Le père encourt la perpétuité (actualisé)

Triple infanticide : les petites victimes ont été inhumées

  • Publié le 27 mars 2019 à 16:13
  • Actualisé le 27 mars 2019 à 16:19

Une cérémonie funèbre, un dernier au revoir à ces trois frères de 2, 3 et 5 ans décédés dans des circonstances dramatiques le dimanche 24 mars dans le quartier de la Rivière des Galets. Famille, amis, proches, main dans la main pour rendre un dernier hommage aux trois petits garçons noyés par leur père. Drame de la séparation, coup de folie, rien ne peut expliquer l'issue funeste de ce dimanche matin, une veille de rentrée scolaire. Qu'est-ce qui a poussé ce père de famille a commettre l'irréparable ? Pour le moment, les enquêteurs n'ont pas encore la réponse. Mis en examen pour assassinats et tentative d'assassinat, le quadragénaire est encore hospitalisé suite à sa tentative de suicide.

Il n’a jamais nié. En garde à vue puis devant le juge d’instruction, l’homme de 41 ans a toujours reconnu les faits. Mais il ne les explique pas. Il reste vague, s’embrouille dans la chronologie des événements, perd ses mots. A-t-il voulu se venger de son ex compagne, elle, qui avait mis fin à une relation faite de violences qui durait depuis une dizaine d’années ?

Douze ans de violences

La femme a affirmé que les menaces, les insultes, les violences avaient toujours fait partie de la vie du couple. Elle était sa victime, lui, son bourreau. Ces abus, pendant longtemps, elle ne les a pas dénoncés. Puis fin 2018, tout s’accélère, elle fait une main courante, une autre début 2019. Puis de nouveau des menaces, début février dernier, elle porte plainte et quitte le domicile conjugal avec les quatre marmailles, qui jusqu’ici, avaient été épargnés par les accès de violence de leur père. Cette plainte, déposée à Saint-Denis, devait être transférée au Port, commune où était domicilié le père des marmailles " c’est la procédure classique " explique Eric Tuffery, le procureur de la République. Mais la plainte n'aura pas le temps d'arriver...

La mère de famille trouve refuge à Bras-Panon avec ses quatre enfants. Mais leur père leur manque, elle accepte de les lui remettre le temps des vacances. Elle ne reverra pass ses fils vivants. 

Ce matin-là

Dimanche, en début de matinée, le quadragénaire noie ses fils les uns après les autres dans la salle de bain située à l’arrière de cette maison familiale de la Rivière des Galets. Il tentera ensuite d’électrocuter sa fille aînée, âgée de 9 ans en jetant un ventilateur allumé dans l’eau du bain. Mais le dispositif ne fonctionnera pas, la fillette s’enfuie, se réfugiant chez un oncle qui habite à proximité. Son père, ne la poursuivra pas.

Il tente de mettre fin à ses jours

L'homme appelle la mère des enfants, lui explique ce qu’il vient de faire. Son ex compagne contacte aussitôt la police et les secours. Après ce coup de fil, l’homme se pend, mais il est sauvé in extremis par les secours " c’était à quelques secondes près, pas de doute, ce n’était pas une simulation, il a les stigmates d’une pendaison bien avancée " affirme Eric Tuffery, le procureur de la République. L’homme est placé en garde à vue dans sa chambre d’hôpital à Saint-Denis. Il n’est pas tout de suite entendu par les enquêteurs, son état de santé ne le permet pas.

Le lendemain des faits, le lundi 25 mars, il est auditionné, il reconnaît les faits, sa garde à vue est prolongée. Il est ensuite entendu par le juge d’instruction et mis en examen pour l’assassinat de ses trois fils et la tentative d’assassinat sur sa fille. Toujours hospitalisé au CHU de Bellepierre, il sera transféré à la prison de Domenjod dès que son état le permettra. 

Pourquoi s’en est-il pris aux enfants ?

Sur cette question, l’homme reste vague et s’embrouille. Il ne peut expliquer l’indicible. Brouillon dans ses déclarations et peu structuré, il est encore prostré et abattu. Il sera de nouveau entendu par le juge d’instruction dès qu’il ira mieux. Car c’est la zone d’ombre qu’il faut éclaircir, "l’enquête ne fait que commencer" comme le dit le procureur. Des expertises psychiatriques et psychologiques seront menées pour en savoir plus sur la personnalité de cet homme de 41 ans. Des prélèvements ont été réalisés à son arrivée à l’hôpital pour savoir s'il était sous effet au moment des faits.

Côté judiciaire

Jusqu’ici, l’homme n’était pas connu de la justice pour des faits de violences. Son casier judiciaire portait la mention de délits routiers il y a quelques années notamment de conduite sous l’effet de l’alcool. C’est à la cour d’assises que le quadragénaire devra expliquer son geste, il encourt la réclusion à perpétuité.

Leur dire adieu... 

Quant à la mère des marmailles et la fillette qui a survécu, elles ont été hospitalisées et pourront faire appel à une aide psychologique. Ce mercredi 27 mars, elles enterrent les trois garçons victimes de la folie de leur père. 

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