France

Devant le PRG, dernier allié du PS, Valls défend l'unité de la gauche et Macron

  • Publié le 20 septembre 2015 à 18:09

En terrain conquis chez les Radicaux de gauche, réunis à Montpellier pour leur 100e congrès, Manuel Valls a lancé dimanche un appel à l'unité de la gauche face au danger du FN, saluant le "référendum" en ce sens voulu par le PS et défendant Emmanuel Macron.

Devant "les seuls partenaires loyaux des socialistes au sein de la majorité", selon les termes du président du Parti radical de gauche (PRG) Jean-Michel Baylet, le Premier ministre s'est présenté en chef d'une majorité qu'il veut absolument rassembler pour les élections régionales de décembre.

"Ne faisons pas comme si le Front national n'était pas aux portes du pouvoir dans certaines régions", a ajouté M. Valls, citant précisément la région-hôte du congrès, le Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées, ainsi que le Nord-Pas-de-Calais/Picardie, où Marine Le Pen est donnée largement gagnante dans un sondage Odoxa publié dimanche.

Le Premier ministre a salué à la tribune l'initiative du premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, qui a créé la surprise samedi en annonçant pour la mi-octobre un "référendum auprès du peuple de gauche" afin d'imposer "l'unité" aux régionales, où la gauche, sortante quasiment partout, part pour l'heure en ordre dispersé.

M. Valls y "est totalement favorable", a assuré à l'AFP le secrétaire aux élections du PS Christophe Borgel, soulignant que le PS veut aller "au bout de la bataille de l'union". En privé, le président François Hollande a lui aussi salué la "bonne idée" de M. Cambadélis.

Mais les morceaux seront difficiles à recoller. L'ex-ministre Europe Ecologie-Les Verts (EELV) Cécile Duflot a jugé dimanche que M. Cambadélis "regarde les choses un peu à l'ancienne, il considère que ce sont les partis qui décident pour les électeurs". Pour elle, le vrai référendum aura lieu dans les urnes, les 6 et 13 décembre. Le PS "essaie de trouver un nouveau garrot: +Allez, c'est l'union, sinon ça sera le FN+", a répondu en guise de fin de non-recevoir Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche).

Le Premier ministre a stigmatisé "ces petites querelles, ces petites divisions, ces frondes", "pas à la hauteur du moment de gravité de notre pays", dans une mise en garde qui vise tout autant EELV, dont la stratégie est à géométrie variable selon les régions, que les "frondeurs" du PS.

Le 'talentueux' M. Macron

"Je rêve d'une grande formation qui nous rassemble tous, de ce dépassement, de cette maison commune qui accueille tous les progressistes, qui rassemble les républicains, les écologistes", a réaffirmé M. Valls lors de ce congrès, auquel assistaient Jean-Luc Bennahmias (Front démocrate), Robert Hue (Mouvement des Progressistes), sans oublier le cousin de droite du PRG, Jean-Paul Alduy (Parti radical).

Le Premier ministre a également volé au secours de son jeune ministre de l'Economie Emmanuel Macron, devant des délégués du PRG qui envisageaient d'adjoindre le qualificatif "libéral" à leur appellation plus que centenaire pour ne plus les confondre avec la gauche radicale.

"Quand on a un ministre talentueux qui oeuvre pour notre économie et pour notre industrie, on le soutient et on le soutient jusqu'au bout", a proclamé M. Valls sous les applaudissements, tout en prenant soin de défendre le statut des fonctionnaires jugé "plus adéquat" par M. Macron.

Avançant décidément en terrain favorable, l'ex-maire d'Evry a utilisé les mêmes mots que l'inamovible président du PRG -réélu dimanche sans adversaire- pour défendre une laïcité "sans qualificatif" par rapport à la "laïcité positive" chère à Nicolas Sarkozy et celle, non "agressive", voulue par François Fillon.

M. Baylet, qui espère toujours décrocher un portefeuille ministériel, a d'ailleurs ironisé estimant que M. Valls était plus applaudi au congrès des Radicaux que lors de l'université d'été du PS à La Rochelle.

"On nous propose une nouvelle gauche politique et citoyenne et nous adhérons à ce projet", a déclaré M. Baylet. "Mais il comporte plusieurs phases", a-t-il mis en garde. Et le président du PRG de demander que soit déjà respecté l'accord électoral conclu fin juillet pour les régionales avec le premier secrétaire du PS.

"C'est le travail habituel pour boucler une discussion, d'ici une grosse semaine", a relativisé M. Borgel, le "M. élections" du PS, sifflé par quelques délégués PRG.

AFP

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