Loisirs

Chez soi ou en salles, le sport se porte plutôt bien depuis le déconfinement

  • Publié le 13 septembre 2020 à 10:12

Le confinement avait bousculé les habitudes sportives de pas mal de monde, que ce soit pour se remettre voire se mettre au sport, ou changer sa façon de le pratiquer. Cette période a vu l'explosion des séances de sport par des coaches sur les réseaux sociaux ou la hausse des téléchargements d'applications de coach sportif, on peut citer l'exemple de Freeletics qui en mars était passé de la 750ème à 113ème place au classement des applis quotidiennement téléchargées sur iPhone. Et on a parfois eu l'impression de n'avoir jamais vu autant de joggeurs dans les rues. Qu'en est-il aujourd'hui après le déconfinement ? Ces habitudes se sont-elles installées ? Le sport à la maison a-t-il gardé sa place chez les sportifs réunionnais ? Nous sommes allés vous poser directement la question. Et au final le sport semble plutôt bien se porter (Photo rb/www.ipreunion.com)

Il y a ceux qui pratiquaient déjà du sport, plus ou moins régulièrement, "Nous, on faisait pas mal de sport avant le confinement, beaucoup de jogging ou de randonnées. Et pendant le confinement, on a pu continuer à courir même si c'était plus limité, et on a commencé à utiliser des applications pour garder la forme" nous dit le couple Harmonie et David entre deux séances d'exercices sur le Barachois,à Saint-Denis.

Pour eux, reprendre leurs habitudes a été simple "une fois déconfiné, même si on pensé à s'inscrire en salle, on a finalement repris nos anciennes habitudes".
D'autres ont changé leur pratique , c'est le cas d'Alexandre "J'ai toujours fait un peu de sport, mais surtout entre amis. Pendant le confinement, j'ai voulu trouver une occupation, j'ai téléchargé une application de sport, et depuis, je continue de l'utiliser, chez moi ou dehors, c'est facile et ça ne coûte rien."

- "Je suis devenue accro" -

Pour d'autres, le changement était bien plus radical ! "Je me suis mise au sport pendant le confinement grâce aux cours donnés régulièrement sur les réseaux sociaux, et une fois que c'était fini, ça me manquait"  confie Alicia. Pour Nadia c'était un vrai changement "je n'avais plus fait de sport après avoir quitté le lycée, le confinement m'a donné l'envie de recommencer. J'en suis vite devenu accro".

Pour les deux jeunes filles, cela a été plutôt naturel de continuer "avec le déconfinement j'ai voulu continuer, mais plus chez moi, plutôt en plein air, ça évite les frais d'une salle de sport, et il y a des applications gratuites qui permettent de pratiquer facilement!" ajoute Nadia. Alicia a même poussé un peu plus loin ses efforts : "je me suis inscrite dans une salle de sport, avec du vrai matériel, et des séances un peu plus intenses."

Après il y aura toujours les irréductibles, comme Julien qui dit tout sourire : "Je ne faisais pas de sport avant le confinement, je n'en ai pas fait pendant, et je n'ai pas le projet de commencer maintenant !". Des résistants, mais aussi quelques petits malins ! Comme Olivier, qui a eu une vision un peu particulière du sport pendant le confinement ... "je me suis mis au jogging pendant le confinement. Je vais être très honnête, je l'ai fait seulement pour profiter d'une des rares autorisations de sortie qu'on avait !" et visiblement pas question non plus pour lui de reprendre ! "J'ai complètement arrêté depuis !"

- Une aubaine pour les salles de fitness  ? Pas tant que ça -

Avec l'augmentation du nombre de pratiquant de sport et ces nouvelles habitudes sportives, on pourrait légitimement penser que les salles de sport ont pu crouler sous les demandes d'inscriptions et que les coaches sportifs en plein air ou a domicile ne saurait plus où donner de la tête pour satisfaire toute cette nouvelle demande, mais est-ce réellement le cas?

Et bien au final, pas vraiment. Selon certains coach sportif, comme Jérôme, la donne n'a pas trop changée. "J'ai eu pas mal de demande au début du déconfinement, mais ça s'est estompé après. J'ai toujours a peu près le même nombre de clients." Même son de cloche du côté de Franck, même si son activité de coach sportif était déjà assez petite "Il y a eu une légère hausse, mais pas significative".

