[PHOTOS - VIDEO] Il avait tiré sur deux policiers à Saint-Benoît (actualisé)

Terrorisme : le Réunionnais Jérôme Lebeau condamné à 28 ans de réclusion criminelle

  • Publié le 6 mars 2020 à 10:12

Jérôme Lebeau, le jeune Réunionnais radicalisé sur internet, a été condamné ce jeudi 5 mars à Paris à 28 ans de réclusion criminelle pour avoir tiré sur des policiers venus l'interpeller en 2017 à Saint-Benoît. Sa mère, Marie £annick Lebeau,qui avait payé ses armes, à quatre ans de prison ferme. La cour d'assises spéciale de Paris, qui jugeait sa première affaire terroriste venue d'Outre-mer, a assorti la peine de Jérôme Lebeau, 25 ans, d'une période de sûreté des deux tiers et ordonné son inscription au Fichier des auteurs d'infractions terroristes (Fijait) (Photo rb/www.ipreunion.com)

La mère du jeune homme, Marie-Annick Lebeau, 59 ans, s'est vue infliger une peine de cinq ans d'emprisonnement, dont un an assorti du sursis avec mise à l'épreuve : elle devra respecter une série d'obligations, dont un suivi psycho-social.

Alors qu'elle avait comparu libre, après moins de deux ans de détention provisoire, elle retourne immédiatement en prison. La cour a aussi ordonné son inscription au Fijait. Ces peines sont un peu moins élevées que celles de 30 et 8 ans requises par l'accusation, qui a décrit un "couple infernal" engagé dans l'idéologie jihadiste.

Le 27 avril 2017 à 06H00, Jérôme Lebeau avait ouvert le feu sur des policiers venus l'interpeller pour apologie du terrorisme, dans l'appartement où il vivait avec sa mère à Saint-Benoît . Le jeune homme avait été signalé, via la plateforme spécialisée Pharos, pour des propos pro-jihad sur internet.

Les tirs sont précis et deux policiers, parties civiles au procès, sont blessés en dépit de leurs boucliers, avant que le tireur soit maîtrisé. Dans l'appartement sont découverts plusieurs armes, 400 munitions, un poignard de chasse : un arsenal que Jérôme Lebeau justifiera par un "délire survivaliste".

"Quand j'ai tiré, c'était pour tuer, sinon j'aurais utilisé des balles en caoutchouc", dit-il en garde à vue, avant de nuancer son propos, assurant n'avoir pas tiré "pour tuer".

Pour l'accusation, "cette tentative de meurtre n'est pas préméditée mais elle n'est pas fortuite. Elle s'inscrit dans un contexte terroriste", qui débute avec la radicalisation du jeune homme et se poursuit avec la consultation de vidéos de propagande jihadiste et des séances d'entraînement au tir.

L'accusé a toujours affirmé qu'il n'avait pas entendu les agents crier "Police" en pénétrant dans son domicile et nié avoir eu un projet d'attentat contre les forces de l'ordre.

Rappel des faits

Les faits remontent donc au jeudi 27 avril 2017. Ce jour là à 6 heures du matin, le GIPN interviennent dans un appartement de la cité Fragrance, située dans un quartier habituellement calme de Saint-Benoît. Les forces de l'ordre sont venues interpeller Jérôme Lebeau, soupçonné de radicalisation.

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L'interpellation dégénère. Le jeune homme s'empare d'un fusil de chasse et tire sur les policiers. Deux d'entre-eux sont légèrement blessés. Jérôme Lebeau est atteint par les tirs de risposte de ces policiers. Il n'est pas gravement blessé. Il est maîtrisé. La mère du jeune homme est également interpellée. Les deux personnes sont placée en garde à vue. "De nombreuses armes et divers éléments permettant la confection de cocktails Molotov ont été saisis" dans l'appartement, précisera ensuite  Matthias Fekl alors ministre de l'intérieur.

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De nombreuses et armes et éléments permettant la confection de cocktails Molotov sont saisis dans l'appartement des mis en cause Jérôme Lebeau et sa mère, Marie-Annick Lebeau, sont présentés au parquet de Saint-Denis et mis en examen pour tentative d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle.

Le 3 mai 2017, ils sont transférés en Métropole. Le jeune homme est incarcéré au centre pénitentiaire de Fresne en région Île-de-France. Sa mère est emprisonnée à Fleury Mérogis dans le sud de Paris avant de revenir à La Réunion en octobre 2018.

Jerôme Lebeau se serait "auto-radicalisé" sur internet. Dans le quartier il n'était pas connu comme fauteur de trouble.

Pour aller plus loin

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www.ipreunion.com avec l'AFP

 

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