[LIVE] Le parquet général grince des dents

Grève des avocats : "si le mouvement perdure, les délais de jugement vont exploser"

  • Publié le 24 février 2020 à 16:46

Ce lundi 24 février 2020, Denis Chausserie-Laprée, procureur général près la Cour d'appel de Saint-Denis, va s'expliquer sur le mouvement de grève en cours des avocats de La Réunion. Ce vendredi 21 février encore, les robes noires ont protesté contre la réforme des retraites avec une opération coup de poing menée lors de l'audience solennelle du tribunal judiciaire de Saint-Denis. Durant le point prévu ce lundi, il sera question des conséquences de cette mobilisation et des inquiétudes qu'elle peut susciter "quant au respect des grands principes procéduraux qui garantissent l'indépendance de l'autorité judiciaire" affirme le procureur. Il est accompagné d'Éric Tuffery, procureur de la République auprès du tribunal judiciaire de Saint-Denis. Suivez notre live. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

  • Merci d'avoir suivi ce live

    Le procureur général Denis Chausserie-Laprée et le procureur de Saint-Denis Eric Tuffery ont tous deux mené une conférence de presse dans laquelle ils ont exposé leurs inquiétudes.

    Ils ont estimé que la justice était prise en otage par la grève des avocats, que ce mouvement remettait en cause la séparation des pouvoirs et ont prévenu que les délais de jugement risquaient d'être considérablement augmentés.

    Bonne journée à tous.

  • "Ce que je voyais comme un sanctuaire est menacé" déclare Denis Chausserie-Laprée

  • "Le mouvement de ce mois de janvier fait exploser les délais de jugement"

    "Le mouvement de ce mois de janvier fait exploser les délais de jugement" indique le procureur de la République Eric Tuffery. "On va commencer à renvoyer en septembre, au lieu de juger en 3 mois on va juger en 10, 11, 12 mois" ajoute-t-il.

    "Les avocats jouent leur stratégie, elle est contestable mais ils la jouent" estime le procureur. Il reproche également le comportement des grévistes et des "mouvements de foule" mis en place. "Il y a un sentiment de jusqu'au-boutiste de certains avocats qui est très inquiétant."

    "Si le mouvement perture, on aura des délais comme dans les grandes métropoles, jusqu'à 2 ans" appréhende-t-il. "En l'état on est plus capable de juger les gens rapidement."

  • "Remise en cause de la séparation des pouvoirs"

    Il y a "remise en cause de la séparation des pouvoirs" affirme Denis Chausserie-Laprée.

    Le procureur général près la Cour d'appel de Saint-Denis comptabilise le nombre de dossiers renvoyés. "Ces hommes, ces femmes et ces enfants" sont "dans un état d'inquiétude et d'incertitude" affirme-t-il. "On sait combien l'attente du procès peut être douloureuse."

    Denis Chausserie-Laprée a également pris l'exemple de la Métropole, où des procès en comparution immédiate se maintiennent.

    Priver les citoyens de leurs procès en raison de la réforme des retraites, "pardonnez-moi de le dire comme ça, mais ça ne me paraît pas convenable".

    "Ne nous trompons pas", ajoute Denis Chausserie-Laprée, "le système judiciaire ne peut strictement rien changer au système des retraites".

     

     

     

  • Renvoi du premier procès de cette session d'assises en raison de la grève des avocats

    Regardez :

  • Bonjour, le live est ouvert

    Nous suivons la conférence de presse de Denis Chausserie-Laprée, procureur général près la Cour d'appel de Saint-Denis et Éric Tuffery, procureur de la République auprès du tribunal judiciaire de Saint-Denis.

    Ils vont s'exprimer sur la grève des avocats en lien avec la réforme des retraites.

    En attendant, le premier procès de cette session d'assises est renvoyé. Suivez notre live.

À propos

Voici venu le temps de l'inquiétude

Le procureur général Denis Chausserie-Laprée et le procureur de la République de Saint-Denis Eric Tuffery s'alarment d'une même voix ce lundi 24 février 2020. Ils souhaitent tous faire une mise au point sur le vaste mouvement de grève des robes noires en lien avec la réforme des retraites, qui laisse pour l'instant le monde de la justice au point mort.

Les deux hommes comptent bien évoquer "les conséquences de cette mobilisation et des inquiétudes qu'elle peut susciter quant au respect des grands principes procéduraux qui garantissent l'indépendance de l'autorité judiciaire".

Opérations coups de poing

Pas plus tard que ce vendredi 21 février, les avocats de La Réunion ont à nouveau protesté contre la réforme des retraites. Une nouvelle opération coup de poing menée alors que l'audience solennelle du tribunal judiciaire de Saint-Denis se déroulait dans l'après-midi. Ils se sont postés dans les locaux du tribunal avec des masques médicaux pour se protéger contre le "macronavirus", qui tuent le métier d'avocat. Les robes noires étaient prises de quinte de toux dès qu'une personne pénètrait le tribunal pour assister à l'audience solennelle.

Notre journaliste était en live depuis le tribunal, regardez :

Alors que l'audience a débutée, des avocats ont été interdits d'accès à la salle par Eric Tuffery. Ils ont finalement été autorisés à y assister, sans pouvoir entrer. A l'issue de l'audience, les avocats se sont allongés sur le sol du tribunal pour dénoncer "la mort de la justice". Regardez :

Une grève qui dure depuis le 6 janvier

Le 31 janvier, durant une action "justice morte", les robes noires des barreaux de Saint-Denis et Saint-Pierre avaient déjà défilé durant l'audience solennelle de rentrée de la Cour d'appel. Munis de masques blancs, d'un cercueil et de codes du travail, les avocats avaient montré symboliquement leur opposition au projet de réforme des retraites du gouvernement, qui met en péril selon eux la moitié des cabinets d'avocats français par l'effet de cotisations considérablement augmentées.

Si la réforme devait être adoptée en l'état, les avocats craignent que les plus petits cabinets mettent la clé sous la porte. A leurs yeux, cela rendrait la justice plus difficile d'accès. "Moins de cabinets signifie moins d'avocats, des dossiers qui se perdraient dans la nature ou qui mettraient des mois à être repris, un accès à la justice encore plus compliqué avec une raréfaction de l'offre d'avocats…" énumèrait Guillaume de Géry, bâtonnier du barreau de Saint-Denis.

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3 Commentaires
Jacques
Jacques
4 ans

Jugez sans avocats, peut être ainsi la racaille aura ce qu'elle mérite vraiment !

Oté, depuis son mobile
Oté, depuis son mobile
4 ans

Les grands chefs du parquet parlent d'"indépendance" de l'"autorité judiciaire". Croquignolesque...

Brett
Brett
4 ans

Normal que la carpette générale grince des dents, elle est à la botte du pouvoir !Les avocats, continuez à nous défendre contre cette loi-retraire dont les 3/4 des français ne veulent pas !