la barre de fer. Le discours du jeune homme est incohérent. Son avocate le reprend séchement : "Arrêtez de nous faire tourner en bourrique ! Il y a votre famille dans la salle et une famille endeuillée !".

10h25 : Le jeune homme devait s'occuper des chiens. Maître Omarjee : "On vous parle des personnes on vous parle du plan, vous ne vous êtes pas dit que ce serait un vol avec violences ? Vous saviez qu'il fallait être un peu violent".

10h17 : Mickaël Robert affirme "ne pas avoir vu le temps passer". Maître Omarjee : "Vous les avez vus, vous avez vu la souffrance, la peur. Vous, vous étiez paniqué."

Le jeune homme insiste : "Je ne peux dire ce que je n'ai pas fait, ce que je n'ai pas vu".

10h06 : "Qu'est ce que vous avez fait pendant une heure à l'extérieur ?" insiste l'avocat général. Mickaël Robert assure avoir dit à Evelyne Filomar qu'il était "inutile de taper sur les personnes".

Il assume le coup de genou donné à l'un des fils Aho-Nienne mais il martèle toujours n'avoir rien vu de ce qu'il s'est passé dans la cuisine. Maître Hoarau : "Comment expliquez-vous que 4 personnes ont été passées à tabac et que vous n'ayez rien vu, rien entendu ? Vous restez 45 minutes dehors sans rien faire. J'ai l'impression que vous fuyez vos responsabilités et vos actes dans cette affaire".

09h54 : Maître Hoarau, de la partie civile, souhaite comprendre pourquoi Mickaël Robert décide de commettre un premier méfait "aussi dangereux".

L'accusé minimise sa responsabilité. Il assure que ce n'est pas lui qui a provoqué toutes ces blessures, mais "les autres".

09h48 : "J'ai vu Monsieur Aho-Nienne s'allonger sur sa femme pour la protéger" raconte Mickaël Robert. Une phrase qui attire l'attention du président de la cour : "Pour protéger, ça veut dire qu'il y a encore des coups" conclue t-il. "C'est quand même mieux de dire d'arrêter que de ne rien dire du tout" lui indique le président.

"Est-ce que vous affirmez que vous n'avez vu aucun coup porté par Evelyne Filomar à Madame Aho-Nienne ?" Il répond par la négative.

09h47 : Après le partage de l'argent, il a donné une partie de sa part à Carole Gravier pour "faire les courses".

09h42 : "Quand je suis sorti dans la cuisine, j'ai vu le père par terre, j'ai vu Jimmy se battre avec l'autre fils" Il a porté "au moins" un coup de genou à l'un des fils. Il ne peut "rien dire" sur ce qui s'est passé dans la cuisine.

09h37 : Il assure ne pas savoir qu'il y avait une barre de fer, car "elle était déjà dans la voiture". Il n'aurait pas touché la barre de fer, ni de "morceau de bois". Pourtant, ils sont plusieurs à parler d'un bâton dans la main du jeune homme. "Le seul bâton que j'avais dans les mains, c'est la canne de leur père" se justifie Mickaël Robert.

Il reconnaît avoir provoqué la chute d'Odette Aho-Nienne.

09h33 : "Il était hors de question de taper les personnes", se défend Mickaël Robert. Son rôle initial était de maîtiser l'un des deux fils. L'autre était pour Jimmy Célina et Evelyne Filomar devait "s'occuper des personnes âgées".

09h29 : Quand il apprend le décès des deux gramounes, il souhaite assumer ses actes. Le président de la cour chercher à comprendre pourquoi le choix d'Evelyne Filomar et Jimmy Célina s'est porté sur le jeune homme. "J'étais un peu naïf et influencable, j'étais sous l'effet, j'ai accepté" se justifie Mickaël Robert. Au moment des faits, il n'avait aucune condamnation inscrite sur son casier judiciare.

09h20 : "Quand Madame Aho-Nienne est entrée, j'ai entendu crier "Au voleur !" J'ai vu le plus jeune des fils, je lui ai mis un coup de genou au thorax" raconte-il. Il dit avoir redonné à Émile Aho-Nienne sa canne et l'avoir ramené à l'intérieur.

“Avec la panique“, il n'a pas pu ouvrir la porte de la résidence principale. Au moment où il jetait les clés, il a aperçu David Céleste arriver sur les lieux. "J'ai vu les yeux qui sortaient, les visages enflés, la vieille dame qui bougeait plus, j'étais tétanisé" lâche t-il. Il a ensuite pris la fuite. Les autres ne l'ont pas attendu et il a dû continuer à courir sur la plage. "J'ai marché jusqu'à trouver un transport qui puisse m'emmener au Tampon" poursuit le jeune homme. Il est entré "paniqué dans la salle de bains" chez lui. C'est là qu'il commence à expliquer à Carole que le vol s'est mal passé.

"Quand Jimmy m'a vu, il était content, je ne sais pas pourquoi" souffle t-il. Arrive ensuite le partage de l'argent. Il explique qu'il n'est plus parvenu à dormir par la suite et que Carole Gravier l'a pressé plusieurs fois de se rendre : "Au début, j'avais peur, j'avais aucun rapport avec la justice".

09h13 : C'est au tour de Mickaël Robert de répondre aux questions. Avant de commencer, il souhaite "présenter ses excuses" à la famille Aho-Nienne. Il est invité par cette dernière à parler plus fort. "Je suis désolé de ce qui s'est passé ce soir là" débute le jeune homme d'une voix étranglée, les mains dans le dos.

