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Air France: une douzaine de syndicats appellent les salariés à se "mobiliser" le 22 octobre

  • Publié le 13 octobre 2015 à 22:13

Une douzaine de syndicats d'Air France ont appelé mardi à la "levée des poursuites" contre les salariés suspects de violences et à une journée de "mobilisation" le 22 octobre, mais sans appel à la grève.


Selon un membre de l'intersyndicale, cette nouvelle mobilisation prendra la forme d'une manifestation devant l'Assemblée nationale au moment où la direction précisera en CCE son plan de restructuration menaçant 2.900 emplois.
Cette intersyndicale réunit la plupart des organisations représentatives, que ce soit au sol (CGT, FO, UNSA Aérien), parmi les hôtesses et stewards (SNPNC, Unsa PNC, UNAC) ou les pilotes (SNPL et SPAF). Parmi les syndicats représentatifs, seules la CFDT et la CFE-CGC ne se sont pas jointes au mouvement.
Dans un communiqué conjoint, les syndicats décrètent une journée de "mobilisation" afin d'"exiger un autre avenir pour Air France".
Ils réclament aussi "la levée des poursuites et des procédures disciplinaires engagées contre tous les salariés" impliqués dans les incidents du 5 octobre lors du Comité central d'entreprise (CCE), au cours desquels deux dirigeants, dont le DRH Xavier Broseta, avaient été molestés.
La direction d'Air France a fait savoir que les sanctions pourraient aller jusqu'au licenciement.
Le parquet de Bobigny a annoncé mardi que cinq salariés, placés en garde à vue lundi, avaient été déférés pour "violences aggravées". Ils seront jugés le 2 décembre devant le tribunal correctionnel de Bobigny.
Âgés de 35 à 48 ans, quatre sont employés de la branche cargo Air France et un d'Air France Industries. Certains ont un mandat au syndicat contestataire CGT, selon une source proche du dossier.
Après les débordements violents commis lors du CCE, au moins dix plaintes ont été déposées: celles de six vigiles et trois cadres de l'entreprise pour des "violences" et celle d'Air France pour "entrave au CCE" et "dégradations".
Les conditions de leur arrestation "apparaissent plus proches de celles employées pour interpeller de potentiels terroristes que des salariés désespérés", déplore l'intersyndicale. "La médiatisation à outrance et l?acharnement judiciaire ne sont pas favorables au retour de la sérénité et du dialogue social dans l?entreprise", ajoutent-ils.
Dans leur communiqué, les syndicats s'en prennent à l'Etat qui "arbitre souvent au profit de nos concurrents" et à Air France qui commet selon eux une "faute majeure" en envisageant des suppressions de postes "dans un conteste de croissance du transport aérien".

- © 2015 AFP
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