Le prêtre Fabrice Ibrahim a été mis en examen et écroué

Fervent croyant, le jeune garçon aurait été violé par le curé au coeur de la paroisse

  • Publié le 25 février 2017 à 08:42

Ce vendredi 24 février 2017, le prêtre Fabrice Ibrahim a été mis en examen et écroué pour viols et agressions sexuelles aggravés envers un jeune garçon, mineur au moment des faits, et sa mère. Il a reconnu ces faits qui se seraient déroulés de manière quasi-hebdomadaire en plein coeur de la paroisse de la Plaine des Palmistes, où le mis en cause officiait. Une mise en détention nécessaire selon le procureur de Saint-Denis, Eric Tuffery, qui prend en compte un risque de réitération. L'homme d'église risque 20 ans de réclusion criminelle.

Les viols et agressions sexuelles étaient perpétués toutes les semaines par le père Fabrice Ibrahim, au sein de la paroisse de la Plaine des Palmistes où il exerçait. Sa victime : un jeune garçon de 15 ans, enfant de chœur et fervent croyant. Les faits se sont déroulés entre 2013 et 2015. Il a fallu du temps, et surtout du courage, précise le procureur de Saint-Denis Eric Tuffery, pour qu’il dénonce ce qu’il avait subi. Fellation, sodomie, pénétration… Et le tout sous le joug d’une personnalité extrêmement forte. De la part de celui qu’il prenait "un peu comme son père de substitution" indique le magistrat.

Le mis en cause a été mis en examen pour viols et agressions sexuelles aggravés (par personne ayant autorité), non seulement sur ce jeune homme, mais aussi sur sa mère. Cette dernière aurait également été sous l’emprise perverse de l’homme d’église entre 2012 et 2013. Au moment où le père Ibrahim a décidé de s’en prendre à son fils. À l’époque, il n’avait que 15 ans, un âge où, de son point de vue, "on était un adulte" a rapporté le procureur. Tout commence lorsqu’il aurait été "invité" fermement et par surprise à faire une fellation au curé. Né en 1998, il est enfant de chœur depuis une dizaine d’années et fréquente assidûment l’église du quartier.

La mécanique du prêtre est bien rôdée. À travers un discours de crainte, il aurait fait pression sur la mère, puis sur le fils. Elle, "d’abord surprise et stupéfaite", n’avait pu dénoncer son agresseur, "détenteur de certains secrets de la confession". Ils sont tous les deux très croyants et se font promettre les flammes de l’enfer et autres suites spirituelles dramatiques.

Il en serait même venu  à conduire le garçon au domicile d’un prêtre condamné plusieurs années auparavant pour pédophilie. Et là, c’est l’inversion totale des rôles : il explique à sa victime, qu’en cas de dénonciation, il pourrait lui aussi être condamné comme ce père et porter un bracelet électronique. À la honte, s’ajoute l’angoisse. Ce n’est qu’une fois majeur qu’il a enfin le courage en parler à son entourage. Un courage – sur lequel le procureur insiste – qui a ricoché sur la maman et qui a permis l’éclatement de cette douloureuse affaire au grand jour.

L’enquête est confiée à la brigade de recherches de Saint-Benoît et les victimes sont auditionnées. Divers éléments de preuve, "en lien avec le domaine informatique" a indiqué le chef d’escadron Rose-Anne Vaillant, sont en cours d’exploitation.

- Un homme à deux visages -

Adepte des sermons en latin et d’une pratique particulièrement traditionnelle de la religion catholique, le curé exerçait une influence toute puissante sur ses victimes. Le procureur n’exclue d’ailleurs pas la possibilité que d’autres puissent se manifester pour des faits similaires, d’autant plus que le prêtre a exercé dans d’autres paroisses : "On n’exclue pas que d’autres aient souhaité oublier des souvenirs traumatisants".

L’affaire a également permis au procureur de rappeler l’importance pour les victimes de viols de se manifester. "Même si on peut avoir peur ou honte, il ne faut pas hésiter à la faire. Quelle que soit l’emprise exercée, leur parole est écoutée" assure le magistrat.
Car l’emprise du curé Fabrice Ibrahim était sans autre pareille. Il aurait "peut-être eu une sexualité un peu débordante" : un euphémisme face aux événements. La difficulté à maîtriser ses pulsions sexuelles – quelles que soient les circonstances ou les lieux – apparaît évidente.

Maître Jebane, son avocat, précise que son client "n'a presque rien dit". Et sa mise en détention provisoire est même apparue au prêtre comme "une bonne chose". Il répéte : "Aujourd'hui, on n'est pas là pour discuter. Les faits sont là." Après le déni des premiers jours de garde à vue où il assurait qu’il y avait consentement et même demande (il n’aurait pu que se laisser faire), il a tout reconnu lors de la confrontation avec ses victimes ce vendredi matin.

En réitérant le besoin "de se faire soigner" : une décision qui appartient aux experts psychiatriques. Et maintenant, il demande pardon. Pardon pour ses "besoins sexuels" qu’il devait assouvir et qu’il avait bien du mal à combattre malgré le discours public qu’il tenait et sa position d’homme d’église. Pardon pour ces rapports sexuels imposés de force, qui se sont déroulés au cœur de la paroisse de la Plaine des Palmistes. Pour ces faits, il risque 20 ans de réclusion criminelle.

Retrouvez ce qu'en pensent les réunionnais interrogés à la suite de cette affaire sur la page SoundCloud d'Imaz Press Réunion

mp/www.ipreunion.com, samedi 25 février 20217 01h31 (dernière mise à jour à 08h43)

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4 Commentaires
Steph
Steph
7 ans

Prions plutot pour que l esprit Saint nous eclaire et nous protege des tentations de ce monde et cessons de juger ou de condamner.Car la mesure dont on se sert pour les autres ,servira pour nous meme.Arrete de juger car seul Dieu jugera chacun selon ses oeuvres.op

Fafan
Fafan
7 ans

Après tu t'étonnes plus personne dans les églises ôté créole pa besoin La peur

Jose
Jose
7 ans

La justice des hommes n'est rien par rapport à ce qui l'attend là haut, ou plutôt dans les flammes de l'enfer !

(modération ipreunion.com)

aterla
aterla
7 ans

Sans haine et sans colère, le maximum de peine.