Il explique que lors de l'élaboration de la stratégie, Jimmy Célina et Evelyne Filomar lui ont servi plusieurs verres. "J'ai accepté sous l'effet" indique t-il. Il dit "n'en avoir fait qu'à sa tête, comme tout le temps" et assure qu'en cas de désistement, Célina lui aurait fait du mal.

9h04 : L'avocate de Mickaël Robert, Maître Khlifi-Ethève, l'interroge. "C'est qui qui commandait à la case ? Qui portait la culotte ? "Ah ben, c'est moi".

Maître Raffi rappelle à Carole Gravier son courrier envoyé au juge d'instruction. "Pensez-vous Madame, qu'un manipulateur annonce la couleur ? C'est logique ?" "Non." concède l'accusée. "Je n'irai pas plus loin, je ne veux pas vous metttre mal à l'aise. Vous pensiez que votre vie était en danger." "Oui, j'avais peur pour moi et mes enfants." Elle pensait que, si elle les dénonçait, elle aurait pu subir le même sort que les Aho-Nienne.

L'avocat d'Evelyne Filomar souhaite connaître la définition du chantage selon Carole Gravier. "Vous étiez pas en détention vous !" rétorque t-elle.

8h56 : "On exigeait que votre famille lui donne un mandat" rappelle Maître Georges-André Hoarau de la défense. L'avocat évoque le moment du partage de l'argent. Au sujet du repas du lendemain, "c'est parce que les enfants ont dit qu'ils avaient faim".

Au moment des faits, Carole Gravier a 22 ans. Elle explique que son histoire est "finie" avec Mickaël Robert depuis leur entrée en détention.

8h53 : Elle explique qu'Evelyne Filomar l'insulte sans cesse au centre pénitentiaire. "Pourquoi est-ce qu'elle vous menace ?" s'interroge l'avocat général. Carole Gravier assure ne pas plus comprendre les raisons de cet acharnement. Sur le courrier envoyé à propos du projet d'Evelyne Filomar de jouer la comédie face à la cour, elle maintient son propos.

8h52 : "Vous allez à Leclerc faire vos courses avec de l'argent qui vient de circonstances dramatiques. Ça vous pose pas de questions?" "Si !" rétorque Carole Gravier.

L'avocat général fait le parallèle avec Elsa Gonthier, qui a jeté l'argent dès qu'elle a appris le décès du couple Aho-Nienne.

8h49 : L'avocat général cherche à déterminer quel type de vol l'accusée avait à l'esprit avant les faits. "Vous savez qu'on est en train de constituer une équipe, qu'on va faire ça à plusieurs. On vous fait comprendre qu'on va aller à Grand-Bois chez des gens pour les ligoter" pose Bruno Badré.

Carole Gravier explique qu'à leur retour, elle comprend qu'il y a eu des violences et que le vol s'est mal passé. Mickaël Robert lui a même dit : "On dirait qu'il y a des personnes qui sont mortes".

8h58 : Leçon de morale de la part du président sur la dignité humaine et l'honnêteté. Carole Gravier écoute sans mot dire.

8h45 : "Nou lavai peur vraiment ! Bana i vien de tuer deux mounes, kwé mi sa fai ?" s'exclame t-elle. Carole Gravier n'est pas poursuivie pour complicité, mais pour recel de biens. Elle est accusée d'avoir profité d'une partie de l'argent qu'elle savait provenir d'un vol. Le président de la cour insiste sur les circonstances du coup, "horribles" et "dramatiques".

8h41 : Commencent les questions du président de la cour. "Vous avez été combien de temps avec M.Robert ?" "À peu près deux ans" "Vous le connaissiez bien".

C'est Carole Gravier qui a été contactée par Evelyne Filomar. Cette dernière lui a demandé si Mickaël Robert était partant pour le braquage. Elle savait donc le coup qui se tramait.  

8h38 : L'audience reprend avec la version des faits de Carole Gravier, poursuivie pour recel de biens. Elle risque une peine de 10 ans d'emprisonnement. Elle explique qu'elle était fâchée avec son compagnon Mickaël Robert, qui a participé aux faits. "Le lendemain soir, ma entendu que le couple était décédé, ma pa rend a moin compte de la gravité des faits" souffle la jeune femme.

Elle assure qu'elle n'était "pas bien" et qu'il n'a jamais été question de festoyer : "Je me suis réfugiée dans l'alcool". Elle dit avoir pressé son compagnon de se rendre.

Pour rappel, les faits se sont déroulés en janvier 2015. Émile et Odette Aho-Nienne se font sauvagement agressser à coups de barre de fer par trois individus et décèdent peu de temps après. Leurs fils sont également gravement blessés. Les cinq auteurs présumés ont été placés en détention provisoire suite à leur interpellation. Quatre d'entre eux risquent la réclusion criminelle à perpétuité. L'affaire avait provoqué colère et indignation sur toute l'île.

Ce mardi, Elsa Gonthier et Evelyne Filomar ont été les premières accusées à être interrogées. Entre pleurs et excuses, Evelyne Filomar s'est notamment fendue d'un long discours. L'avocat général et la partie civile se sont d'ailleurs interrogés sur sa sincérité. Revivez la première journée du procès avec notre précédent live.

mp/www.ipreunion.com

guest
2 Commentaires
Jean
Jean
7 ans

Tous consommateurs de zamal depuis l'adolescence, tous avec un niveau intellectuel plutôt faible...
Avis à ceux qui veulent légaliser cette cochonnerie !

Jose
Jose
7 ans

C'est pas facile à suivre votre façon de donner le compte rendu à l'envers, on lit de haut en bas, pas de bas en haut...
En tous cas, j'espère de tout coeur qu'aucun de ces barbares sanguinaires ne s'en sortira avant 30 ans minimum !