Du côté de Ronan par contre il y a eu un vrai engouement après le confinement avec "Une période vraiment faste de 6 à 8 semaines après le déconfinement, où on avait l'impression de vivre un 1er janvier bis avec les bonnes résolutions" mais ça n'a pas duré en raison de trois facteurs, les vacances scolaires, les nouvelles règles sanitaires et la suspension des compétitions, la donne a changée."c'est très calme depuis le mois d'août et ça a dû mal à repartir" ajoute-t-il.

Toutes les salles de fitness interrogées nous répondent la même chose : il y a eu une demande un peu plus forte au moment du déconfinement, mais aujourd'hui, elles tournent avec grosso modo les mêmes chiffres de fréquentation qu'avant le confinement.

Comment expliquer cette différence entre le nombre de personnes qui ont commencé une activité physique et qui affirment continuer, et le nombre finalement stable, voire en baisse, de pratiquants en salle ou avec des coaches ?

Franck a une première hypothèse. Déjà, lui pense que le confinement n'est pas forcément l'explication : "l'augmentation de la pratique du sport me paraît plus ancienne que le confinement, environ 2 ou 3 ans, une période où les gens ont commencé à inscrire le sport comme une routine" et que finalement "la demande d'après confinement vient plutôt
d'une recherche d'un loisir en extérieur, après avoir été enfermé chez eux".

Pour Ronan, la situation sanitaire actuelle est aussi une explication, il pense que "les compétiteurs sont démotivés par l'absence de compétition, les gens en sport santé ont peur par rapport aux règles sanitaires et les sports loisirs sont bloqués par les changements perpétuels d'organisation". Mais une autre piste possible, se trouve peut être dans votre poche, sur votre smartphone.

- Applications, superstars  -

Parmi les nouvelles façons de pratiquer du sport, on l'a vu dans vos témoignages, les nouvelles technologies se font une place de choix. Les applications de sport deviennent des compagnons privilégiés des sportifs, confirmés ou débutants. Une concurrence 2.0 pour les coach?

Ils y voient tous un côté positif "Ces applications, c'est bien, dans le sens où ça donne l'envie aux gens de faire du sport." dit Jérôme, insistant même sur un point auquel on ne pense pas forcément au premier abord, la confiance en soi : "C'est plus facile pour certains de se lancer de chez eux, il n'y a pas de pression, pas de regard des autres, ça aide sûrement beaucoup de personne dans ce sens là" le coach Ronan va dans ce sens là aussi "Plus il y a d'activité, plus les gens seront en bonne santé, je vois ça plutôt d'un bon oeil"

La majorité d'entre eux n'y voit pas réellement une concurrence. "J'ai une vision très personnelle de ça, je n'ai pas de concurrent, au contraire, j'invite les gens à tester le plus de choses possible" dit Franck, ajoutant qu'il faut "savoir vivre avec son temps, s'adapter et avancer." A ses yeux "Les applications ou les séances en visio font partie du paysage, et elles auront peut être même encore plus d'importance que les activités en physique dans le futur". L'évolution de la crise sanitaire et les mesures qui en découlent pourraient bien encore accélérer ce processus.

D'ailleurs Ronan a déjà franchi le pas à ce sujet "Je suis passé en virtuel sur la plupart des groupes et activités, avec de la visio, pour maintenir un suivi"

Mais il n'empêche que pour Jérôme, le côté pratique et peu coûteux de ces applications reste un argument fort pour les pratiquants. "Les applications, souvent gratuites, sont une grosse concurrence à mon avis. Les gens ne voient pas pourquoi ils devraient payer pour une séance avec un prof, alors qu'il peuvent avoir la même chose sur leur téléphone en restant chez eux",

Cependant, Jérôme appelle à un peu de prudence sur leur utilisation : "elles vous propose plein d'exercices, parfois complexes, qui demandent une vraie maîtrise, mais elle ne peut pas contrôler si vous les faites correctement, ce qui fait qu'au final il sera au mieux, inefficace, au pire, dangereux, vous pouvez vous blesser". Des propos nuancés par Ronan "c'est un faux problème pour moi, les gens sentent s'ils font les choses bien ou pas" dit-il. "Ils ne vont pas de façon autonome tenter des choses difficiles" termine-t-il

ge/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
Une équipe qui perd
Une équipe qui perd
3 ans

Le virus fait mourir par étouffement, alors les gens travaillent leur capacité pulmonaire en courant.La réanimation fait fondre les muscles, alors les gens font du fitness pour faire des réserves.Mais il vaut mieux éviter la réa, car on y entre avec le physique de Schwartzenegger et on en ressort avec celui de Ghandi.