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Cinéma: De Niro aux ordres d'Anne Hathaway dans "Le nouveau stagiaire"

  • Publié le 24 septembre 2015 à 11:27

C'est une légende du cinéma mais, dans son dernier film, Robert De Niro repart de zéro et se met aux ordres d'une jeune patronne, Anne Hathaway. Il fait les photocopies, le café, ... et le taxi. Dans "Le nouveau stagiaire", dernier film de la spécialiste des comédies romantiques Nancy Meyers ("The holiday", "Pas si simple", etc), De Niro incarne Ben Whittaker, un veuf de 70 ans. Lassé d'être retraité, il décide de reprendre du service après une carrière dans les annuaires téléphoniques et devient stagiaire de Jules Ostin, fondatrice d'un site de commerce en ligne spécialisé dans la mode qui connait une forte croissance.

"Ben dit +je veux qu'on ait besoin de moi, faire partie de quelque chose, pas juste faire le tour du quartier ou lire le journal au café+", raconte l'acteur de 72 ans qui, comme son personnage, n'est pas prêt à raccrocher les gants.
Le mythique comédien de "Raging Bull" ou "Casino" joue dans sept films annoncés d'ici fin 2016, sans compter ceux qu'il produit comme son nouveau projet avec son complice Martin Scorsese, "The Irishman".
Il a aussi fondé le festival du film de Tribeca, à New York, et s'est diversifié en devenant un homme d'affaires qui investit dans des restaurants à succès, dans l'immobilier...
"Je suis heureux d'avoir l'âge que j'ai, vieillir fait partie de la vie, il faut l'accepter, en tirer le meilleur", affirme-t-il à des journalistes.
Connu pour des rôles plus agressifs, du chauffeur de nuit aux troubles mentaux dans "Taxi Driver" en passant par le beau-père acariâtre de "Mon beau-père et moi", il est particulièrement affable dans "Le nouveau stagiaire".
Reste que Jules ne veut d'abord pas de ce septuagénaire en costumes qui n'a même pas de compte Facebook.
"Au début, elle pense qu'il ne vaut rien. Elle veut le faire transférer. Elle le trouve trop empressé", explique Nancy Meyers.
Avec la révolution internet et les réseaux sociaux, des moins de trente ans comme Mark Zuckerberg (Facebook), Jack Dorsey (Twitter) ou Kevin Systrom (Instagram) se retrouvent stars du monde des entreprises.

- Bombes à retardement -

"Les jeunes gens sont au centre de l'attention à cause de la technologie (...). Ils sont fascinants, ce sont des inventeurs", remarque la réalisatrice.
Des gamins, ou gamines dans le cas de Jules, voient leur entreprise passer en un clin d'oeil de trois personnes dans un garage à un immeuble de centaines d'employés... souvent bien plus vieux qu'eux.
Ce qui crée des bombes à retardement relationnelles: les patrons jeunes veulent être pris au sérieux, les employés plus "senior" ne veulent pas être considérés comme de vieilles branches.
La presse américaine regorge de conseils pour déminer ces conflits générationnels.
"Les employés plus âgés ne doivent pas partir du principe que leur âge leur fait gagner d'office le respect d'un supérieur plus jeune" ou que "les patrons plus jeunes ont besoin de conseils", explique le magazine Forbes.
Nancy Meyers a toutefois préféré jouer sur la complémentarité entre Jules et Ben, qui enterrent vite la hache de guerre et deviennent un duo fonctionnel, à la manière du PDG de Facebook Mark Zuckerberg et de sa directrice d'exploitation Sheryl Sandberg.

"Le nouveau stagiaire", qui sort vendredi aux Etats-Unis et le 7 octobre en France, met aussi beaucoup l'accent sur les difficultés des jeunes femmes ambitieuses.
"Tout a été écrit sur la crise de la quarantaine des hommes, sur les adolescents attardés et tombeurs, mais pas assez sur elles", estime Nancy Meyers.
"Jules n'en est plus à se sentir coupable" d'avoir une carrière exigeante "mais c'est elle qui gagne l'argent du ménage, son mari reste à la maison et ça pose des problèmes", assure-t-elle, précisant qu'à "Hollywood, beaucoup de femmes ont des maris qui ne travaillent pas".
Anne Hathaway aime que son personnage "soit une femme forte, une très bonne mère, pas une sorcière".
L'actrice de 32 ans dénonce aussi l'écart abyssal de salaires qui persiste entre hommes et femmes, y compris à Hollywood. "A ce rythme il faudra 80 ans pour arriver à l'égalité. Je me dis que si on s'y met ensemble, on peut faire un peu mieux non?".

AFP

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