Placés en détention, les trois suspects risquent la réclusion criminelle à perpétuité

Séquestration mortelle à Sainte-Anne - Lorsque l'appât du gain provoque la mort d'un gramoune

  • Publié le 20 avril 2017 à 06:34

Ce mercredi 19 avril 2017, les trois auteurs présumés de la séquestration mortelle du 14 au 15 avril à Sainte-Anne ont été déférés au tribunal de Saint-Denis. Ils ont ensuite été mis en examen et placés en détention provisoire. Multirécidivistes, ils sont soupçonnés de s'être introduits chez les époux Camalon, des agriculteurs âgés, pour leur dérober de l'argent. Dans leur entreprise, Maxime André dit "Dédé" Camalon est décédé d'une suffocation et d'un arrêt cardiaque après avoir été ligoté et battu. Son épouse a connu le même sort. Les malfaiteurs sont repartis avec plusieurs dizaines de milliers d'euros. Une information judiciaire devrait être ouverte à leur encontre pour séquestration ayant entraîné la mort. Ils risquent la réclusion criminelle à perpétuité.

L'affaire a bouleversé tout un quartier et au delà. Car on ne se souvient que trop bien de la scène d’horreur qui s’est déroulée en janvier 2015, du côté de Grand-Bois dans le sud de l’île : un couple de gramounes est agressé à son domicile, à violents coups de barre de fer. Émile et Odette Aho-Nienne n’y survivront pas.

Un bain de sang motivé par l’appât du gain. C’est le même motif qui a fatalement emporté Maxime André dit "Dédé" Camalon cette nuit du vendredi 14 au samedi 16 avril 2017. Âgé de 74 ans, l’agriculteur a été attaqué chez lui par plusieurs individus qui avaient pour but de lui soutirer le plus d’argent possible.

Cagoulés, gantés et munis d’un pied de biche, ils n’hésitent pas à frapper et ligoter le vieil homme avant de s’en prendre tout aussi brusquement à son épouse, Yvette Camalon. Comme les époux Aho-Nienne avant lui, Dédé succombe. Selon l’autopsie, il serait mort suite à une suffocation causée par le choc et un arrêt cardiaque. Et ses agresseurs repartent avec plusieurs dizaines de milliers d’euros dans leurs poches. C’est Yvette Camalon qui prévient les secours après avoir réussi à se défaire de ses liens, alors qu’elle était tout près de son mari, déjà mort.

Ce mercredi soir, une information judiciaire devrait être ouverte pour séquestration ayant entraîné la mort. Pour ce crime, les trois auteurs présumés, âgés de 44, 42 et 35 ans, risquent la réclusion à perpétuité. Ils ont été placés en détention provisoire à l'issue de leurs auditions. Si pour le moment, une bonne partie du butin a été retrouvée chez l’un des individus, le reste a sans doute été caché quelque part. Sur les trois mis en cause, un seul reconnaît partiellement les faits.

Les enquêteurs s’orientent vers un geste préparé, contrairement aux déclarations de l’un d’entre d’eux, qui assure que le cambriolage n’avait été décidé que quelques heures plus tôt. Mais des repérages autour de la maison ou sur les allées et venues du couple semblent avoir été effectués en amont. Les mis en cause sont tous défavorablement connus de la Justice.

 

 

"Ces trois individus étaient déterminées, ils avaient mis toutes les chances de leur côté. L’objectif, c’était l’argent, il n’y avait que ça qui comptait" souligne le procureur Éric Tuffery. Et ils n’avaient pas visé une maison au hasard. Le couple Camalon était qualifié de riche dans le quartier et l’un des auteurs présumés ne vivait pas bien loin des victimes.

Une richesse acquise grâce à des années de travail : "M.Camalon avait 74 ans et il se levait toujours à 4 heures du matin pour aller sur ses terres ! Son activité était profitable et tout le monde le savait" précise le magistrat. Trois suspects ont été déférés ce mercredi soir devant le juge d’instruction. Les trois individus ont été interpellés à moins de trois jours d’intervalle.

Ce mercredi soir, un seul avait reconnu les faits tandis que les deux autres niaient complètement une quelconque implication. Si une cagoule a été retrouvée dans la voiture de l’un d’entre eux, ce dernier assurait qu’il s’agissait d’un "complot". Le dernier individu interpellé ne comprend quant à lui tout simplement pas pourquoi il est mis en cause par l’un des auteurs présumés.

 

 

Le principal point commun de ces trois hommes : un casier judiciaire chargé. Ils étaient loin d’en être à leur premier coup d’essai. Âgés d’une quarantaine et d’une trentaine d’années, ils étaient coutumiers des vols aggravés, violences et effractions. La case prison ne leur est pas inconnue et les dernières condamnations sont plutôt récentes, remontant pour l’un à 2016 et les autres à 2009 et 2014.

Des éléments sur le moment exact et les causes précises du décès de Dédé Camalon sont encore attendus. Les investigations, qui reposent sur un certain nombre de recoupements, notamment sur des descriptifs vocaux d’Yvette Camalon, devront ensuite se concentrer sur des vérifications téléphoniques.

Le problème, c’est que les déclarations des mis en cause au moment des gardes à vues ne sont pas concordantes. Si les enquêteurs ont réussi à remonter jusqu’à eux, c’est surtout grâce à l’appel d’une personne au centre d’opérations et de renseignements de la gendarmerie. "Quelqu'un nous a appelé pour nous faire part de ses soupçons, ça nous a permis d’orienter les recherches. On peut aujourd’hui penser que ces trois personnes sont celles pouvant être rattachées à ce dossier. Il y a peut-être d’autres personnes aux alentours" relate le colonel Auffret. Pour mener à bien les recherches, toutes les unités ont été mobilisées, soit plus de 70 gendarmes. L’enquête se poursuit désormais sous l’égide d’un juge d’instruction.

Les obsèques de Dédé Camalon ont eu lieu ce mercredi.

mp/www.ipreunion.com

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3 Commentaires
Juju
Juju
6 ans

Perpétuité pour ces guignols et je suis gentil. Sinon c'était la Peine de mort.

Comique
Comique
6 ans

Cette photo risque t'elle d'être vue par la victime et sa famille...?

Jose
Jose
6 ans

Le pouce levé, fier de lui, elle n'est pas belle notre France, Liberté, égalité, Fraternité...
Libre de tuer, égalité du patrimoine d'autrui sans travailler, Fraternité entre délinquants multirécidivistes.